Depuis des années, les Marocains s'amusent à déceler les erreurs grammaticales, d'orthographe ou de syntaxe qui inondent les sous-titres des films. La projection d'un film marocain en particulier, sur le grand comme sur le petit écran, est l'occasion de se prêter à ce jeu. Les sous-titres sont devenus un jeu de famille tellement les fautes sont nombreuses et généralisées, une sorte de "chercher l'erreur" visuel qui occupent, le temps d'une diffusion, les individus et les familles. C'est hélas le cas de "Sara", cinquième long métrage réalisé par Said Naciri, après "Les bandits", "Abdou chez les Almohades", "Le clandestin" et "Un Marocain à Paris". C'est le film le plus impressionnant en matière d'erreurs, car il ne passe pas un seul sous-titre dénué de fautes de toutes sortes. Cela en dit long sur les concepteurs des sous-titres, apparemment des incompétents en matière de manipulation de langue française, mais aussi la faute incombe aux exécuteurs techniques relevant hélas du Centre Cinématographique Marocain (C.C.M.) qui cautionne et signe "fièrement" les sous-titres. Sur ce plan, le film "Sara", est spécialement intéressant. A part ce jeu quoique ridicule, le film n'a aucun intérêt. Bien pire, on a beau cherché dans les cinématographies nationales si de tels cas se présentent encore, mais en vain. Partout le cinéma avance, souvent à petits pas comme c'est le cas chez nous, mais il évolue vers un avenir meilleur procurant un spectacle intelligent. C'est ce qui fait défaut au film qui est une sorte de énième remake "commis" par l'auteur des "Bandits". Ce dernier ne se lasse nullement à reproduire indéfiniment les mêmes ingrédients innés à tout film à destinée purement commerciale. Les recettes réalisées sur ce plan sont certes à l'avantage des producteurs (Bouabid et Naciri), cependant au détriment de tout. Une réalisation à la hâte basée sur un scénario pour le moins débile qui ne fait pas honneur au célèbre humoriste reconverti en "réalisateur" relativement prolifique. Le manque de profondeur et le recours paresseux aux stéréotypes dévoilent les mentalités rétrogrades des concepteurs de cette histoire à dormir debout qui se maintient grâce au personnage central joué comme à l'accoutumée par le comédien-réalisateur. Depuis "Le pote", réalisé avec la complicité de Hassan Benjelloun, Naciri a éliminé toute concurrence au niveau de la distribution. Il est désormais "héritier" unique de ses propres films sur ce plan. Car le film, à l'opposé des films précités, ne compte aucun acteur susceptible de "faire de l'ombre" auscénariste-producteur-réalisateur-comédien. Maître absolu de son oeuvre, Said Naciri agit en véritable auteur ...mais à sa manière. Résumé du film Abbes, un ex-taulard, adopte illégalement une petite fille de neuf ans et l'élève comme sa propre fille. Depuis sa tendre enfance, il la forme également à l'art de l'arnaque. Le jour où ils tombent sur Sanae, une riche et jolie femme d'affaires, ils ne peuvent s'empêcher de tirer profit de son bel appartement et de son portefeuille garni. Mais ils vont rapidement s'attacher les uns aux autres...