Le fils de l'ex-patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, Papa Massata Diack, cité dans l'enquête visant son père en France pour «corruption», s'est dit prêt à répondre à la justice, mais au Sénégal, et a nié tout financement à l'opposition sénégalaise en 2012. «Je suis au Sénégal, où il est (possible) d'envoyer une commission rogatoire. Je suis citoyen sénégalais, mais pas citoyen français», a déclaré Papa Massata Diack dans une interview à la radio Futurs médias (RFM, privée). Papa Massata Diack, ancien consultant marketing de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), s'est dit prêt à «témoigner, mais au Sénégal». «Je suis tout à fait serein. Au bout de l'enquête, beaucoup de surprises vont être révélées», a-t-il assuré à RFM, qui appartient au groupe de médias du chanteur Youssou Ndour, ancien ministre de l'actuel président sénégalais Macky Sall. «Les gens ont voulu dire qu'on a couvert des cas de dopage contre un financement occulte. Je n'ai jamais participé à un financement des opposants, à une distribution d'argent à des opposants» sénégalais, a dit M. Diack. «Je n'ai reçu aucun argent des mains de Valentin Balakhnikev», a-t-il ajouté. En garde à vue à Paris début novembre, Lamine Diack, 82 ans, avait affirmé que la Russie, via le président d'alors de sa fédération d'athlétisme, Valentin Balakhnichev, qui était aussi trésorier de l'IAAF, avait apporté une contribution d'1,5 million d'euros. Cette somme aurait été «distribuée à des associations et des sphères d'influence» pour mobiliser contre une réélection à un troisième mandat du président Abdoulaye Wade, ont indiqué vendredi des sources proches du dossier, confirmant une information du quotidien Le Monde. «Je n'ai jamais fait de la politique. Les gens ont cherché, par des histoires sordides, à ternir» le mandat de Lamine Diack, a affirmé son fils, attribuant les récentes déclarations de celui-ci au «poids de l'âge». Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis douze ans, avait été battu au second tour en mars 2012 par Macky Sall. Un député et opposant, Oumar Sarr, numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS, ex-pouvoir), formation toujours dirigée par M. Wade, a été inculpé et écroué lundi pour «diffusion de fausses nouvelles et usage de faux pour faux» après la publication d'un communiqué sur l'affaire Lamine Diack. Lamine Diack est poursuivi en France pour «corruption passive, blanchiment aggravé et corruption».