Le soutien de l'opinion publique européenne aux Vingt-Huit a considérablement diminué au cours de l'année dernière dans 10 grands Etats, montre un rapport publié mardi, à deux semaines du référendum sur le maintien ou non du Royaume-uni dans l'Union européenne Les sondages menés par l'institut américain Pew Research dans dix Etats de l'UE montrent dans le même temps que les Européens souhaitent en grande majorité voir la Grande-Bretagne rester dans le Bloc : 89% des Suédois, 75% des Hollandais et 74% des Allemands considèrent qu'un Brexit serait une mauvaise chose. En revanche, ils sont de moins en mois nombreux à avoir une vision favorable des institutions européennes. La France est le pays où l'image de l'UE s'est la plus fortement détériorée: seuls 38% des Français en ont une opinion favorable, alors qu'ils étaient encore plus de la moitié (55%) en 2014 Les opinions favorables sont aussi en net recul en Espagne (-16%), en Allemagne, (-8%) et au Royaume-Uni (-7%, avec 44% des sondés qui disent désormais avoir une vision positive de l'UE). «Une grande partie du mécontentement à l'égard de l'UE parmi les Européens peut être attribuée à la gestion de la question des réfugiés par Bruxelles. Dans tous les pays sondés, une large majorité désapprouve la manière dont Bruxelles a géré le problème», explique le rapport. Ainsi, en Grèce, où les migrants ont afflué depuis la Turquie par la mer Egée, 94% des interrogés pensent que la crise migratoire a été mal gérée par l'UE. Ils sont 88% en Suède, 77% en Italie et 75% en Espagne à juger de même. L'économie est la deuxième source d'insatisfaction, avec toujours la Grèce au premier rang des mécontents (92% des sondés désapprouvent la gestion économique de l'UE), suivie par l'Italie (68%) et la France (66%). La Grèce et le Royaume-Uni sont les deux pays dans lesquels les sondés se disent les plus favorables à la rétrocession aux gouvernements nationaux de certains pouvoirs actuellement exercés par l'UE. Euronext appelle à une «grande clarification» en cas de Brexit Londres ne doit pas rester le centre financier de l'économie du continent européen en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, a estimé mercredi le directeur général de l'opérateur boursier Euronext. «Il faudra juste que s'ils décident de sortir de l'Union européenne, alors nous ayons une grande clarification», a estimé Stéphane Boujnah, lors d'un forum organisé pour promouvoir la place de Paris, à deux semaines du référendum organisé par la Grande-Bretagne. «Aujourd'hui nous vivons une anomalie, qui est que les clients et les entreprises industrielles, les entreprises commerciales, sont sur le continent européen et les banquiers sont à Londres», a observé l'ancien dirigeant de Santander. «L'épargne des ménages, abondante, est sur le continent européen et une très grande partie des gestionnaires d'actifs est à Londres», a-t-il poursuivi, regrettant qu'en outre, 45% du trading effectué sur la devise dominante du continent, l'euro, le soit à partir de Londres. «Cette sorte d'anomalie offshore ne peut pas résister» à une sortie du Royaume-Uni de l'Union, a-t-il fait valoir, ajoutant qu'il souhaitait ardemment le maintien du pays dans l'UE et qu'un scénario inverse constituerait «un cataclysme» pour le continent. Stéphane Boujnah a également profité de la tribune qui lui était offerte devant un public d'investisseurs et de dirigeants d'entreprises pour tacler son grand concurrent, le London Stock Exchange Group qui, en fusionnant avec Deutsche Böerse , risque de le marginaliser en terme de taille. «La taille peut être un problème», a-t-il concédé avant d'affirmer que la marge d'Euronext était supérieure à celle de son rival.