Dans un contexte où la croissance dans la zone euro, principal partenaire du Maroc, est stagnée, la situation économique nationale s'oriente favorablement au second semestre de l'année 2016, en ligne avec la bonne tenue des activités sectorielles dans l'ensemble, augurant d'un redressement progressif de l'activité nationale. Tel est le constat de la DEPF (Direction des Etudes et de la Prévision Financière) dressé dans sa note de conjoncture datée de ce mois de novembre. Ainsi, au niveau du secteur agricole, l'impact des conditions climatiques défavorables de la campagne agricole 2015-2016 a été fortement atténué par le comportement globalement favorable des filières hors céréaliculture et légumineuses d'automne, selon le département de l'Agriculture. De leur côté, les activités de la pêche continuent leur évolution favorable au terme des neuf premiers mois de 2016, en ligne avec la progression des débarquements de la pêche côtière et artisanale de 11,2% en volume et de 5,4% en valeur. Le troisième trimestre 2016 a été marqué par un redressement de la production et de la consommation de l'énergie électrique, après le léger recul accusé au deuxième trimestre 2016.En effet, le volume de la production de l'énergie électrique s'est renforcé de 6,1%, après un léger recul de 1% au deuxième trimestre et une augmentation de 1,7% au premier trimestre. Le volume de l'énergie nette appelée a progressé de 2,9% à fin septembre 2016 par rapport à la même période de 2015, en lien avec l'augmentation de la production et des importations de l'énergie électrique de 2,4% et de 7,6% respectivement. Quant à la consommation de l'énergie électrique, elle s'est améliorée de 2,8% au troisième trimestre 2016, après une quasi-stagnation au deuxième trimestre et +2,6% au premier trimestre 2016. Au niveau du secteur du BTP, après avoir enregistré une quasi-stagnation à fin septembre 2016, affecté, notamment, par les vacances de l'Aid Al-Adha, le volume des ventes de ciment s'est redressé au cours du mois d'octobre de 8,4%, en glissement annuel, pour porter son évolution à fin octobre 2016 à +0,9% après +0,4% à fin octobre 2015 et un recul de 5,1% à fin octobre 2014. Quant aux crédits bancaires alloués au secteur de l'immobilier, leur encours s'est apprécié de 2,4% à fin septembre 2016, pour se chiffrer à près de 246,4 milliards de dirhams, après une hausse de 2,2% à fin septembre 2015, tiré par la bonne tenue de l'encours des crédits accordés à l'habitat (+5,3%). L'activité industrielle poursuit son dynamisme favorable en 2016, comme en témoigne la bonne tenue de son indice de production. Hors raffinage de pétrole, cet indice s'est amélioré de 1,8% au terme du premier semestre 2016, en rapport avec une hausse de 1,4% au deuxième trimestre et de 2,1% au premier trimestre de la même année. Particulièrement pour l'activité de l'OCP, la production du phosphate roche et celle de ses dérivés se sont améliorées de 1,1% et de 9,5% respectivement à fin septembre 2016 par rapport à la même période de 2015. Par ailleurs, le taux d'utilisation des capacités de production a affiché des améliorations de 0,2 point par rapport à fin juin 2016 et de 0,9 point comparativement à fin mars 2016. Pour le quatrième trimestre 2016, les industriels s'attendent à une évolution favorable de la production et des ventes au sein de l'ensemble des branches d'activité, d'après les résultats de la même enquête. De l'autre côté, la reprise des indicateurs du secteur touristique se poursuit à fin août 2016, comme en témoigne la croissance du volume des arrivées et des nuitées. En effet, le nombre des arrivées aux postes frontières du Maroc s'est amélioré de 0,5% en une année, après une baisse de 1% à fin août 2015, alimenté par l'augmentation des arrivées des MRE de 4%, atténuée, par ailleurs, par le retrait de celles des touristes étrangers de 3,3% et ce, malgré une hausse du volume des arrivées de ces derniers de 3,7% lors du mois d'août et de 2% lors du mois de juillet 2016. S'agissant des nuitées réalisées, leur volume a progressé de 1,7% par rapport à fin août 2015, après un repli de 6,7% une année passée, impulsé par le renforcement de celles des résidents de 10,8% contre une baisse de celles des non-résidents de 2,7%. Le secteur des télécommunications a affiché, lu-aussi, un comportement, globalement, favorable au terme des neuf premiers mois de 2016, reflété, entre autres, par la bonne dynamique du trafic voix sortant du parc global de la téléphonie, soit une consolidation de 11,8%sur une année après une hausse de 6,3% à la même période de l'année précédente, soutenue par la baisse du prix moyen de communication dans la téléphonie mobile de 17,9%. Tendance positive de la consommation des ménages Dans un contexte économique national caractérisé par une inflation maîtrisée (hausse de l'IPC de 1,6% à fin septembre en glissement annuel), la consommation des ménages maintient une tendance positive en 2016, soutenue par la bonne dynamique des différentes composantes du revenu des ménages. En effet, ceux-ci auraient tiré profit de l'évolution favorable constatée au niveau des transferts des MRE, progressant de 4,2% à plus de 53,1 milliards de dirhams à fin octobre 2016, et de la création de 30.000 postes d'emploi rémunérés au troisième trimestre de l'année 2016. Dans le même sillage, la DEPF tient à signaler que l'encours des crédits à la consommation a affiché une évolution positive au cours de cette année, progressant de 5,5%, en glissement annuel, à fin septembre 2016. Aggravation du déficit commercial, allégement du déficit budgétaire et atténuation du besoin de liquidité bancaire Côté échanges extérieurs, le déficit commercial s'est aggravé, à fin octobre 2016, de 15,8% pour se situer à 149,2 milliards de dirhams et par un recul du taux de couverture de 3,2 points pour se situer à 55,3%. Cette évolution s'explique par un accroissement de la valeur des importations (+7,5% à 333,6 milliards de dirhams) plus important que celui des exportations (+1,5% à 184,5 milliards de dirhams). Pour ce qui est des flux financiers, les recettes de voyages et les transferts des MRE ont progressé de 4,1%et de 4,2%, respectivement, à fin octobre 2016. Ces deux postes ont, ainsi, permis de couvrir 72,8% du déficit commercial contre 80,9% un an auparavant. En revanche, le flux des IDE s'est replié d'environ 26,6% au titre de la même période. La DEPF fait observer, par ailleurs, que le déficit budgétaire s'est allégé, à fin septembre 2016, de4% pour s'établir à 26 milliards de dirhams. Cette évolution a résulté du raffermissement des recettes ordinaires à un rythme plus important que celui des dépenses globales, compte tenu de la hausse de l'excédent du solde des comptes spéciaux du trésor de 16,5% à 6,4 milliards de dirhams. Au niveau du marché interbancaire, le besoin de liquidité des banques s'est atténué au cours du mois d'octobre 2016, en relation, notamment, avec le reflux de la circulation fiduciaire. Dans ce contexte, Bank Al-Maghrib a réduit le volume de ces opérations d'injection de liquidité, essentiellement, à travers les avances à 7 jours sur appels d'offre, dont le volume moyen est passé de 19,2 milliards de dirhams en septembre 2016 à 15,3 milliards en octobre 2016. L'encours des opérations de prêts garantis à 1 an, quant-à-lui, est resté quasiment stable à 4,1 milliards de dirhams à fin octobre 2016. S'agissant du taux interbancaire moyen pondéré, il a évolué à des niveaux proches du taux directeur, s'établissant en moyenne à 2,26%, en légère hausse de 1 point de base par rapport au mois précédent. Enfin, pour ce qui est de la Bourse de Casablanca, les indices MASI et MADEX ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis mars 2015, enregistrant une hausse de 5,2% et 5,3% par rapport à fin septembre 2016, respectivement, après une augmentation de 1,8% et 1,7% le mois précédent. Par rapport à fin décembre 2015, leur performance est passée de +12,5% et +13,2% à fin septembre 2016 à +18,4% et +19,3% à fin octobre 2016. De son côté, la capitalisation boursière a atteint un haut niveau de 531,8 milliards de dirhams à fin octobre 2016, en hausse de 4,8% par rapport à fin septembre 2016 après une augmentation de 1,6% le mois précédent, ramenant ainsi sa performance par rapport à fin décembre 2015 de +12% à fin septembre 2016 à +17,3% à fin octobre 2016.
