Avec le processus de mondialisation de plus en plus prégnant, les acteurs agricoles les plus vulnérables seront sans conteste, vu la dynamique en cours, vite mis en dehors des chaînes de valeurs générales de l'économie universelle. Si la mondialisation pourrait être appréhendée comme une opportunité pour les économies émergentes avec les immenses possibilités qu'elle présente, la compétition qu'elle engendre et les exigences et contraintes qu'elle impose peuvent pousser les moins performants à plus de précarisation et à une plus grande marginalisation. L'une des données essentielles relevées par plusieurs spécialistes, c'est que les performances des exportations agricoles dans certains pays en voie de développement n'ont pas suivi la courbe de croissance enregistrée par l'économie au cours des dix dernières années. Et pour cause, le marché mondial est devenu plus exigeant, imposant une qualité et une traçabilité des produits que seule une chaîne de valeur peut garantir. Tout exploitant agricole est donc appelé à intégrer une chaîne où tout est identifiable, offrant des possibilités d'information et de formation, permettant de bénéficier des avancées technologiques possibles et un renforcement des capacités de tout intervenant pour répondre à un marché exigeant, certes, mais en plein croissance. La 12ème édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM), prévue du 18 au 23 courant à Meknès sous le signe « Agrobusiness et chaînes de valeur agricoles durables », devrait donner quelques éléments de réponse à cette problématique de développement agricole à résonnance internationale. Le choix de cette thématique revient sur certaines préoccupations du secteur agricole confronté aux enjeux du financement des chaînes de valeur agricoles, de la nécessaire spécialisation afin de renforcer la productivité et les possibilités d'investissement et surtout de l'exploitation des performances des technologies modernes. Le but final étant de lutter contre la précarité et la pauvreté en valorisant le travail, l'accès aux technologies et au financement et la solidarité entre les participants des chaînes de valeur. Avec plus de 1230 exposants, 65 pays participants, la 12ème édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc (SIAM) confirme la vocation internationale de cet événement phare, organisé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi. D'ailleurs, cette édition devrait drainer, selon les organisateurs, plus d'un million de visiteurs. Véritable vitrine ouverte sur le monde, le Salon signe son statut aux normes internationales, bénéficiant d'une position continentale et régionale privilégiée faisant entrer définitivement l'agriculture marocaine dans la mondialisation, dans la compétitivité. Partenaire de longue date avec le Maroc, l'Italie est à l'honneur cette année au SIAM. Troisième pays agricole de l'Union Européenne après la France et l'Allemagne, l'Italie occupe actuellement le 17ème rang des partenaires commerciaux du Royaume dans le domaine agricole. Le pays est l'un des leaders mondiaux de l'agriculture biologique en Europe et dans le monde. De nombreux produits connaissent une renommée mondiale (jambons et fromages par exemple). La gastronomie et une certaine identité alimentaire font partie du substrat culturel italien. La péninsule connaît des conditions naturelles (sols et climats) variées avec un relief très marqué. Un tiers seulement de la surface agricole utile (SAU) est en zone de plaine. La plupart des productions agricoles européennes sont représentées en Italie. Au programme de cette 12ème édition, figurent, selon les organisateurs, l'aménagement d'espaces d'exposition et de conférence articulés autour de la thématique choisie, outre un espace dédié aux produits émanant de l'agriculture solidaire, développée au sein des coopératives ou dans le cadre de projets pilier II du Plan Maroc Vert, Le Salon continue, donc, avec une thématique d'actualité liée aux transformations des systèmes de production et d'organisation, d'intégrer toutes les composantes du monde agricole en veillant à la représentation de l'ensemble des filières et des activités liées au secteur. La réflexion sur l'organisation des chaînes de valeur posera certainement la problématique du développement hégémonique d'un système agroindustriel de production et de consommation de masse, globalisé et financiarisé au dépend de la pluralité des systèmes, liée aux territoires. Ce modèle, s'il a contribué efficacement à la réduction du coût des aliments et à l'amélioration relative de leur qualité hygiénique ainsi qu'à leur accessibilité, génère un certain nombre de problèmes devant approfondir la réflexion pour innover et construire un nouveau type de système alimentaire fondé sur des solutions alternatives plus aptes à répondre aux critères d'un développement durable. L'idée est de consolider la réaction positive des systèmes agricoles aux pressions et aux chocs en retournant à l'état initial ou à un meilleur état en adoptant des approches novatrices, combinant intensification durable essentielle et une résilience écologique, génétique et socio-économique. En effet, les agriculteurs, dans tous les systèmes, sont confrontés à trois défis : produire plus et mieux pour les marchés locaux, voire l'exportation ; promouvoir de nouveaux modèles agricoles, plus productifs mais aussi plus respectueux de la dimension sociale, de l'environnement et plus économes en eau et en énergie; et, enfin, transformer ces activités en facteur de croissance. Pour cela, la recherche et l'innovation sont les clés de la réussite. Pour M. Jawad Chami, commissaire au Salon, le SIAM , hissé au podium International des grands événements agricoles, à travers le choix de ses différentes et pertinentes thématiques, a suivi de près et collaboré en filigrane aux évolutions et réalisations du développement de l'agriculture marocaine et de son positionnement aussi bien sur la scène nationale, continentale qu'internationale. Le thème choisi pour chaque édition a toujours été au diapason de l'actualité agricole marocaine et des challenges qu'elle doit relever. L'évolution du marché mondial du secteur de l'agro-alimentaire et les risques liés à la sécurité alimentaire, en particulier sur le continent africain, font que les enjeux stratégiques liés à l'agrobusiness comme modèle de développement alternatif sont au cœur des politiques agricoles des pays du Sud. Dans ce contexte, le Maroc est considéré comme une puissance agricole macro-régionale à l'échelle continentale et sur le pourtour méditerranéen. Le SIAM évolue, se transforme, se différencie et se façonne. Exposition, mais aussi lieu de mémoire de l'évolution du tissu agricole et des innovations qui ont marqué le monde rural. Baromètre de l ‘intérêt porté au secteur. Avec un taux de fidélisation de près de 85 %, le SIAM confirme l'engagement, la confiance et la qualité de relation avec les professionnels. A l'instar des autres éditions, le SIAM 2017 s'articule autour de neuf pôles, à savoir pôle régions, 12 au lieu de 16 (régionalisation avancée oblige), pôle institutionnel et sponsors, pôle international, pôle produits, pôle agrofourniture, pôle nature et vie, pôle produits du terroir, pôle élevage, pôle machinisme. La 12ème édition du SIAM s'illustre cette année par sa superficie d'exposition qui a atteint 172.000 m2 dont 80.000 m2 aménagée en stands, 3000 places de parking et surtout 65 pays représentés et plus d'un million de visiteurs attendus.