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France : Entre « vote utile » et « vote sanction » à la présidentielle
Publié dans L'opinion le 23 - 04 - 2017

A trois jours d'un premier tour tournant à un imprévisible "match à quatre", les 11 candidats à la présidentielle française se retrouvent jeudi pour un dernier round télévisé, un quart d'heure pour chacun, en direct mais séparément. Ce sera la dernière grande fenêtre médiatique avant la très attendue échéance de dimanche, notamment pour les quatre en position d'accéder au second tour au vu des intentions de vote: Emmanuel Macron (centre), Marine Le Pen (extrême droite), et un peu derrière dans les sondages, François Fillon (droite) et Jean-Luc Mélenchon (extrême gauche), qui ont réduit l'écart dans la dernière ligne droite.
Cette dernière semaine de campagne se présente dans une configuration inédite: à savoir que les 4 candidats peuvent prétendre accéder au second tour.
Selon un sondage réalisé par Opinionway pour l'Observatoire de l'opinion de la fondation Jean Jaurès, les Français n'ont pas manqué d'exprimer leur frustration devant unecampagne insatisfaisante, qui n'aurait pas permis de les éclairer sur les options qui se présentaient pour les 5 ans à venir. Conclusion, près de 10 millions d'électeurs restent restent indécis et pourraient encore basculer dans l'isoloir.
Dans le brouillard actuel de la campagne, deux hypothèses sont envisageables: les Français, dans cette campagne brouillée, sans ennemi commun qui serve de repoussoir unique, pourraient finir par voter une fois de plus "contre" -non pas pour un candidat de coeur ou un projet, mais contre le candidat qu'ils jugent le plus dangereux, ou pour échapper à la configuration de second tour qu'ils craignent le
plus. Mais ils pourraient aussi, faute là encore de boussole et d'indication claire sur les risques réels, décider de voter uniquement "pour". En ce cas, l'emporteraient les deux candidats capables de mieux mobiliser leur coeur d'électorat.
Premier enseignement du sondage exclusif d'Opinionway: si les intentions de vote semblent indiquer que les 4 peuvent prétendre mobiliser suffisamment d'électeurs pour accéder au second tour, il apparaît que leurs capacités à prétendre unir et incarner la nation toute entière au lendemain du second tour sont bien inégales. Marine Le Pen reste, il est vrai, la candidate qui suscite le plus de rejet: 33% des Français, et 48% des sympathisants de gauche et 28% de ceux du centre ne souhaitent "absolument pas" la voir qualifiée au second tour. Mais il est frappant de noter que plus des deux tiers de la population française déclare rejeter encore plus un autre candidat que celui du parti frontiste. François Fillon suscite un rejet profond -supérieur à celui dont MLP fait l'objet- de 23% des Français, dont 26% des sympathisants de gauche et 25% de ceux du FN.
Jean-Luc Mélenchon est rejeté -gardons là encore en tête que ceux qui l'ont choisi l'ont fait aux dépends de la candidate FN- par 18% des Français. Un rejet en hausse sur les 4 derniers jours, signe que les attaques de ses adversaires commencent à porter. 27% des sympathisants de droite, et 21% de ceux du FN, ne souhaitent "absolument pas" sa qualification.
Emmanuel Macron est, quant à lui, le moins rejeté: 14% des français ne souhaitent absolument pas sa qualification. Mais il est presque autant rejeté par les sympathisants FN que ne ne le sont François Fillon et Mélenchon (20% contre 25% et 21%).
On peut en conclure que contrairement aux campagnes précédentes, où les Français, lorsqu'ils manquaient d'adhésion et d'enthousiasme, parvenaient à s'unir dans leur rejet d'un seul candidat -celui du FN-, le fait que plusieurs candidats suscitent un fort rejet dans différents segments électoraux contribue à l'éclatement du corps électoral et donc à l'incertitude de l'issue de la campagne.
Second enseignement: parmi tous les seconds tours possibles, au moins deux suscitent un fort rejet de la moitié des français et pourraient être utilisés par les prétendants au second tour comme levier de vote dans la dernière ligne droite. 47% des Français déclarent ainsi vouloir absolument éviter un second tour FF/MLP. C'est notamment le cas de 75% des électeurs de Hollande en 2012 et de plus de 80% des sympathisants de gauche -on voit bien là l'enjeu, pour Mélenchon comme pour Macron, de réussir à se positionner comme le "vote utile" pour empêcher cette possibilité.
48% veulent absolument éviter un second tour JLM/MLP. C'est notamment le cas des habitants de l'agglomération parisienne (58%) et des personnes âgées et retraités (58%). Là encore, l'enjeu sera pour François Fillon comme pour Emmanuel Macron, qui sont bien ancrés dans ces électorats, de se positionner comme le meilleur rempart à cette éventualité.
27% rejettent absolument un second tour EM/MLP. Les seconds tours favoris des français -ou à tout le moins les moins rejetés- sont finalement JLM/ FF (22%), JLM/EM (24%), ou EM/FF (24%).
Mais (autre hypothèse), faute de savoir comment voter "utile" et contre qui voter en priorité -la candidate du FN n'étant plus le péril le plus redouté par une majorité-, les Français finissaient par voter par pure adhésion, l'emporteraient alors les candidats qui savent le mieux mobiliser "pour" leur projet, et ont le plus fort taux de "souhaits de victoire". Emmanuel Macron est à ce titre le candidat qui obtient, chez Opinionway, le plus fort taux de souhaits de victoire (23%), devant Marine Le Pen (19%). François Fillon devance de peu, quant à lui, Jean-Luc Mélenchon (17 et 16% respectivement).
En conclusion, il est clair de constater dans cette campagne le caractère éclaté à la fois du soutien (personne n'est le souhait de plus d'un quart des électeurs) mais aussi du rejet (il n'y a plus un seul candidat qui cristallise tous les rejets). Le paysage se caractérise par des électorats de plus en plus polarisés, qui se tournent le dos.
Dans la configuration actuelle inédite où quatre candidats pourraient encore prétendre accéder au second tour, il est difficile de savoir si les électeurs -transformés en véritables stratèges en cette campagne atypique- préfèreront la logique de l'exclusion et du moindre risque, ou se risqueront massivement à un vote de "conviction".
Et pour clore, il est à noter, que si au soir du premier tour s'imposait un des deux duels les plus rejetés dans notre étude, le comportement des électeurs au second tour serait sans doute difficile à prévoir.


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