Le premier colloque jeunes et citoyenneté politique a ouvert, mercredi ses travaux à Rabat, sous le thème "Le marketing politique, une technique qui vise la création d'un nouvel espace de débat démocratique". Organisé à l'initiative de l'Agence marocaine de communication et d'internet (AMCI), cette édition se propose, deux jours durant, d'"encadrer, former et sensibiliser les jeunes dans le domaine de la vie politique pour augmenter positivement leur adhésion aux nouveaux changements politiques", indique un communiqué de l'AMCI. Quant aux objectifs spécifiques, il s'agit de promouvoir la démocratie participative, de vulgariser la politique aux jeunes et de créer un nouvel espace de communication politique au-delà des médias traditionnels. Dans le cadre de ce dernier objectif, un portail Internet sous forme de réseau social politique (www.2pm.ma http://www.2pm.ma ), sera lancé le 1er octobre avec comme objectifs de "mettre à profit les nouveaux médias pour favoriser l'interaction entre les politiques et les jeunes et associer ces derniers à la dynamique de réforme politique enclenchée au Maroc", a annoncé Hassane Bouziane, directeur de l'AMCI dans une allocution prononcée à l'ouverture du colloque. M. Bouziane a expliqué, à propos de cette manifestation, que l'idée de créer un espace de débat politique dédié à la jeunesse a été inspirée par la dynamique politique que vit le Maroc. Elle découle, a-t-il indiqué, de la conviction que la jeunesse marocaine doit être partie prenante de cette dynamique, et qu'elle doit être à la hauteur de la responsabilité qui lui a été confiée par la nouvelle Constitution. "Nous ne parlons au nom d'aucun groupe politique et nous nous n'incarnons aucune ligne idéologique. Nous sommes, tout simplement, des jeunes mus par l'amour du pays et la volonté de lui rendre service", a souligné M. Bouziane. Vu l'importance du thème retenu pour cette 1ère édition, plusieurs politiques, des jeunes notamment, ont été de la partie, pour exposer leurs points de vue sur les enjeux de la participation des jeunes à la vie politique. Dans une déclaration à la MAP, Mohammed Reda Bouayad, directeur de l'Institut national de la jeunesse et de la démocratie (INJD) relevant du ministère de la Jeunesse et des Sports, a souligné la nécessité "d'assainir le champ politique pour redonner confiance aux jeunes dans les élus". "Pour rétablir la confiance dans l'efficacité de l'action politique, il faut destituer les gens ayant une mauvaise réputation auprès des jeunes des postes de pouvoir", suggère-t-il. Sur un autre registre, le jeune directeur de l'INJD a mis l'accent sur l'impératif d'investir les nouveaux médias pour toucher le plus grand nombre de jeunes. Il ne s'agit pas, selon lui, d'un luxe, mais d'une nécessité impérieuse dictée par le progrès technologique qui a participé à l'essor de la presse électronique aux dépens des médias traditionnels. "De plus en plus de partis et d'administrations commencent à prendre conscience de cette nouvelle donne et à utiliser les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter pour communiquer avec les jeunes. En somme, l'Internet est devenu un moyen incontournable pour toucher les jeunes parce qu'il promeut la liberté d'expression", a-t-il relevé. Youssef Tidrini, membre de la jeunesse de l'Union Constitutionnelle, fait une autre analyse de la problématique de l'aversion des jeunes pour la chose politique. Pour lui, la clé à cette problématique se trouve à la fois entre les mains des partis et des jeunes eux-mêmes. "Les partis doivent aller à la rencontre des jeunes, ouvrir des canaux de communication avec eux au-delà des médias traditionnels et favoriser la démocratie interne en donnant à ces jeunes accès aux postes de décision. Les jeunes, en revanche, doivent avoir le sens de l'initiative et chercher de leur propre chef à s'impliquer dans le processus politique que vit le pays", a-t-il déclaré à la MAP. Tidrini a tenu, à ce propos, à souligner le rôle qui incombe aux médias pour accompagner ce processus et réserver à l'actualité politique un traitement qui soit le plus neutre, le plus professionnel et le plus attrayant possible. Ce sont autant de regards croisés qui ont jeté des éclairages sur la question épineuse de la citoyenneté politique des jeunes. Ce thème sera davantage développé dans le cadre des travaux du colloque, à travers notamment des panels de discussion sur "le Conseil des jeunes: quel engagement politique des jeunes", "la nouvelle Constitution: quels acquis pour le Maroc et ses jeunes" et "les réseaux sociaux: source d'information et de désinformation politique".