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De Gaulle, l'irremplaçable héros
Publié dans Maroc Diplomatique le 29 - 10 - 2020

2020 est l'année de Gaulle. En effet, le Général est célébré à l'occasion d'un triple anniversaire : sa naissance (22 novembre 1890), sa mort en novembre 1970 et l'Appel du 18 juin 1940. Tout le monde l'encense aujourd'hui. Depuis quelques années, l'imposture des faux gaullistes ne connait pas de limite : européistes, bourgeois libéraux, socialistes, centristes, tous se réclament du grand homme alors qu'ils ne cessent de trahir ses idéaux.
Qu'est-ce que le gaullisme ? « Toute ma vie je me suis fait une certaine idée de la France », écrit le général de Gaulle dans ses Mémoires de guerre. Cette idée de la France que lui inspirent à la fois le sentiment et la raison est des plus concrètes : c'est celle d'un capital transmis de génération en génération. C'est tout simplement la volonté de continuer de s'inscrire dans le cours de l'Histoire et le refus pour la France de toutes les soumissions. De Gaulle fut véritablement celui qui a su dire non au renoncement : d'abord à la défaite face à l'Allemagne ; ensuite, non à la démission nationale incarnée par le régime des partis de la IVe république ; enfin non à l'abandon de la nation face à une Europe fédérale dominée par l'Allemagne et la commission apatride de Bruxelles. Le gaullisme c'est la France libre, c'est le refus de toute soumission. C'est Vercingétorix tentant d'organiser la résistance nationale face à l'envahisseur ; c'est Philippe le Bel refusant les diktats du Pape ; c'est Jeanne d'Arc accrochée à une certaine idée de la France et au triomphe nécessaire de la monarchie nationale ; c'est les rois qui ont fait la France ; c'est l'héroïsme des poilus de 14-18...
Il faut donc être clair, on ne peut se prétendre gaulliste si l'on est européiste. La trahison est de la même nature que ceux qui ont l'Allemagne, puis se sont soumis aux Etats-Unis, avant de devenir européistes. L'antigaullisme présente la particularité malsaine de rassembler ceux qui, à un moment ou un autre, ont désespéré de l'avenir de la France. L'antigaullisme c'est aujourd'hui l'intention perverse de placer sur la porte de la Maison France un écriteau portant pour inscription « En liquidation pour cause de rupture avec l'Histoire. S'adresser à la maison Europe allemande ».
La France donc. Dans toute grande politique, il y a une philosophie de la vie. Le socle du gaullisme est le lien entre l'indépendance de la nation et la souveraineté de l'Etat, d'une part, et la dignité de l'homme, d'autre part. C'est pourquoi, nul plus que ce nationaliste ne fut aussi attentif au respect des autres nations. À ceux qui prétendent que le nationalisme divise les peuples, il a apporté le plus cinglant démenti avec un jeu de la France qu'il expose dans ses discours aux peuples du monde, acclamés sur les cinq continents. Ce jeu de la France n'est rien d'autre que l'ancienne diplomatie capétienne de lutte contre les empires, de soutien aux petites et moyennes nations, d'ouverture au grand large dont la politique arabe est un bel exemple. Certains se sont employés à prétendre qu'il n'existait pas de politique arabe de la France. Voici bien la dérisoire petitesse de personnages douteux qui sont convaincus que la France n'a plus d'avenir et voudraient faire oublier les multiples abandons consentis sur le plan militaire et diplomatique, ces gens-là aimeraient faire oublier le nom même de Charles de Gaulle qui continue malgré tout à être prononcé avec vénération et respect de Beyrouth à Phnom Penh, de Bagdad à Mexico, de Dakar à Québec, de Belgrade à Hanoï. Par tous les peuples qui ont encore une certaine idée de la France.
Renouant avec la politique capétienne, le gaullisme c'est le sens du bien commun national. Une société qui perd le sens de ce bien commun est condamnée. Défendre le bien commun, c'est d'abord prendre la mesure du danger de l'individualisme et du communautarisme pour se référer à une conception du lien social, qui privilégie les valeurs d'unité et d'égalité face à l'exaltation de prétendus droits de prétendues communautés. Le bien commun s'oppose donc à cette sorte d'idéal postmoderne consistant à retrancher les individus dans de pseudos identités ethniques, religieuses, sexuelles, socioculturelles ou locales. À bien y regarder, tout cela conduit au retour au tribalisme.
C'est ici qu'il faut souligne le rôle irremplaçable de l'Etat. Depuis quelques décennies, la mode est de répéter que l'Etat-nation serait dépassé. Les adeptes du déterminisme économique font chorus en prétendant que la mondialisation conduirait au déclin de l'Etat national alors qu'ils ne font que se couler dans une certaine interprétation globalisante du phénomène de la mondialisation dont l'ultime fin est un gouvernement mondial. Les éternels factieux et frondeurs manifestent leur haine de l'Etat. Les libertaires le contestent au nom du communautarisme le plus débridé, tandis que les ultralibéraux supranationaux redoublent d'efforts pour faire sauter le verrou de l'Etat, afin de mieux faire sauter celui de la nation et installer des institutions supranationales. L'Etat est également le garant des libertés. En France, les libertés des citoyens n'ont pu progresser contre les féodalités qu'avec l'autorité et la suprématie de la loi de l'Etat. À l'opposé, l'abandon de la pleine souveraineté de l'Etat conduit à la résurgence des forces de dissolution, à l'abaissement des libertés, à l'insolente arrogance des groupes d'intérêts particuliers. Une société féodale naît précisément lorsque les petites gens ne sont plus protégés par l'Etat. C'est l'Etat qui défend le faible, garantit la sécurité, rend la justice, redistribue les richesses, préserve les solidarités essentielles, prend en charge les services publics. C'est la loi de l'Etat qui fait passer de l'équité dans la vie des hommes, ce qui est, en fin de compte, le but ultime de la politique.
De Gaulle disait « Il faut viser haut et se tenir droit » parce que la France « ne peut être la France sans la grandeur ». C'est dire combien est actuel le message de Charles de Gaulle qui fut, avec Churchill, l'un des grands du vingtième siècle. De Gaulle, Churchill... Deux nationalistes.


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