Le Maroc a réussi en 2024 à limiter considérablement les dégâts causés par les incendies de forêt. Grâce à un travail collectif engagé, des conditions météo plus clémentes, et une prise de conscience grandissante des habitants, la surface brûlée a fortement diminué, offrant un nouvel espoir pour la préservation de nos espaces naturels. En 2024, le Maroc a enregistré un bilan exceptionnel en matière d'incendies de forêt, avec une superficie totale brûlée qui n'a pas dépassé les 900 hectares. Au total, 382 incendies ont été recensés, affectant précisément 874 hectares, ce qui représente une diminution impressionnante de 86 % par rapport à l'année précédente. Ce recul significatif illustre les progrès réalisés dans la prévention et la gestion de ces sinistres, malgré un contexte climatique toujours difficile. Le 15 mai 2025, le Comité directeur national chargé de la prévention et de la lutte contre les Incendies de Forêts s'est réuni au siège de l'Agence Nationale des Eaux et Forêts (ANEF) pour faire le point sur la situation. Sous la présidence de son directeur général, Abderrahim Houmy, la réunion a porté sur deux axes majeurs : le bilan des incendies survenus en 2024 et les leçons à en tirer, ainsi que l'évaluation et le renforcement des dispositifs en prévision de la saison estivale 2025. Le secteur forestier marocain reste particulièrement exposé aux risques d'incendies, notamment en raison des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, de la baisse de l'humidité ambiante et de la multiplication des vents secs dits « Chergui », qui favorisent la propagation rapide du feu. Dans ce contexte, le résultat de l'année écoulée est d'autant plus remarquable. En effet, près de la moitié de la surface brûlée en 2024 concernait des formations arbustives, herbacées ou steppiques, comme l'Alfa, qui jouent un rôle essentiel dans l'équilibre écologique local. Lire aussi : Affaire Kamel Daoud : Plagiat avéré ou manipulation politique ? Selon les médias, la baisse spectaculaire du nombre d'incendies et de la superficie touchée résulte de plusieurs facteurs. D'une part, les conditions météorologiques ont été moins propices à la propagation des feux au cours de l'été 2024. D'autre part, la mobilisation rapide et coordonnée des équipes de lutte a permis de maîtriser 95 % des incendies avant qu'ils ne dépassent cinq hectares, limitant ainsi considérablement les dégâts. Sur le plan géographique, les régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de Fès-Meknès ont été les plus touchées. La première a enregistré 123 départs de feu, affectant 346 hectares, soit 32 % du total national. La seconde a connu la plus grande superficie brûlée, avec 357 hectares, équivalant à 41 % du total. Toutefois, malgré ces chiffres, la tendance globale reste à la baisse, ce qui témoigne d'une amélioration notable dans la gestion des risques. Par ailleurs, l'Agence Nationale des Eaux et Forêts a renforcé ses campagnes de sensibilisation, notamment à travers la Journée nationale de prévention des incendies, célébrée le 21 mai. Cette initiative a permis de toucher près de 27 000 élèves et visiteurs dans 240 établissements scolaires et 100 forêts urbaines. La diffusion régulière de Bulletins de Risque Incendie de Forêts (BRIF) dans les médias nationaux a également joué un rôle crucial dans l'information et la prévention auprès du grand public. Pour l'année 2025, le directeur général de l'ANEF a indiqué que l'agence disposait d'un budget de 160 millions de dirhams, destiné en grande partie à la prévention. Ce financement est principalement alloué à l'aménagement des pistes forestières, à la création de tranchées coupe-feu, et à l'installation de points d'eau stratégiques. Ces infrastructures visent à renforcer la capacité d'anticipation et de réaction face aux départs de feu. En parallèle, des investissements importants sont prévus pour l'équipement des équipes de lutte avec du matériel moderne et adapté. Le responsable a également insisté sur l'importance d'une coordination efficace entre tous les acteurs engagés dans la gestion des incendies. Cette synergie, fruit d'un travail collectif entre les administrations, les services de secours, et les collectivités locales, permet une intervention rapide et efficace sur le terrain, condition essentielle pour limiter les dégâts. Toutefois, des défis subsistent. Le développement croissant de la végétation herbacée et la présence de certaines espèces d'arbres très inflammables représentent une menace supplémentaire, augmentant la vitesse de propagation des incendies. Cette situation appelle à une vigilance constante et à des mesures spécifiques pour gérer ces facteurs de risque. Enfin, la sensibilisation du grand public demeure un pilier fondamental de la stratégie nationale. La journée du 21 mai est devenue un rendez-vous annuel important pour rappeler à chacun les dangers liés aux feux de forêt et pour encourager les comportements responsables, notamment en évitant l'usage du feu dans les zones vulnérables. Cette démarche vise à renforcer l'engagement citoyen dans la préservation du patrimoine forestier national, gage d'un environnement plus sûr et durable pour les générations futures.