Dans sa note de conjoncture de juin 2025, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) révèle une évolution contrastée des secteurs des services marchands non financiers et du commerce de gros au premier trimestre 2025. Il met aussi en avant, pour le deuxième trimestre, un regain d'activité et une stabilisation de l'emploi, illustrant la résilience et l'adaptabilité du tissu économique marocain face aux fluctuations conjoncturelles. Au premier trimestre 2025, le secteur des services marchands non financiers a connu une activité globalement contrastée. D'après les dirigeants interrogés dans l'analyse, 53 % ont constaté une baisse de leur activité, tandis que seulement 25 % ont observé une hausse. Cette tendance hétérogène s'explique par une contraction dans certaines branches clés, notamment les télécommunications, les transports aériens et maritimes. À l'inverse, les transports terrestres, le transport par conduites ainsi que l'entreposage et les services auxiliaires des transports ont enregistré une progression notable. Le taux d'utilisation des capacités de prestation (TUC) s'est établi à 73 %, signe d'une marge de manœuvre encore existante pour ces entreprises. Par ailleurs, une majorité écrasante (83 %) des chefs d'entreprise considèrent que leurs carnets de commandes sont à un niveau normal, ce qui témoigne d'une relative stabilité. Sur le plan de l'emploi, une légère embellie a été observée : 35 % des employeurs ont augmenté leurs effectifs, alors que 21 % ont rapporté une diminution. Concernant le commerce de gros, la situation est restée globalement stable au premier trimestre. En effet, 61 % des grossistes ont signalé une stabilité des ventes sur le marché local, et 28 % ont enregistré une augmentation. Cette évolution favorable s'appuie notamment sur la croissance des ventes dans les segments spécialisés, comme le commerce de combustibles, minerais, métaux, ainsi que d'autres équipements industriels. Lire aussi : Code des bonnes pratiques de gouvernance des EEP : levier d'une transformation structurelle majeure Cependant, cette dynamique positive a été partiellement freinée par un recul dans le commerce de gros d'équipements de l'information et de la communication. Du côté de l'emploi, la majorité des chefs d'entreprise (79 %) ont maintenu leurs effectifs, soulignant une gestion prudente des ressources humaines. Les stocks de marchandises sont restés à un niveau jugé normal par 84 % des grossistes. Par ailleurs, les prix de vente ont majoritairement stagné (68 %), tandis que 28 % ont rapporté une baisse, indiquant une certaine pression déflationniste sur les marges bénéficiaires. Pour le deuxième trimestre 2025, les perspectives dans les services marchands non financiers s'annoncent plus optimistes. En effet, 55 % des chefs d'entreprise anticipent une augmentation de l'activité, contre seulement 13 % qui prévoient une baisse. Cette confiance repose principalement sur des attentes de croissance dans les secteurs du transport (aérien, terrestre), de l'entreposage, des services auxiliaires et de l'hébergement. Néanmoins, certains segments, tels que les activités postales, la programmation et la diffusion, ainsi que le transport par eau, devraient connaître un recul. La demande globale devrait rester stable pour 62 % des entreprises, avec une augmentation attendue pour 31 %. Côté emploi, les prévisions restent favorables, 60 % des employeurs envisageant une stabilité des effectifs et 25 % une augmentation. Le commerce de gros devrait également maintenir une dynamique stable pour le deuxième trimestre. Environ 68 % des grossistes anticipent une stabilité des volumes de vente, tandis que 26 % tablent sur une hausse. Cette tendance positive devrait être portée par les ventes dans les commerces spécialisés et les équipements industriels. Toutefois, une baisse est attendue dans le commerce de gros des biens domestiques. Pour 77 % des chefs d'entreprise, les commandes devraient rester à un niveau normal. L'emploi, quant à lui, devrait continuer à se caractériser par la stabilité, 84 % des grossistes prévoyant de ne pas modifier leurs effectifs. Au total, l'économie nationale fait preuve d'une résilience appréciable à travers ces deux secteurs clés. Si le premier trimestre a présenté des contrastes, notamment des baisses dans certains segments, les anticipations pour le second trimestre 2025 témoignent d'une reprise modérée mais tangible, en particulier en matière d'activité et d'emploi. Ces données, issues du HCP, constituent des indicateurs essentiels pour suivre la santé économique du pays et guider les orientations stratégiques à venir.