Ce texte, je l'écris à titre personnel, sachant d'ores et déjà ce qu'il peut et va probablement susciter comme adversité, comme réactions et admonestations même. C'est un parti-pris, non pas une tentative de convaincre les uns et de m'opposer aux autres. Au moment où un nouveau front semble s'ouvrir en marge des guerres de Gaza et, plus latente celle du Yémen, l'embrasement qui s'empare de l'Iran – qui n'était qu'une hypothèse – nous convainc à présent d'une réalité tangible : La République islamique d'Iran est un Etat nucléaire et ce depuis des années. Sa volonté affichée d'en finir avec Israël n'est pas une clause de style, elle est au cœur du dispositif qui anime jusqu'à sa raison d'être. Sa détermination à dominer voire écraser le monde arabe en vertu d'une politique active inspirée du chiîsme fondamentaliste et lui appliquer ce dernier, n'a jamais constitué qu'un secret de Polichinelle. Cette irascible volonté a constitué l'objectif cardinal de la stratégie des dirigeants iraniens depuis le renversement et l'exil du Shah Reda Pahlevi en avril 1979. Il s'est instauré alors à Téhéran un régime islamiste – et plus que cela – une dictature qui a incarné dès le départ la terreur avec l'élimination des forces démocratiques, l'écrasement du Toudeh ( le Parti communiste), l'obligation imposée aux femmes de porter le tchador ; la suppression des syndicats, la ballonnement de la presse, l'emprisonnement de centaines de milliers d'opposants ou déclarés comme tels, la répression de manifestations simples, et j'en passe des autres violations arbitraires quotidiennes... La Savak, cette redoutable police du Shah a vite été remplacée par une pâle mais redoutable figure que sont les Pasdarans, ou Gardiens de la Révolution islamique. Ne relevant que du « Guide », autrement dit, de l'Ayatollah Khomeiny ou ses sbires, féroces agents qui nous rappellent les Guépéou , les Tchéka de Staline ou autre Stasi, ils sévissent contre le peuple, ils sont choyés par le régime infernal. La chute de l'empire d'Iran en avril 1979, l'arrivée depuis lors d'une succession d'Ayatollahs, notamment de Ali Khameini avait jeté l'Iran dans l'œil du cyclone, précipité alors dans une violence d'Etat inouïe. Lire aussi : Iran- Israël : Vers une impasse diplomatique pour les négociations Contre ses propres citoyens pour commencer. Une jeune femme se dévoile-t-elle et jette par-dessus bord son fichu porté sur la tête, et voilà les Gardiens de la Révolution qui surgissent d'on ne sait où et la punissent, la brutalisent, l'emprisonnent ou la tuent même...De jeunes manifestent-ils dans la rue pour revendiquer un peu plus de liberté, et les voilà embarqués dans des destinations inconnues, comme aussi un grand nombre de citoyens étrangers, taxés illico presto d'agents et d'espions, maintenus dans les geôles et servant de monnaie d'échange avec les gouvernements occidentaux ou autres. Des centaines de femmes, des enfants même embrigadés par les Pasdaran, formés à la haine de l'Occident et, finalement, un univers carcéral qui eût pu être celui décrit par un Soljenitsyne en Russie de l'époque stalinienne. Sans sacrifier au cliché, quarante-six ans de dictature islamiste, chîite pour être plus précis, n'ont pas fini de plonger le pays et son noble peuple dans le chaos. L'ancien empire de Darius qui avait connu des temps glorieux avait dominé la région et rêvait de conquérir le monde, aujourd'hui les Ayatollahs qui se sont succédé depuis 1979, n'ont pas hésité à vouloir restaurer cette grandeur impériale aux dépens du monde arabe, avec l'objectif de le démembrer et le détruire. Ils n'y ont pas réussi bien entendu, mais – trahissant leur engagement devant l'AIEA ( Agence internationale de l'énergie atomique ), se sont lancé dans la fabrication de la bombe atomique, en développant dès leur arrivée une industrie nucléaire, en jetant non sans obsession leur dévolu sur le seul ennemi qu'est l'Etat d'Israël et, dans la foulée, les pays arabes comme l'Arabie saoudite, les Etats du Golfe, le Royaume du Maroc... Le Maroc, une cible à détruire Autant dire qu'à ce niveau, précisément, une hostilité déclarée dès le départ à l'égard du Maroc a caractérisé les relations entre les deux pays jusqu'à leur rupture définitive en 2018 et la fermeture des ambassades respectives. Il convient de rappeler que les deux pays avaient une première fois rompu leurs relations en 1981 lorsque le Maroc avait accueilli le Shah, chassé du pouvoir. Sur fond d'une mésentente récurrente, les relations avec l'Iran ont constamment obéi à la politique d'entrisme du gouvernement islamiste iranien dans les affaires du Maroc. On a encore en tête la déclaration désinvolte de ce « Conseiller culturel de la République islamique d'Iran » dénommé Amir Moussaoui, installé à Alger et qui disait vouloir en découdre en moins de vingt-quatre-heures avec le Royaume du Maroc et « libérer le Sahara » ! On n'oublie pas non plus les campagnes nombreuses, menées des années durant, en coulisses d'agents de l'ambassade d'Iran à Rabat destinées à répandre le prosélytisme chîite iranien au sein de la société marocaine, stoppées fort heureusement par la DGST et autres services compétents. On rappellera opportunément que le même Moussaoui a pris en charge, à partir de son quartier général à Alger, l'endoctrinement, l'encadrement et l'armement des milices du polisario installées à Tindouf, menaçant également la Mauritanie. Se fendant d'une intempestive et aberrante déclaration, il a déclaré que pour lui la « reprise du Sahara marocain n'était qu'une question de quelques heures » pour ses milices... L'agression multiforme de l'Iran contre le Royaume du Maroc a constitué depuis toujours l'une des composantes essentielles de la diplomatie du régime satanique des Ayatollah, suspendu à ce criminel postulat de destruction du seul pays qui résiste à son agressivité : le Royaume du Maroc. Par le biais du polisario, de l'Algérie, du Hezbollah libanais, du Hamas et du Yemen, mais aussi avec les stipendiés d'un islamo-fascisme proprement marocain, il s'est employé à la mise en œuvre d'un cercle stratégique de destruction de notre pays et de notre modèle démocratique. Comment expliquer qu'à l'intérieur du Maroc même, un leader en perte de vitesse comme Benkirane ou son acolyte du PPS, affichent ouvertement un soutien inconditionnel à l'Iran sans aucune nuance sémantique en jouant sur les mots, genre : « oui,oui...nous savons que l'Iran soutient le polisario, mais...tout de même, notre ennemi est Israël... » Faut-il leur rappeler qu'en politique, il n'y a pas de demi-mots, comme il n'y a pas de demi mesures et que le langage dédoublé s'apparente à la dérive démagogique populiste ? Ni plus, ni moins... La nuit du vendredi 13 juin aura peut-être sonné le glas du régime islamiste et totalitaire des Mollahs d'Iran, l'Histoire dira si ce courant renversé que nous vivons contribuera à un nouveau cours, autrement dit à un réveil voire à une précipitation du radical changement que les millions de femmes et d'hommes de ce grand pays souhaitent en leur for intérieur. Quarante-six ans de dictature et de caricature d'exercice de pouvoir ont fini par dissoudre toute trace d'une nation riche en mémoire, en histoire, en culture, en hommes et femmes dont l'identité a été bafouée, en ressources naturelles, en apports divers à la civilisation... Léon Trotsky, après Lénine son compagnon d'armes, affirmait que les guerres accouchaient d'une révolution : celle d'octobre 1917, en est une illustration. La guerre qui oppose désormais l'Etat d'Israël à la République islamique d'Iran ne devrait-elle pas, logiquement, déboucher sur une révolution en Iran, un soulèvement populaire et, à plus ou moins long terme, soulager le peuple iranien jeté depuis près d'un demi siècle dans l'onscurantisme.