Il y a certains gestes diplomatiques qui font davantage que tourner une page. Ils changent de registre, déplacent les lignes de fracture, et impriment un nouvel équilibre à l'ordre des nations. Le Panama, en annonçant avec fermeté la suspension de toute reconnaissance de la pseudo-« rasd », a choisi la clarté dans un dossier longtemps embourbé dans des postures héritées d'un autre siècle. Cette décision, saluée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans un message d'une rare élévation stratégique, consacre la justesse de la voie marocaine : celle de la constance, de la légitimité, et de l'action sereine mais résolue. De fait, dans le moment géopolitique que vit notre monde, la reconnaissance de la marocanité du Sahara ne se résume plus à un acte bilatéral. Elle est devenue un test de lucidité stratégique pour les nations. Le Panama, pays pivot d'Amérique centrale et membre non permanent du Conseil de sécurité à compter de 2025, en a pleinement saisi l'enjeu. Le Maroc, lui, démontre une fois de plus que sa diplomatie, mue par la Vision Royale, ne connaît ni précipitation ni improvisation. Elle construit, elle fédère, elle convainc. Il faut bien le dire : Rabat n'a jamais été étrangère aux signes qui annoncent les basculements de l'Histoire. Et lorsque les vents du changement soufflent depuis l'arc atlantique jusqu'aux rives de l'Amérique latine, c'est à Rabat qu'ils trouvent écho et résonance. La visite du ministre panaméen des Relations extérieures, S.E.M. Javier Eduardo Martinez-Acha Vasquez, en terre marocaine, ne relève ni du rituel protocolaire ni de l'exercice diplomatique ordinaire. Elle incarne le début d'une ère nouvelle. Une ère où la clarté des engagements l'emporte sur les brumes idéologiques d'un autre temps. Une ère où le Panama, désormais affranchi de l'héritage encombrant de 1978, fait le choix résolu d'inscrire son action internationale dans la légalité, la stabilité et la vérité. Dans ce sens, la décision, annoncée le 21 novembre 2024 par le gouvernement panaméen, de suspendre toute reconnaissance de la prétendue « rasd », était d'une portée historique. Elle n'était pas une simple déclaration d'intention ; elle est un acte de souveraineté, un positionnement lucide, et surtout, un redressement diplomatique. En se réclamant expressément « des règles du droit international », le Panama s'arrache aux oripeaux d'un « militantisme » tiers-mondiste périmé et choisit de s'inscrire dans le concert des nations responsables. Ce choix, d'autant plus symbolique qu'il provient du premier pays latino-américain à avoir reconnu, quarante-six ans plus tôt, cette entité fictive, témoigne d'une volonté de vérité, de réajustement éthique et de courage politique. LIRE AUSSI : Amar Bendjama à l'ONU : Le théâtre de l'absurde Mais ce geste n'a pas été un soliloque. Il a reçu, dans l'immédiateté de sa noblesse, une réponse à sa hauteur : le 26 novembre, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé un message empreint de gratitude, de profondeur stratégique et de hauteur de vue au président panaméen, M. José Raúl Mulino Quintero. Dans ce message Royal, qui conjugue la reconnaissance sincère et l'élévation de la vision, le Souverain salue une « décision hautement significative », qui conforte les droits légitimes du Maroc, épouse les principes du droit international, et vient se placer harmonieusement dans la dynamique mondiale en faveur d'une solution politique et réaliste au différend régional autour du Sahara marocain. Ce message Royal n'est pas une simple expression de satisfaction. Il acte une inflexion stratégique. Il ouvre un chapitre nouveau dans les relations maroco-panaméennes, fondé sur un pacte de confiance, de lucidité et d'avenir. Et c'est précisément dans cette perspective que s'inscrit la visite du ministre Martinez-Acha Vasquez à Rabat, une visite qui parachève une séquence diplomatique dense, initiée par une visioconférence tenue le 27 novembre entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays, dans le sillage direct du message Royal. Une Amérique latine en mutation, un Maroc au centre des équilibres Cette visite n'est donc ni circonstancielle ni diplomatiquement neutre. Elle s'inscrit dans un contexte d'intense recomposition géopolitique, où le Maroc, fort de sa diplomatie d'équilibre, de sa constance stratégique et de sa vision Royale, réaffirme sa centralité et sa crédibilité. La cause nationale, portée avec fermeté et intelligence par Sa Majesté le Roi, n'est plus l'objet d'un plaidoyer : elle est désormais une vérité assumée par l'ordre international lui-même. L'Initiative d'autonomie, présentée par le Maroc en 2007, s'impose comme la seule voie sérieuse et réaliste pour une solution durable. Elle est soutenue par plus de 70 % des Etats membres de l'ONU. Et le Panama, en rompant définitivement avec toute reconnaissance de l'entité séparatiste, vient renforcer ce consensus, en y ajoutant le poids de sa voix future au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies, qu'il rejoindra dès janvier 2025. Ce basculement n'est pas isolé. Il s'inscrit dans une lame de fond qui traverse le sous-continent latino-américain, où les récents repositionnements de l'Equateur, du Paraguay, du Salvador ou encore de la République dominicaine tracent les contours d'une Amérique latine qui rompt avec les mythologies héritées de la guerre froide et s'aligne désormais sur les principes de responsabilité, de stabilité et de souveraineté. La diplomatie marocaine, fidèle à la Vision de Sa Majesté, n'impose pas, elle convainc. Elle n'intimide pas, elle inspire. Et c'est précisément cette capacité de conviction, forgée dans la clarté des principes et la cohérence des actes, qui fait aujourd'hui bouger les lignes. De la reconnaissance politique au partenariat stratégique Le Maroc ne se contente pas de capitaliser sur la reconnaissance croissante de sa souveraineté sur le Sahara. Il transforme ces acquis diplomatiques en partenariats concrets, porteurs de croissance et de stabilité mutuelles. La visite du ministre panaméen traduit cette volonté de bâtir, au-delà des gestes politiques, une coopération solide, multidimensionnelle et durable. Le Royaume tend la main, pas dans une posture d'attente, mais dans un esprit de construction. Le Panama, hub logistique et financier des Amériques, trouve au Maroc une passerelle naturelle vers l'Afrique et l'Europe. Le Royaume, ancré dans son continent et tourné vers l'avenir, trouve au Panama un partenaire crédible dans une région en redéfinition. Ce rapprochement, inscrit dans une logique Sud-Sud rénovée, incarne une nouvelle diplomatie des peuples, des territoires et des projets. Elle va au-delà des frontières géographiques, s'affranchit des appartenances rigides, et s'enracine dans les intérêts convergents. Elle est aussi, et surtout, la démonstration éclatante que la vérité finit toujours par s'imposer, que la légitimité finit toujours par triompher, et que les voix qui s'élèvent en faveur du Maroc le font désormais avec clarté, avec constance, et avec conviction. Ainsi, la visite du chef de la diplomatie panaméenne à Rabat ne vient pas clore un chapitre, elle en ouvre un. Elle ne se contente pas d'exprimer un soutien, elle engage une alliance. Elle ne symbolise pas une victoire diplomatique, elle enracine une orientation stratégique. Le Sahara est marocain. Et le Panama, à l'instar de nombreuses nations éclairées, vient de le dire sans détours. L'Histoire, elle, est en train d'enregistrer.