Le géant américain Boeing renforce son ancrage au Maroc en scellant un partenariat stratégique avec Casablanca Aéronautique, filiale du groupe français Figeac Aéro. L'accord porte sur la production de pièces de structure en aluminium usinées, destinées à l'avion vedette du constructeur, le 737 MAX. En effet, la production des composants en aluminium destinés au 737 MAX sera assurée sur le site de Casablanca Aéronautique, situé à Nouaceur, au cœur de la zone industrielle dédiée à l'aéronautique. Fort de près de 900 collaborateurs, ce site figure parmi les plus importants pôles industriels du groupe Figeac Aéro. Il se distingue par une offre intégrée allant de l'usinage à la tôlerie, en passant par le traitement de surface et l'assemblage, consolidant ainsi sa place stratégique dans la chaîne de valeur aéronautique. Au-delà de sa portée industrielle, cet accord s'inscrit comme un levier concret du développement socio-économique du Maroc. Il favorise la création d'emplois qualifiés, stimule le transfert de savoir-faire, renforce les compétences locales et accroît l'attractivité du pays pour les investissements étrangers. Il vient ainsi consolider le positionnement du Maroc comme hub aéronautique de référence en Afrique, porté par des investissements de plusieurs millions de dollars engagés par Boeing. Lire aussi : Le Royaume-Uni et les Etats-Unis annoncent un accord sur l'aérospatiale et l'automobile Cette collaboration s'inscrit également dans la feuille de route stratégique PILOT 28 de Figeac Aéro, qui vise à renforcer sa présence sur le marché nord-américain tout en atteignant de nouveaux objectifs de croissance. En misant sur un équilibre entre présence industrielle mondiale et ancrage local, Boeing et Figeac Aéro tirent pleinement parti de l'écosystème marocain, reconnu pour sa compétitivité, sa stabilité et la montée en compétences de sa main-d'œuvre. En outre, ce nouveau partenariat s'inscrit comme une étape clé dans la stratégie industrielle de Boeing, qui entend à la fois sécuriser sa chaîne d'approvisionnement mondiale et ancrer davantage sa présence au Maroc. Il prolonge le protocole d'accord conclu en 2016 entre l'avionneur américain et les autorités marocaines, portant sur la création d'un écosystème aéronautique intégré et compétitif, à même de renforcer le positionnement du Royaume sur la carte mondiale de l'industrie aéronautique. Le Maroc : hub aéronautique de référence en Afrique En à peine deux décennies, le Maroc s'est hissé au sommet de l'industrie aéronautique africaine, concrétisant une Ambition Royale en une réussite industrielle exemplaire. Le Royaume s'impose aujourd'hui comme l'acteur le plus dynamique du continent et figure désormais au 5e rang mondial parmi les pays connaissant la plus forte croissance dans ce secteur stratégique. En marge du Salon International de l'Aéronautique et de l'Espace du Bourget, qui se tient du 16 au 22 juin en région parisienne, le ministre de l'Industrie et du Commerce, M. Ryad Mezzour, a affirmé à la MAP que le Maroc occupe désormais une place de choix sur l'échiquier mondial de l'aéronautique. Il a souligné l'intérêt croissant des opérateurs internationaux, en provenance d'Asie, d'Europe et des Amériques, pour l'écosystème marocain, salué pour sa compétitivité et son potentiel de croissance. Présent au Salon du Bourget au sein de la délégation officielle marocaine, le ministre de l'Industrie et du Commerce a mis en avant la croissance remarquable de l'aéronautique nationale. Le secteur pèse désormais plus de 25 milliards de dirhams d'exportations par an et génère plus de 25.000 emplois qualifiés au sein d'un réseau de plus de 150 entreprises implantées dans le Royaume. En fait, l'essor de l'industrie aéronautique marocaine puise ses origines dans la Vision Stratégique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a fait de ce secteur un levier prioritaire de développement dès le début des années 2000. À l'époque, la mise en place d'une usine dédiée aux systèmes électriques et d'un centre d'entretien moteur avait posé les premières pierres de cette ambition industrielle. Fort de la fiabilité opérationnelle de Royal Air Maroc – véritable gage de confiance pour des géants comme Boeing ou Safran – le Maroc a, au fil des années, gravi les échelons de la chaîne de valeur. De la sous-traitance électrique aux composants moteurs de pointe, il s'impose désormais dans les segments les plus technologiques de l'aéronautique. En l'espace de deux décennies, le Maroc a connu une ascension fulgurante dans l'industrie aéronautique. Le pays est passé de seulement trois entreprises implantées à plus de 147 aujourd'hui. Cette dynamique a propulsé le Royaume du 36e rang mondial en 2012 au 26e en 2023, avant de se hisser à la 5e position des pays les plus dynamiques du secteur à l'échelle internationale. Les chiffres confirment cette performance. A fin octobre 2024, les exportations du secteur ont atteint 21,864 milliards de dirhams (2,16 milliards de dollars), enregistrant une progression annuelle de 17,3 %. L'industrie emploie désormais plus de 23 000 personnes hautement qualifiées, avec un taux d'intégration locale de 42 %. Ainsi, le Maroc s'est affirmé comme le principal exportateur africain de matériel, pièces et composants aéronautiques. Cette position dominante repose sur sa capacité à produire plus de 40 composants clés d'avion, dont certains sont fabriqués uniquement dans cinq pays à travers le monde. Sur le continent, seuls trois pays, à savoir le Maroc, la Tunisie et l'Afrique du Sud, ont réussi à s'intégrer pleinement à l'industrie aéronautique mondiale. Le Royaume se distingue comme le plus intégré et compétitif au sein de cette chaîne de valeur.