Le temps des mirages est révolu. Le Sahara marocain n'est plus une affaire en suspens, c'est une vérité qui s'impose, et qu'il faut désormais consacrer. L'évidence est qu'il y a un moment, dans toute histoire, où l'on ne négocie plus. On acte, on tranche. Le dossier du Sahara a franchi ce point de bascule. Ce n'est plus un simple contentieux régional mais un révélateur. Révélateur de fidélités, de calculs, de lâchetés parfois, mais surtout, révélateur de la capacité de la communauté internationale à se libérer de ses propres contradictions, à rompre avec une hypocrisie devenue toxique. Depuis près d'un demi-siècle, on nous parle d'un dossier « sensible », « complexe », « toujours à l'étude ». Depuis des décennies, cette question hante les couloirs feutrés de l'ONU, ballottée d'un rapport à l'autre, d'un émissaire à l'autre, d'un round de négociations à un autre. Un faux équilibre s'est installé, fait d'ambiguïtés diplomatiques, de silences intéressés, et d'une indulgence mal placée envers un séparatisme artificiel. On a voulu croire, ou faire croire, qu'il suffisait de maintenir un « processus » pour éviter de choisir. Comme si négocier indéfiniment valait solution. Comme si l'inaction pouvait tenir lieu de stratégie. Et pourtant, chaque année, le scénario se répète. On nous demande d'attendre. Encore. Que le Conseil de sécurité débatte, que l'envoyé spécial reparte à Alger, puis à Tindouf, puis à Rabat. Toujours la même liturgie diplomatique, vide de sens, sans courage, sans horizon. Mais le bon moment, c'est maintenant. Le temps du report est terminé. Il y a urgence à dire la vérité, urgence à trancher, urgence à aligner enfin le discours international sur les faits. Nous ne sommes plus en 1991. Le monde a changé. Les rapports de force ont changé. La vérité a fini par s'imposer. Ce que nombre de chancelleries pensaient tout bas est aujourd'hui affirmé sans détour : Le Sahara est marocain. Point. Et l'ONU doit enfin avoir le courage de dire ce que le monde sait déjà. Une reconnaissance internationale désormais scellée Depuis plus de quatre décennies, le Maroc agit avec constance, lucidité et responsabilité. Il n'a jamais cédé ni à la provocation, ni à l'improvisation. Il a fait le choix de la légitimité historique, du droit international, et d'un pragmatisme politique ancré dans les réalités du terrain. Mais aujourd'hui, l'essentiel est ailleurs : le débat n'a plus lieu d'être. La question de la souveraineté du Maroc sur son Sahara n'est plus une position politique. C'est une évidence diplomatique, une donnée stratégique, une vérité consolidée. Plus de 30 pays, d'Afrique, du monde arabe et au-delà, ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla. Des partenariats économiques y voient le jour, des institutions internationales y investissent sans complexe, parce qu'il n'y a plus rien à contester. La reconnaissance américaine, exprimée avec force en 2020, a été maintenue, confirmée et traduite en engagements concrets. L'Espagne, ancienne puissance coloniale, a mis fin à des décennies d'ambiguïté en reconnaissant le plan d'autonomie marocain comme la seule option réaliste et crédible. D'autres pays européens ont suivi, à l'instar de l'Allemagne, tandis que les Etats du Golfe ont toujours soutenu clairement l'intégrité territoriale du Maroc. Ce n'est pas un alignement diplomatique. Ce n'est pas un cadeau. C'est une correction historique. Une reconnaissance, tardive mais assumée, d'une réalité vécue, d'un attachement populaire sincère, et d'un ancrage national indiscutable. Des institutions internationales participent aujourd'hui au développement des provinces du Sud sans que cela ne suscite plus le moindre débat. LIRE AUSSI : COP 30 : 8,9 millions de dirhams, ou le vertige des priorités Pendant ce temps, la diplomatie marocaine, guidée par la vision ferme et constante de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a agi sans relâche, menant un travail de fond, sans vacarme, mais avec une cohérence redoutable. Discrète mais déterminée, elle a construit une dynamique irréversible, celle de la légitimité confortée par les actes. Aujourd'hui, il ne reste que quelques voix isolées, souvent figées dans une posture idéologique ou otages de calculs internes, pour entretenir la fiction d'une « autodétermination » hors sol. Le développement dans les provinces du Sud n'est pas une vitrine, c'est un engagement d'Etat. Infrastructures, investissements publics, gouvernance locale, le modèle marocain y est pleinement déployé. Le Sahara n'a pas été annexé, il a été réintégré. Et ceux qui y vivent l'ont toujours su et n'ont jamais douté de leur identité. On ne suspend pas une telle dynamique pour faire plaisir à une fiction alimentée depuis Alger. L'Histoire a tranché. Il appartient désormais à l'ONU d'en prendre acte. Le projet marocain : une voie claire, crédible et responsable Face aux impasses stériles et aux provocations, le Maroc a choisi la hauteur de vue. Depuis 2007, il propose une solution politique courageuse : un statut d'autonomie élargie dans le cadre de sa souveraineté nationale. Ce n'est ni une manœuvre, ni une posture mais un véritable projet de régionalisation démocratique, ancré dans les meilleures pratiques internationales et ouvert au dialogue. L'initiative marocaine n'impose rien. Elle tend la main, elle permet aux populations sahraouies de gérer librement leurs affaires locales, tout en consolidant l'unité nationale et la stabilité de l'Etat. Elle offre à tous les acteurs une sortie digne, équilibrée et réaliste. Et surtout, elle est la seule proposition sérieusement reconnue par la communauté internationale. Le Conseil de sécurité des Nations unies la salue, année après année, comme une base solide pour une solution politique durable. Aucune autre option ne fait l'objet d'un tel consensus. En face ? Le vide… Pas de plan, pas d'alternative. Rien d'autre que l'illusion d'un référendum irréalisable, juridiquement inapplicable et politiquement obsolète. Alors, pourquoi ce silence persistant ? Pourquoi cette prudence qui confine à l'abdication ? Pourquoi l'ONU continue-t-elle à entretenir une équidistance artificielle avec une partie qui n'a jamais proposé le moindre compromis ? Ce n'est plus le temps des médiations molles. C'est celui des décisions claires. Et cette décision, l'ONU ne peut plus la différer sans perdre en crédibilité. Elle doit prendre position, non par faveur, mais par devoir de vérité et de responsabilité. Clore un conflit fabriqué... ou en assumer le prix Pendant que le Maroc bâtit routes, ports et universités dans ses provinces du Sud, l'ONU se contente d'aligner rapports et réunions, reportant sans cesse l'inéluctable. Cette posture d'« impartialité » n'est plus tenable : elle légitime, de fait, un statu quo qui nourrit l'instabilité et discrédite l'institution. Le Polisario, présenté jadis comme un soi-disant mouvement de libération, n'est plus qu'un appareil militarisé sous tutelle algérienne. Ses connexions avec les trafics sahéliens, les réseaux djihadistes et des circuits d'armement iranien sont documentées. Délégations parlementaires américaines et européennes réclament désormais son inscription sur la liste des organisations terroristes ; preuve que la menace n'est plus un simple argument de tribune. Dès lors, le devoir des Nations unies n'est plus de « poursuivre le processus », mais de concrétiser ce que leurs propres résolutions saluent déjà. Elles doivent consacrer l'initiative d'autonomie marocaine comme unique base sérieuse de règlement. Ensuite, il faut imposer la transparence dans les camps de Tindouf et protéger les populations séquestrées. D'autant plus qu'il est impératif de désavouer le double jeu de ceux qui bloquent par calcul politique l'issue évidente du conflit. Par ailleurs, persister dans la prudence équivaut à couvrir un séparatisme armé et à hypothéquer la sécurité du Maghreb et du Sahel. Le Royaume n'exige aucun privilège. Il réclame simplement que le droit et les faits soient enfin respectés. À l'ONU donc de choisir de mettre un terme à une fiction dangereuse ou de porter la responsabilité historique de son prolongement. Une décision fondatrice : choisir la vérité ou subir ses conséquences Ce n'est plus un secret ni une supposition. Des éléments du Polisario ont été identifiés dans des activités aux frontières de la criminalité organisée et du terrorisme transnational. Des services de renseignement européens et africains documentent leur implication dans des trafics d'armes et de stupéfiants, des enlèvements à but lucratif, et des passages sécurisés pour des combattants extrémistes opérant dans le Sahel. Ces faits ne sont plus ignorables. Ils circulent dans les rapports confidentiels, dans les notes diplomatiques, dans les cercles d'experts. Pourtant, un silence complice persiste, entretenu par certains Etats paralysés par la crainte de froisser Alger. Mais ce calcul diplomatique à courte vue ne saurait effacer la gravité de la situation. Des voix responsables s'élèvent. Des ONG internationales, des think tanks spécialisés, d'anciens diplomates onusiens, et désormais des parlementaires américains plaident ouvertement pour la désignation du Polisario comme entité terroriste. Ce n'est pas un slogan mais une exigence de cohérence sécuritaire et un devoir de lucidité. Car le Sahara ne concerne pas que le Maroc. Il engage la stabilité du Maghreb, la sécurité du Sahel, la cohésion continentale et la crédibilité même de l'ONU. Le laisser en suspens, c'est maintenir une brèche par laquelle s'infiltrent séparatismes armés, trafics, ingérences et idéologies hostiles à toute paix durable. Le Maroc, lui, a choisi la voie du droit, de la patience et de la paix. Il a proposé une solution politique crédible : l'autonomie sous souveraineté nationale, saluée par les grandes puissances comme la seule issue réaliste. Face à cela, aucune alternative sérieuse. Le mirage d'un référendum est dépassé juridiquement, démographiquement, et moralement. Le maintenir en vie, c'est entretenir un conflit pour mieux éviter de le résoudre. Alors, que reste-t-il à l'ONU, sinon le devoir d'assumer ce que le monde sait déjà ? Il ne s'agit plus de « ménager les parties ». Il s'agit de rompre avec les illusions d'un autre temps et de nommer les choses avec clarté. Le Sahara marocain n'est pas un simple contentieux territorial. Il est devenu le test de crédibilité d'un système international en crise. Un révélateur du sérieux ou de l'impuissance de la communauté internationale. Si l'ONU veut encore être entendue, respectée, crue, elle doit cesser d'atermoyer. Elle doit agir. Pas demain. Pas lors d'un énième round de négociations stériles mais maintenant. Le Maroc n'a pas à se justifier. Il a prouvé, il a investi, tendu la main, fait preuve d'une constance exemplaire. Mais il ne renoncera pas ni à son histoire, ni à ses territoires, ni à ses enfants du Sud. Il appartient désormais à l'ONU de choisir entre prolonger une illusion mortifère ou entériner une réalité constructive. Entre les jeux diplomatiques sans fin ou le courage politique. L'Histoire ne juge pas les institutions à leurs intentions, mais à leur capacité à trancher lorsque le monde l'exige.