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Torre Pacheco : La justice espagnole enquête sur le leader régional de Vox
Publié dans Maroc Diplomatique le 17 - 07 - 2025

À la suite des violences racistes survenues à Torre Pacheco, dans la région de Murcie, la justice espagnole a ouvert une enquête contre José Ángel Antelo, président régional du parti d'extrême droite Vox. Ses déclarations accusant l'immigration illégale d'être à l'origine de l'insécurité ont suscité une vive controverse, sur fond de tensions politiques, sociales et identitaires.
Les événements survenus dans la commune de Torre Pacheco, au sud-est de l'Espagne, illustrent l'exacerbation des tensions autour des questions migratoires dans certaines régions du pays. À la suite de l'agression d'un homme de 68 ans – un acte attribué à trois jeunes d'origine maghrébine –, des actes de violence ont visé la communauté marocaine locale. Des groupes identifiés comme proches de l'extrême droite, venus de plusieurs provinces espagnoles, ont participé à des manifestations et à des actions de représailles à caractère raciste.
Ce contexte inflammable a été alimenté par les propos tenus par José Ángel Antelo, président de Vox en Murcie, qui a directement associé l'« immigration illégale » à la montée de la violence, à travers des publications relayées sur les réseaux sociaux. Ces déclarations ont suscité de vives réactions, notamment de la part des partis de gauche, qui y voient une incitation à la haine fondée sur l'origine et l'appartenance ethnique.
Alertée par plusieurs formations politiques, dont le PSOE, Podemos et Izquierda Unida, la Fiscalía Superior de Murcia (le Parquet régional) a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire. Celle-ci a été confiée à la procureure spécialisée dans les délits de haine, chargée d'évaluer si les déclarations d'Antelo relèvent d'une infraction au code pénal espagnol.
Lire aussi : Espagne : VOX dénonce « le blanchiment du terrorisme du Polisario » au Parlement de Cantabrie
Le président régional de Vox a aussitôt dénoncé cette procédure, la qualifiant de « manœuvre politique » et accusant la gauche « d'instrumentaliser la justice ». Selon lui, les violences sont le fruit de l'inaction gouvernementale et d'un laxisme migratoire qu'il impute au ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska.
Vox, fidèle à sa rhétorique sécuritaire et identitaire, tente de capitaliser politiquement sur les tensions. En conférence de presse, José Ángel Antelo a soutenu que si son parti avait été au pouvoir, « ces individus ne se trouveraient pas sur le territoire national ». Pepa Millán, porte-parole de Vox au Congrès, a pour sa part mis en cause « l'abandon de l'Etat » à Torre Pacheco, estimant que le gouvernement avait failli à garantir l'ordre public.
Ces déclarations alimentent un climat de polarisation croissante, dans un pays traversé par des débats récurrents sur l'immigration, la sécurité et l'identité nationale. La communauté marocaine, fortement implantée dans la région de Murcie, est régulièrement ciblée dans les discours de Vox, ce qui alimente les tensions entre groupes d'extrême droite et populations immigrées.
Une réponse judiciaire sous haute pression
Sur le terrain, la situation reste préoccupante. La Guardia Civil a procédé à 13 arrestations, dont celle d'un individu suspecté d'être l'auteur principal de l'agression initiale, interpellé au Pays basque et placé en détention provisoire. Plus de 120 personnes ont été identifiées par les forces de l'ordre, et des objets pouvant servir d'armes ont été saisis lors des affrontements.
La justice espagnole devra désormais trancher une question sensible : les propos de dirigeants politiques peuvent-ils être juridiquement qualifiés d'incitation à la haine, dès lors qu'ils contribuent à un climat de violence ciblée ? L'affaire Antelo, en ce sens, fera probablement jurisprudence.
Au-delà des seuls aspects judiciaires, l'affaire de Torre Pacheco met en lumière les fractures d'une société espagnole confrontée aux défis de l'intégration et de la cohabitation multiculturelle. Dans un climat déjà polarisé, les partis politiques sont appelés à faire preuve de retenue et à rejeter toute forme de stigmatisation.
Les réactions à cette affaire, tant dans la presse que dans les milieux politiques, illustrent le tiraillement entre liberté d'expression, responsabilité politique et cohésion nationale. À l'heure où les discours populistes trouvent une caisse de résonance numérique immédiate, la tentation du court-circuit émotionnel devient un danger pour la démocratie. C'est sur ce terrain glissant que devra désormais s'exercer la vigilance des institutions.


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