Accusé d'une tentative de coup d'Etat, l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro s'est dit prêt, jeudi, à affronter le jugement, tout en continuant à dénoncer une « injustice » politique à son encontre. « Je vais affronter le jugement, je n'ai pas d'autre choix. Mais je déplore le réquisitoire de Paulo Gonet (procureur général), qui s'est prêté à la rédaction d'un tel document en allant au-delà des conclusions de la Police fédérale », a déclaré l'ex-chef de l'Etat (2019-2022) lors d'une conférence de presse à Brasilia. « Je n'ai pas à prouver mon innocence, c'est à eux de prouver ma culpabilité », a-t-il martelé, en qualifiant d'« absurdes » les accusations de putsch et en dénonçant une manœuvre politique pour l'écarter de la scène publique. Il a assuré avoir uniquement « cherché une issue dans la Constitution » après sa défaite électorale. « Parler de Constitution, c'est un coup d'Etat ? », a-t-il ironisé. Lire aussi : Tensions Brasilia-Washington : la Cour suprême brésilienne réfute les accusations de Trump au sujet de Bolsonaro Le parquet brésilien a requis cette semaine la condamnation de l'ancien président et de sept de ses alliés, les accusant d'avoir ourdi un complot visant à renverser l'ordre démocratique à la suite de l'élection présidentielle de 2022. Cinq chefs d'inculpation ont été retenus, dont constitution d'organisation criminelle armée, tentative de coup d'Etat et atteinte au patrimoine public. Interrogé sur la possibilité d'un emprisonnement, Jair Bolsonaro s'est voulu catégorique : « Cela ne me traverse même pas l'esprit ». Lors de la même conférence, Bolsonaro s'est également exprimé sur la crise commerciale déclenchée par l'annonce d'une taxe de 50 % sur tous les produits brésiliens exportés vers les Etats-Unis, décidée par l'administration Trump à compter du 1er août, estimant qu'il serait plus à même que le gouvernement actuel d'intercéder auprès du président américain. « Je pense que je réussirais à obtenir une audience avec Trump. Je suis à disposition », a-t-il déclaré, tout en admettant ne pas disposer de « toute la liberté » souhaitée pour agir, en raison de la confiscation de son passeport par la justice brésilienne depuis février 2024. Donald Trump a justifié cette mesure commerciale par le « traitement honteux » réservé, selon lui, à Jair Bolsonaro, qu'il a qualifié de victime d'une « chasse aux sorcières ». Dans une lettre adressée publiquement au président Lula, Trump a exigé l'abandon immédiat des poursuites à l'encontre de son allié, qu'il décrit comme « un leader respecté dans le monde entier ».