Washington quitte une fois de plus l'UNESCO, l'agence onusienne pour l'éducation, la science et la culture, six mois après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Les Etats-Unis ont officialisé, lundi 22 juillet 2025, leur retrait de l'Unesco, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, a annoncé le département d'Etat. Il s'agit de la seconde sortie américaine de l'agence onusienne, après un premier retrait décidé en 2017 par Donald Trump, alors en exercice pour son premier mandat. Le président républicain avait dès le 4 février dernier – soit deux semaines après sa réinstallation à la Maison Blanche – signé un décret exécutif ordonnant une réévaluation des engagements financiers américains au sein des agences onusiennes, parmi lesquelles figure l'Unesco. Ce décret laissait présager une réorientation unilatérale de la politique multilatérale américaine, déjà amorcée par son administration précédente. Lire aussi : Le Maroc élu Vice-président du Conseil consultatif scientifique et technique de l'UNESCO pour le patrimoine culturel subaquatique L'administration Biden, en 2023, avait pourtant opéré un retour progressif dans l'organisation, accompagné du règlement d'arriérés financiers, afin de restaurer la position américaine au sein de l'agence. Cette dynamique est désormais interrompue, au nom, selon les cercles proches de Donald Trump, d'un refus de « financements contraints » et d'un désaccord idéologique avec certaines orientations jugées contraires aux intérêts stratégiques des Etats-Unis. La directrice générale de l'Unesco, la Française Audrey Azoulay, a déploré une décision « regrettable mais attendue ». « L'Unesco s'y est préparée », a-t-elle précisé dans un communiqué, tout en rappelant que l'agence « continuera à défendre ses mandats universels, au service de l'éducation, de la culture et de la science ». Fondée en 1945 dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale, l'Unesco s'est progressivement imposée comme une plateforme de coopération culturelle et éducative mondiale. Le retrait américain constitue un revers pour le multilatéralisme, à l'heure où l'agence est engagée sur des chantiers majeurs tels que la sauvegarde du patrimoine, la régulation de l'intelligence artificielle et la promotion de l'éducation inclusive. Ce retrait pourrait fragiliser le budget de l'Unesco, dont les contributions américaines représentaient historiquement une part importante, bien qu'elles aient été suspendues depuis 2011 en raison de l'admission de la Palestine comme Etat membre. Il soulève également des interrogations plus larges sur la politique étrangère de Donald Trump, qui semble renouer avec une posture de désengagement vis-à-vis des institutions internationales.