Casablanca fait face à un paradoxe inquiétant : des budgets records pour la propreté urbaine, mais des rues toujours jonchées de détritus. Malgré les initiatives municipales et les contrats privés, la métropole peine à relever ce défi, au risque de voir son image et la qualité de vie se dégrader. Malgré des enveloppes budgétaires en constante progression, Casablanca continue de faire face à une crise chronique en matière de propreté urbaine. Comme le rapportent plusieurs organes de presse, et conformément aux critiques formulées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors de l'ouverture du Parlement en octobre 2013, les montants consacrés à la gestion déléguée de ce secteur sont passés de 260 millions à 1,2 milliard de dirhams. Cependant, l'état actuel des rues et des espaces publics semble démentir l'efficacité de ces investissements. En pleine saison estivale, période où la chaleur amplifie les nuisances et les risques sanitaires, une réunion a été organisée entre les responsables de « Casa Environnement » et les sociétés délégataires. Les échanges ont porté sur la désinsectisation, la lutte contre les nuisibles, ainsi que sur les opérations de stérilisation des animaux errants. Lire aussi : Casablanca mise sur l'énergie des déchets pour verdir son avenir urbain Malgré ces initiatives, le dispositif mis en place depuis 2003 montre ses limites. Les contrats signés avec les prestataires privés n'ont pas toujours permis d'atteindre les objectifs fixés. Pour tenter d'inverser la tendance, la municipalité a mis sur pied une « police de la propreté », chargée de verbaliser les comportements inciviques, notamment les dépôts sauvages d'ordures. En parallèle, un nouveau cahier des charges est en cours d'élaboration, avec l'intention de lancer des appels d'offres internationaux à la fin des contrats actuels. Une convention intégrée au Programme national de renforcement des déchets ménagers (PNDM) a également été adoptée, visant à optimiser la collecte via des centres de traitement spécialisés. Des campagnes de sensibilisation sont prévues afin d'impliquer davantage les habitants dans la préservation de leur environnement. Le défi est colossal : chaque jour, la métropole produit environ 3.000 tonnes de déchets ménagers, auxquels s'ajoutent 40 à 70 tonnes de résidus issus de l'entretien des espaces verts et des chantiers de construction. Les opérateurs doivent absorber ce volume tout en maintenant un niveau de service satisfaisant.