La France doit faire face au « danger immédiat » du surendettement, a averti, lundi, le premier ministre français, François Bayrou, lors d'une conférence de presse visant à présenter son plan budgétaire. « Cet argent, emprunté par centaines de milliards, n'a pas été utilisé comme il aurait fallu pour investir », mais « pour les dépenses courantes », a-t-il expliqué, en annonçant qu'il va demander la confiance de l'Assemblée nationale le 8 septembre. Ce vote « consacrera la dimension de l'effort » de près de 44 milliards d'euros de réduction du déficit public de la France, et seulement ensuite aura lieu la discussion sur « chacune des mesures de ce plan d'urgence », a précisé M. Bayrou, qui n'a pas abordé le fond des mesures qui composeront son budget. « S'il n'y a pas d'accord possible, je considère que l'action est impossible, inatteignable », a-t-il souligné. Lire aussi : France : le gouvernement Bayrou veut supprimer deux jours fériés pour économiser 4,2 milliards dès 2026 Avant même la conférence de presse de M. Bayrou, certains partis politiques de l'opposition ont menacé de ne pas voter la confiance. M. Bayrou a aussi évoqué durant son intervention les appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux, et désormais soutenus par la gauche, appelant à faire valoir la raison et l'intérêt général. Le 15 juillet dernier, le premier ministre français avait fait part de son intention de trouver près de 44 milliards d'euros d'économies via de nombreuses mesures (année blanche fiscale, gel des pensions et prestations sociales, suppression de deux jours fériés..), dont près de la moitié viendrait d'une « maîtrise de la dépense publique ». L'un des objectifs de M. Bayrou est en effet de ramener à 4,6% du PIB le déficit public de la France, qui a atteint 5,8% en 2024, et stopper la spirale d'endettement qui pèse sur le pays. La dette publique française représente près de 114% du PIB, soit la troisième plus importante de la zone euro derrière la Grèce et l'Italie.
