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Les partenariats public-privé, un levier encore sous-exploité pour les infrastructures
Publié dans Maroc Diplomatique le 22 - 09 - 2025

Longtemps cantonné à quelques projets emblématiques, le recours aux partenariats public-privé au Maroc connaît aujourd'hui un regain d'attention stratégique. Face à des besoins colossaux en infrastructures — estimés à près de 60 milliards de dollars d'ici 2030 — et à une contrainte budgétaire croissante, le Royaume cherche à faire de ce modèle un levier majeur d'investissement et de modernisation.
Depuis 2015, le Maroc s'est doté d'une loi spécifique (n°86-12) sur les partenariats public-privé (PPP), révisée en 2020 pour élargir son champ d'application aux collectivités territoriales et assouplir les procédures. Une Commission nationale des PPP, présidée par le Chef du gouvernement, a été instituée pour orienter et superviser ce mécanisme. Ces réformes visaient à transformer les PPP en un outil de financement structurant, capable de suppléer un budget public sous tension. Pourtant, le portefeuille de projets reste limité, concentré sur quelques réussites emblématiques : le complexe solaire Noor Ouarzazate, le tramway de Rabat-Salé, ou encore les concessions portuaires de Tanger-Med.
Selon les projections budgétaires 2024-2026, le gouvernement compte réduire la part de l'investissement public direct de 7,7 % du PIB en 2024 à 6,2 % en 2026 grâce à un recours accru aux capitaux privés. Cette réallocation, estimée à une baisse annuelle moyenne de 3,3 %, doit permettre de maintenir le rythme de réalisation des infrastructures tout en desserrant la contrainte sur les finances publiques. Le projet d'extension du réseau ferroviaire à grande vitesse en vue de la Coupe du monde 2030 illustre ce virage : il sera financé en grande partie via des PPP, avec une contribution publique plafonnée à 1,6 milliard de dirhams par an d'ici 2030.
La Banque mondiale note qu'entre 1990 et 2022, les pays ayant renforcé leur cadre PPP ont bénéficié d'un surcroît annuel moyen de 488 millions de dollars d'investissements en infrastructures. Le Maroc espère reproduire cet effet, alors que les besoins en infrastructures sont évalués à près de 60 milliards de dollars d'ici 2030, notamment dans l'eau, l'énergie et les transports.
Lire aussi : Partenariat public-privé : Le modèle marocain à l'honneur au « P3 Summit for Change » à New York
L'impact économique des PPP dépasse la seule mobilisation de financements. Chaque grand projet génère plusieurs milliers d'emplois directs et indirects lors de la phase de construction et contribue à créer des postes pérennes dans l'exploitation et la maintenance. À Ouarzazate, la centrale solaire Noor a permis de dynamiser l'économie locale en mobilisant une main-d'œuvre qualifiée et en stimulant des activités connexes.
Plus largement, les infrastructures réalisées en PPP accroissent la productivité globale de l'économie. Elles réduisent les coûts logistiques, renforcent l'attractivité du territoire et favorisent l'installation d'investisseurs industriels. Le FMI recommande ainsi au Maroc de recourir davantage à ce modèle, notamment dans le dessalement de l'eau, pour soutenir une croissance durable sans alourdir la dette publique.
Des services publics modernisés
L'effet qualitatif des PPP est également mesurable. Selon la Banque mondiale, le Maroc a progressé du 73e au 53e rang mondial en qualité des infrastructures entre 2009 et 2019, atteignant le 17e rang pour les infrastructures portuaires et le 41e pour les routes. Les projets réalisés avec le secteur privé y ont contribué : Tanger-Med est devenu un hub logistique régional grâce à l'implication d'opérateurs internationaux, tandis que le tramway de Rabat-Salé offre un service fiable à des dizaines de milliers d'usagers quotidiens. Dans l'énergie, les centrales éoliennes et solaires en PPP ont permis de diversifier le mix électrique et de renforcer la sécurité d'approvisionnement, tout en contribuant aux objectifs climatiques du Royaume.
Conscient du potentiel encore inexploité, le gouvernement a lancé en 2025, avec l'appui de la Banque africaine de développement, l'élaboration d'une stratégie nationale du PPP. Elle doit clarifier les rôles institutionnels, établir un programme pluriannuel de projets et renforcer les capacités techniques de l'administration. L'ambition est de passer d'une approche ponctuelle à une planification intégrée, garantissant visibilité et confiance aux investisseurs.
Les PPP sont désormais identifiés comme des leviers majeurs pour le Programme national de l'eau 2020-2027 (stations de dessalement), la transition énergétique (parcs solaires et éoliens), le transport (extensions ferroviaires et autoroutières) et, à terme, certains services sociaux comme la santé et l'éducation.
L'enjeu clé c'est transformer le PPP en instrument structurant du développement, en combinant attractivité pour les investisseurs et bénéfices tangibles pour la population. Sans une telle consolidation, le Maroc risque de ne pas capter pleinement l'effet multiplicateur attendu en matière de croissance, d'emplois et de qualité des services publics.


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