Les participants à un événement ministériel organisé par le Maroc à New York, en marge de la 80è session de l'Assemblée générale des Nations Unies, ont souligné le rôle du Maroc en tant que catalyseur de l'intégration régionale. Organisée jeudi en partenariat avec la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Bureau des Nations Unies de la coopération Sud-Sud sous le thème « La connectivité africaine : la voie pour l'intégration du continent », cette rencontre de haut niveau a mis en lumière la vision marocaine d'une Afrique interconnectée et solidaire. Les participants à cet événement, présidé par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, ont salué hautement la vision marocaine en matière de développement des infrastructures, de promotion du commerce intra-africain et de coopération Sud-Sud. Intervenant à cette occasion, le ministre des Affaires Etrangères du Niger, Bakary Yaou Sangaré, s'est félicité de la solidarité africaine manifestée par le Maroc à travers l'Initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à favoriser l'accès des Etats du Sahel à l'océan Atlantique, qui revêt une importance particulière pour le développement socio-économique de son pays. Il a fait observer que cette Initiative Royale s'impose comme « une boussole stratégique » pour le continent, relevant que cette initiative constitue un levier de développement, de connectivité et d'unité. Lire aussi : M. Bourita réaffirme à New York l'engagement du Maroc pour le développement de la connectivité en Afrique Pour sa part, Claver Gatete, Secrétaire exécutif de la CEA, a exprimé sa gratitude au Royaume pour sa vision et son leadership dans la mobilisation des efforts en faveur de l'intégration africaine. Ce panel de haut niveau se tient « à un moment crucial de profonde transformation », marqué par une recomposition rapide des économies mondiales, a-t-il relevé. M. Gatete a, par ailleurs, mis en garde contre l'aggravation de la fracture numérique en Afrique, faisant remarquer que malgré l'abondance de ressources, la faiblesse de la connectivité continue de freiner le potentiel du continent, où près de 600 millions d'Africains vivent encore sans électricité. « Les opportunités existent, mais elles restent trop souvent hors de portée », a-t-il déploré. Pour sa part, Rola Dashti, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l'Asie occidentale (ESCWA), a pointé du doigt les « signaux d'une sous-connexion persistante » qui affectent encore l'Afrique et la région arabe. Elle a rappelé, dans ce cadre, que les exportations arabo-africaines ne dépassent pas 5 % de leur commerce global, un chiffre révélateur de la profondeur du déficit d'intégration régionale. Mme Dashti a également cité l'exemple du Maroc, dont le taux de facilitation des échanges atteint 84 %, contre une moyenne africaine de 62 %, estimant que ce chiffre place le Maroc comme un modèle unique dans le continent africain. Elle a, par ailleurs, plaidé pour l'adoption de règles harmonisées en matière de commerce électronique pour la création de corridors numériques, mettant en avant le concept de connectivité verte. Et d'ajouter que des instruments tels que la taxation carbone africaine pourraient contribuer au financement de la transition énergétique. Le représentant du Burkina Faso, tout en remerciant le Maroc pour les initiatives lancées à l'échelle continentale en faveur de l'intégration africaine, a souligné l'importance de la souveraineté énergétique en Afrique, ainsi que le rôle clé des communautés locales et des partenariats public-privé. Le représentant du Sénégal a, pour sa part, salué l'engagement constant du Maroc en faveur d'une dynamique proactive et positive pour l'intégration régionale de l'Afrique. Prenant la parole, le Secrétaire général adjoint de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), Pedro Moreno, s'est félicité de l'excellente relation entre la CNUCED et le Royaume, mettant en avant le potentiel d'un marché continental de 3,4 trillions de dollars grâce à la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAf). Il a, en outre, mis en garde contre le fait que la connectivité reste l'un des deux principaux points de vulnérabilité identifiés pour l'Afrique, faisant remarquer que les déficits d'infrastructures dans les secteurs du transport, de l'énergie et des TIC rendent le commerce intra-africain 56% plus coûteux que la moyenne mondiale. Le Représentant du Bureau onusien de la Haute Représentante des pays les moins avancés et les pays enclavés a, de son côté, rappelé que 93 Etats, dont 32 pays les moins avancés (PMA) et 16 pays enclavés africains, sont concernés par les enjeux liés à la connectivité. D'autre part, il a saisi l'occasion pour annoncer la mise en place d'un Fonds d'investissement pour les infrastructures dans le cadre du Programme d'action d'Awaza 2025-2035, destiné à combler un déficit estimé à 130 milliards USD. Il a également mis l'accent sur l'importance du principe de liberté de transit tout en annonçant la création d'un panel d'experts sur la mobilité. Citant l'exemple du Maroc, qui a électrifié l'ensemble de son monde rural en 15 ans et transformé Tanger en hub logistique, il a estimé que ces success stories démontrent qu'une transformation rapide et inclusive est possible.