Le Front Polisario a présenté, lundi 21 octobre, au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, une proposition dite « élargie » pour une « solution politique mutuellement acceptable ». Cette proposition, dans laquelle le mouvement séparatiste exprime sa « volonté d'engager des négociations avec le Royaume du Maroc », a des allures de reddition, sur fond de dynamique internationale favorable au Maroc. Le front Polisario a senti le vent du boulet. Ayant pris connaissance de la bascule stratégique qui se prépare au Conseil de Sécurité de l'ONU, le mouvement séparatiste a décidé de jouer l'apaisement. Sous la dictée de son parrain algérien, Le Front Polisario s'est fendu d'une missive appelant « à une solution politique mutuellement acceptable et au rétablissement de la paix et de la stabilité régionales ». Selon le communiqué du groupe, « Cette proposition vise à permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination par le biais d'un référendum supervisé par les Nations Unies et l'Union africaine (UA) ». Une option définitivement mise de côté par la communauté internationale, qui s'apprête à entériner le Plan d'autonomie marocain comme cadre exclusif pour la résolution du conflit. Grande nouveauté, Le Front Polisario a exprimé sa « volonté de négocier avec le Royaume du Maroc directement en vue de l'établissement de relations stratégiques et mutuellement bénéfiques entre les deux pays ». Surprenante volte-face de la part d'un mouvement qui se nourrit du terrorisme, des trafics en tous genres, de la déstabilisation et du chaos. Etrangement, les mains tendues de S.M. le Roi Mohammed VI à l'Algérie n'ont jamais eu par le passé d'oreille réceptive. Dans son discours à l'occasion de la fête du Trône, le 29 juillet 2025, le Souverain a appelé à une « solution consensuelle qui sauve la face à toutes les parties, où il n'y aura ni vainqueur ni vaincu ». S.M. le Roi Mohammed VI a également appelé de ses vœux à un « dialogue franc et responsable, un dialogue fraternel et sincère portant sur les différentes questions en souffrance » entre le Maroc et l'Algérie. Lire aussi : Sommet de la SADC : échec de Pretoria à imposer un soutien au Polisario À ce moment-là, le Front Polisario ne jurait que par la lutte armée pour une cause qu'il juge « sacrée ». « La seule solution préservant la dignité de chacun où il n'y a ni vainqueurs ni vaincus est la solution démocratique conforme à la légitimité internationale qui reconnaît le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance », écrivait le proxy algérien, tout en rejetant le Plan d'autonomie marocain. L'ambiance est tout autre aujourd'hui. Désormais, « la volonté du Front Polisario est d'engager des négociations directes et sérieuses avec le Royaume du Maroc, de bonne foi et sans conditions préalables, sous les auspices des Nations Unies », lit-on dans le communiqué transmis au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterrres. L'organisation séparatiste est même en mesure de boire le calice jusqu'à la lie : Le Front Polisario est prêt à accepter le Plan d'autonomie marocain, selon le présumé chef de la diplomatie du pseudo-mouvement. Accord entre Rabat et Alger Mais c'est dos au mur que le Polisario adoucit sa rhétorique belliqueuse habituelle. Selon un texte présenté comme le premier draft de la résolution 2025 du Conseil de sécurité sur le Sahara, porté par les Etats-Unis, le Plan d'autonomie du Sahara sous souveraineté du Maroc est «la seule » solution au conflit et «la base la plus crédible » à toutes futures négociations. La mouture de la résolution prend en compte « le soutien exprimé par les Etats membres à la proposition marocaine d'autonomie, présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général, en tant que base la plus crédible pour parvenir à une solution juste et durable du conflit ». Le texte qui aurait été soumis aux membres permanents du Conseil de sécurité ajoute que « l'autonomie réelle sous souveraineté marocaine constitue la solution la plus viable ». La dynamique des reconnaissances de la souveraineté marocaine sur son Sahara plaide pour la plausibilité de cette perspective. Après la reconnaissance des Etats-Unis, la France, l'Espagne, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique lui ont emboité le pas. Trois membres permanents sur cinq appuient la volonté marocaine. Le consentement de la Russie à soutenir le Plan d'autonomie marocain est également un signal fort en phase avec le soutien international en faveur de la marocanité du Sahara. Le Front Polisario et son sponsor, le régime algérien, sont plus que jamais dans de mauvais draps. Après l'annonce par l'administration Trump, lundi 20 octobre 2025, d'un possible accord dans 60 jours entre Rabat et Alger, c'est le branle-bas de combat à El Mouradia. Les généraux se demandent si leur seule assurance vie, la propagande autour de la question du Sahara, ne serait-elle pas en train de se réduire comme peau de chagrin...