Le chef de l'Etat syrien ambitionne d'obtenir la levée des sanctions internationales imposées à son pays sous le régime de Bachar Al-Assad. Il doit également ratifier l'adhésion de Damas à la coalition internationale contre l'organisation Etat islamique. Le président syrien, Ahmed Al-Charaa, deviendra le premier président syrien à se rendre à la Maison Blanche dans quelques jours. Au programme de cette visite inédite, la levée des sanctions encore imposées à son pays, la reconstruction et la lutte contre le terrorisme, a fait savoir la diplomatie syrienne. « Ahmed Al-Charaa est attendu à Washington début novembre », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, M. Assaad Al-Chaibani, à l'occasion d'une conférence sur la sécurité à Manama, à Bahreïn. Une visite que M. Al-Chaibani a qualifié d'historique. L'émissaire américain, Tom Barrack, avait pour sa part annoncé cette visite à des journalistes, samedi 1er novembre, lors du même événement à Manama. Le responsable américain a dit espérer voir adhérer le président syrien de transition à la coalition contre le groupe Etat islamique. Il s'agit de la deuxième visite de M. Al-Charaa à Washington, après sa présence en septembre à la 80e assemblée générale des Nations unies. L'ex-djihadiste, avec un passé dans des réseaux liés à al-Qaida, était alors devenu le premier président syrien depuis 1967 à s'être adressé à l'assemblée générale. Lire aussi : Washington annonce une suspension de six mois des sanctions contre la Syrie « De nombreux sujets seront abordés, à commencer par la levée des sanctions. Aujourd'hui, nous combattons le groupe Etat islamique, tout effort dans ce sens nécessite un soutien international », a indiqué Assaad Al-Chaibani. Accord de sécurité Les discussions doivent également porter sur la reconstruction d'une Syrie dévastée par quatorze ans de guerre civile. Le chef de l'Etat syrien, dont les troupes ont renversé le dictateur Bachar Al Assad, en décembre 2024, a rencontré le président américain, Donald Trump, pour la première fois en mai en Arabie saoudite. Séduit par M. Al-Charaa, le locataire de la Maison Blanche s'était engagé à lever les sanctions imposées à la Syrie. La rencontre entre Donald Trump et Ahmed Al-Charaa était particulièrement surprenante. Le dirigeant syrien combattait les forces américaines en Irak avant le début du conflit syrien en 2011. « Al-Charaa est un jeune homme séduisant. Un homme coriace. Un passé solide. Un passé très solide. Un combattant », avait lancé Donald Trump après son entrevue avec le président syrien. Sur le conflit avec l'Etat hébreu, Ahmed Al-Charaa avait annoncé, en septembre, qu'il tentait de parvenir à un accord de sécurité avec Israël, afin que ce dernier se retire des zones qu'il occupe depuis le renversement de Bachar Al-Assad. L'armée israélienne mène des incursions à l'intérieur du territoire syrien et effectue des bombardements ponctuels. « Nous ne voulons pas que la Syrie entre dans une nouvelle guerre, et la Syrie n'est actuellement pas en position de menacer qui que ce soit, y compris Israël », a déclaré le chef de la diplomatie syrienne.