Il est des héritages qui ne sont pas un poids, mais une force. Des mémoires qui inspirent l'action présente. C'est ce message, vibrant de conviction, qu'a porté Mme Aïcha Duihi, experte et chercheuse en droits humains, présidente de l'Observatoire du Sahara pour la paix, la démocratie et les droits de l'homme, lors de son intervention au Forum MD Sahara, organisé du 13 au 16 novembre 2025 à Dakhla. Née au cœur du Sahara marocain, sa voix n'est pas seulement celle d'une experte, mais aussi celle d'une héritière, d'une bâtisseuse, d'une femme qui incarne la continuité d'un élan national historique. Pour Mme Aïcha Duihi, la Marche Verte est l'événement fondateur, le « souffle de la dignité retrouvée ». Elle a rappelé avec émotion comment ses aînés ont vu dans cet appel du regretté Feu Sa Majesté le Roi Hassan II « l'expression d'une souveraineté légitime et l'unité d'un peuple autour de son Roi ». C'est dans cette mémoire, celle d'une marche d'amour et de foi, qu'elle puise sa force et son engagement. Cet héritage n'est pas un fardeau, mais une responsabilité : celle de transformer une épopée historique en un projet d'avenir. « Chaque génération a sa part de responsabilité dans l'histoire », a affirmé Mme Duihi. Pour les héritières de la Marche Verte, cette responsabilité est de porter la mémoire des sacrifices passés tout en contribuant activement à la construction d'un présent juste. Cinquante ans après, les femmes marocaines, et plus particulièrement les femmes sahraouies, incarnent cette transformation. Elles ne sont plus seulement les gardiennes de la mémoire, mais les actrices d'un changement concret. Leur engagement et leur courage montrent que la fidélité à la patrie se traduit par des « actions concrètes et pérennes ». Elles sont à l'avant-garde de la lutte pour la justice, l'égalité et le développement, prouvant que le patriotisme le plus sincère est celui qui se vit au quotidien, dans le service de sa communauté. Lire aussi : Christian Cambon : « Le Maroc est un pilier de stabilité et un partenaire stratégique de la France en Afrique » Un parcours au service des droits humains, de Laâyoune à Genève Le parcours de Mme Aïcha Duihi illustre cette dynamique. Enracinée dans les provinces du Sud, elle a appris que la paix « se construit avec de la patience, du dialogue et du courage ». Guidée par une soif de servir, elle a forgé ses convictions sur le terrain, au contact des réalités sociales. Son engagement a été reconnu au plus haut niveau, notamment par sa distinction en tant que fondatrice du Bureau de la Culture des Femmes, un honneur qui a renforcé sa détermination à promouvoir le rôle des femmes, en lien avec la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l'ONU. Son combat a pris une nouvelle dimension en 2022 avec son installation à Genève. Depuis cette plateforme universelle, avec son ONG IUPD-HR Genève, elle porte la voix des femmes et des populations vulnérables, tout en restant fidèle à sa cause nationale. L'action de Mme Aïcha Duihi repose sur trois piliers : les droits humains, la paix et le développement. Elle a souligné combien le cadre des réformes menées sous l'impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment la Constitution de 2011, a été essentiel pour créer un environnement propice à l'épanouissement des libertés et à la consolidation de l'Etat de droit. C'est dans ce Maroc moderne que son engagement a pu prendre toute son ampleur. La voix de Mme Aïcha Duihi est celle d'une génération de femmes sahraouies qui ont su transformer un héritage historique en une force motrice pour l'avenir. Elles ne sont pas seulement les filles de la Marche Verte, elles en sont les bâtisseuses contemporaines. Leur combat pour la paix, la justice et la souveraineté, mené avec courage de Laâyoune à Genève, est la plus belle preuve que la mémoire, lorsqu'elle est portée par des cœurs ardents, est une source inépuisable d'espoir. Elles sont la promesse vivante d'un Sahara marocain uni, prospère et en paix.