Les pluies récentes ont occasionné une remontée rapide des réserves en eau au Maroc, traduisant une dynamique hydrique inhabituelle. Entre le 22 et le 26 décembre, les barrages ont gagné plus de 400 millions de mètres cubes (Mm3), faisant progresser le taux de remplissage national à 36%, selon les chiffres officiels. Les récentes vagues de précipitations qui ont arrosé le territoire marocain ont engendré une amélioration spectaculaire et prompte de l'état des ressources hydriques nationales. Selon les chiffres officiels du ministère de l'Equipement et de l'Eau, relayés par la plateforme Maa Dialna, les données chiffrées témoignent d'une dynamique exceptionnelle : entre le 22 et le 26 décembre, le volume global des retenues a bondi de 5.637 Mm3 à 6.046 Mm3, matérialisant un accroissement net de 409 Mm3 en l'espace de quatre jours seulement. Cette performance a permis au taux de remplissage national de franchir le seuil de 36%, marquant une hausse significative par rapport aux 33,6% enregistrés précédemment. Cette cadence s'est révélée particulièrement intense, contrastant fortement avec la lenteur observée antérieurement, où la période du 10 au 15 décembre n'avait généré qu'un modeste gain de 105 Mm3. L'incidence de ces apports pluviométriques se manifeste avec une acuité particulière sur les infrastructures hydrauliques majeures. Le barrage Al Wahda, pilier de l'approvisionnement avec sa capacité colossale, a vu ses réserves s'enrichir de 105,7 Mm3, portant son niveau à 1.617,9 Mm3 et son taux de remplissage à 45%. Parallèlement, d'autres réservoirs affichent une situation des plus enviables. Le barrage Sidi Med Ben Abdellah se distingue avec un taux de remplissage culminant à 86%, suite à une augmentation substantielle de 69,5 Mm3. Lire aussi : Bassin de Sebou : Les barrages affichent un taux de remplissage de 42,8% De même, l'ouvrage d'Oued El Makhazine confirme une gestion des ressources favorable, atteignant 83% de sa capacité après avoir engrangé 45,7 Mm3 supplémentaires. Néanmoins, cette embellie n'est pas uniforme et révèle une situation contrastée au sein du réseau. Si le barrage Idriss Ier a enregistré une progression notable de 31,7 Mm3, portant son taux à 37%, et si d'autres barrages comme Ahmed El Hansali (+27,1 Mm3, 19%) et Dar Khrofa (+14,6 Mm3, 17%) ont bénéficié de cette manne, le cas du barrage Al Massira demeure préoccupant. Malgré son envergure, ce dernier n'a connu qu'une légère hausse de 5,5 Mm3, maintenant son taux de remplissage à un niveau critique de seulement 3%. Cette disparité, dont les chiffres sont issus du suivi quotidien des autorités, souligne la nécessité d'une analyse fine des bassins versants et des zones de collecte. En dépit de cette amélioration conjoncturelle, les spécialistes appellent à ne pas céder à un optimisme prématuré. Cette progression, bien qu'encourageante, ne permet pas de compenser à elle seule les effets accumulés de plusieurs années de déficit hydrique. Si la dynamique récente illustre la capacité des barrages à se recharger rapidement lorsque les conditions climatiques sont favorables, elle ne saurait être interprétée comme le signe d'une sortie durable du stress hydrique. La trajectoire future des ressources en eau reste étroitement dépendante du rythme et de la régularité des précipitations à venir.