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Les jeunes Marocains juifs partagent leurs propres expériences pour un vivre en commun pérenne
Publié dans Maroc Diplomatique le 16 - 11 - 2018

« Séquence Jeunesse : Côte à côte, face à face, ensemble et séparément, comment construire l'avenir ? » a été le thème d'un panel organisé, jeudi à Marrakech, dans le cadre de la Rencontre sur le « Judaïsme marocain : pour une marocanité en partage« .
Ce panel a été l'occasion pour ces jeunes Marocains juifs de partager leurs propres expériences pour bâtir un avenir plus prospère en matière de coexistence et du vivre-ensemble.
Intervenant à cette occasion, Zhor Rehihil, Conservatrice du Musée du Judaïsme marocain, a exposé le travail « profond et acharné » mené par la Fondation du patrimoine judéo-marocain et son Musée durant 20 ans, estimant que cette Rencontre »est le fruit de toutes les actions que nous avons entreprises« .
« Depuis 1997, nous avons organisé plusieurs activités, notamment en France où s'est tenu un événement inédit dans un lieu de culte musulman, la Mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne, en collaboration avec l'Alliance israélite universelle à Paris et plusieurs autres partenaires« , a-t-elle rappelé.
Et de poursuivre : »Ce que je peux en retenir, c'est que nous avons travaillé ensemble, Juifs et Musulmans, parce que nous partageons cette marocanité« , que Simon Lévy se plaisait à appeler en arabe « tameghrabit ».
Rehihil s'est également félicitée de travailler en étroite collaboration avec l'Union des Mosquées de France pour organiser des expositions sur le Judaïsme marocain dans les écoles et les lieux de cultes musulmans, précisant qu'une exposition itinérante sur la culture judéo-marocaine se tiendra prochainement à Marseille et à Evry.
« Le Musée du Judaïsme marocain, seule institution pour préserver cet héritage commun, soutient aussi les activités de plusieurs acteurs associatifs ou artistiques« , a-t-elle expliqué, notant qu' »avec la Fondation Mimouna à l'Université Al Akhawayn d'Ifrane, nous avons préparé des contenus pour expliquer aux jeunes marocains la Shoah ou l'Holocauste ».
Le projet du film « Tinghir-Jérusalem » de Kamal Hachkar s'est aussi ficelé en collaboration avec le Musée, a-t-elle fait remarquer, estimant que l'intérêt pour la culture judéo-marocaine est « grandissant » comme en témoigne le nombre des demandes de soutien pour des projets universitaires et la curiosité des écoliers musulmans qui viennent visiter le musée. « C'est en effet une prise de conscience du patrimoine que nous partageons », a-t-elle conclu.
Pour sa part, Maxime Karoutchi, artiste et acteur associatif, a indiqué que »Feu Simon Lévy a su raviver en moi la flamme de la marocanité ». »Le vivre-ensemble pour moi va de soi et rien ne nous départageait de nos voisins musulmans », a-t-il affirmé.
« Je n'ai appris que j'étais aussi Juif en plus d'être Marocain qu'à l'âge de 14 ans, j'entendis le mot juif pour la première fois de ma vie« , s'est-il rappelé avec émotion.
→ Lire aussi : Ouverture à Marrakech de la Rencontre sur le "Judaïsme marocain : Pour une marocanité partagée"
Pour prendre conscience de tout le patrimoine que Marocains juifs et musulmans ont en partage, Karoutchi a appelé à « intégrer l'affluent juif dans les manuels scolaires ». »Notre histoire est restée aphone, les manuels scolaires sont restés aphones de notre patrimoine. Il y a des sportifs marocains de confession juive que nous devons tous connaître comme Max Cohen qui a combattu avec Marcel Cerdan et bien d'autres », a-t-il indiqué.
Kamal Hachkar, historien et cinéaste a, dans la même lignée, indiqué que « la mouvance qui caractérise nos identités se résume dans la citation de Jean-Pierre Vernant : « Pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c'est se perdre et cesser d'être. On se connaît, on se construit par le contact, l'échange, le commerce avec l'autre. Entre les rives du même et de l'autre, l'homme est un pont« .
Il a, en outre, expliqué les raisons pour lesquelles il s'est intéressé à la culture judéo-marocaine et à la réalisation de son documentaire « Tinghir-Jérusalem« .
« Moi qui suis né à Tinghir de parents marocains musulmans et qui ai quitté le Maroc à l'âge de 6 mois pour rejoindre avec ma mère mon père ouvrier en France, j'ai aussi voulu questionner mon identité à travers la mémoire de l'autre« , a-t-il précisé.
Et de faire remarquer que mon »film n'était pas un récit historique mais voulait comprendre comment on survit à l'attachement de sa terre ? ». Après l'avoir réalisé, le cinéaste a décidé de s'installer au Maroc : « J'ai voulu questionner la troisième génération d'immigrés qui est la mienne sur ce qui reste en nous de notre culture natale (…) J'ai réalisé ainsi que la langue, la darija et l'amazighe, sont ce lien indéfectible avec notre culture d'origine« , a-t-il conclu.
Lui emboîtant le pas, Ariel Danan, historien, a commencé par évoquer les raisons de son attachement à son identité marocaine, précisant que c'est « grâce au Centre communautaire de Paris et particulièrement à Raphy Marciano, que j'ai pu mettre des images sur ce qui m'a été raconté« .
Danan a ensuite affirmé que « Dans le cadre de mes activités professionnelles au sein de l'Alliance israélite universelle, nous avons fait dons d'archives, car il n'y a rien de plus important que la recherche historique pour se connaître soi même« , ajoutant que cette recherche « doit se traduire sur un plan pédagogique qui a nécessité beaucoup de travail« .
Et de conclure qu'il était nécessaire d'investir dans « les réseaux sociaux où l'information est souvent biaisée. Il faut adapter cette culture aux nouveaux codes de communication« .
Quant à El Mehdi Boudra, membre fondateur de l'Association Mimouna, il a estimé que cette dernière aspirait à travers ses activités à « renouer avec nos racines juives » en organisant notamment la première conférence dans le monde arabe sur l'Holocauste et « faire valoir les principes universels humanistes et du vivre-ensemble auprès des jeunes générations« .
La Rencontre sur le Judaïsme marocain est organisée, sous le Haut le Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, par le Conseil de la Communauté Marocaine à l'Etranger (CCME) en partenariat avec le Conseil des Communautés Israélites du Maroc (CCIM).


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