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Mohammed VI : eux c'est eux, nous c'est nous, et nous, on y va...
Publié dans PanoraPost le 07 - 11 - 2015

Mohammed VI a délivré vendredi 6 novembre son discours de la Marche verte, de Laâyoune, en commémoration du 40ème anniversaire de cet événement. Un discours intervenu avec inexplicablement plus d'une heure trente de retard certes, mais cela valait finalement la peine d'attendre… Le roi y a développé 3 grands axes : ce que nous voulons faire du et dans le Sahara, ce sur quoi nous nous sommes engagés et que nous avons tenu, ce qui ne va pas – crument et cruellement - chez les autres…
Les petites phrases…
Le roi commence par une intonation nouvelle de la fameuse « patrie clémente et miséricordieuse »… ladite patrie n'est pas seulement accueillante, pour ceux qui le veulent, ceux « qui se sont ressaisis et repentis », mais elle peut aussi se montrer exclusive : « Ceux, peu nombreux, qui se laissent berner par les thèses des ennemis et s'évertuent à les répandre, il n'y pas de place pour eux parmi nous ». Le choix est libre, mais il doit être fait, donc… et Mohammed VI d'appuyer encore plus sur ce point : « Je récuse cette situation inhumaine qui vous est imposée. Mais si vous vous en accommodez, n'en faites le reproche qu'à vous-mêmes en voyant le Maroc assurer le développement de ses provinces du Sud et créer pour leurs habitants les conditions d'une vie digne et libre ».
Puis, Mohammed VI revient sur la marotte des organisations étrangères et des pays qui ne sont pas encore totalement convaincus de la marocanité du Sahara. Le roi leur tend une perche, en leur disant ce qu'ils veulent entendre : « Nous réaffirmons la nécessité de continuer à faire investir les revenus des ressources naturelles au profit des habitants de la région, en concertation et en coordination avec eux »,… avant d'insister sur le fait que le Sahara, nous y sommes, nous y restons… et nous y investissons.
Et une phrase assez pénible sur le sort réservé aux gens de Tindouf : « L'Histoire jugera ceux qui ont réduit les enfants libres et dignes du Sahara à l'état de quémandeurs d'aides humanitaires », lesquelles aides sont copieusement truandées par les dirigeants du Polisario, comme l'avait récemment reconnu un rapport de l'OLAF, un organisme de l'Union européenne ; mais ça, Mohammed VI ne l'a pas dit, restant dans le suggestif et laissant le reste à l'analyse des uns et à l'imagination des autres.
Enfin, un clin d'œil – ou plutôt un froncement de sourcils – à l'intention de certains pays qui sont plus sahraouis que les sahraouis… « Pour ceux qui, en violation du droit international, veulent boycotter ces produits (marocains), libre à eux de le faire. Mais, ils devront assumer les conséquences de leurs décisions ». En disant cela, Mohammed VI ne pensait-il pas à la Suède, à Ikea ?... Probablement.
Que veut-on pour le Sahara ? Et qu'y fera-t-on ?
Dans le cadre de la régionalisation avancée, c'est-à-dire la régionalisation effective, le Maroc envisage plusieurs chantiers infrastructurels aussi structurants que pharaoniques. A la lecture de la liste de ces projets, il sera désormais difficile de continuer de soutenir un quelconque référendum d'autodétermination au Sahara, sachant que ce qui doit y être fait le sera, ou l'est déjà…
Qu'on en juge… Mohammed VI a donc égrené les projets suivants :
1/ « Une voie express, aux normes internationales, entre Tiznit, Laâyoune et Dakhla », soit un millier de kilomètres ;
2/ « Un hub de transport aérien desservant l'Afrique », auquel le gouvernement est invité à réfléchir, ce qu'il fera très certainement, et vite… sachant que cette idée a été très souvent avancée et réclamée par les innombrables réunions du patronat, en interne ou avec les autres confédérations patronales africaines. Pourquoi, pour aller à Laâyoune en venant d'Afrique, faut-il passer par Casablanca ou Rabat ? Mohammed VI invite donc le gouvernement à s'atteler à la question, et on peut être sûr qu'il le fera…
3/ « Une ligne ferroviaire de Tanger à Lagouira, pour relier le Maroc au reste de l'Afrique », mais là, il s'agit d'un « rêve » du roi, ainsi qu'il l'a dit, ajoutant qu'il priait Dieu pour en trouver le financement. Les Emirats Arabes Unis, peut-être ?... ou l'Arabie Saoudite ?... Ou les deux ? L'avenir le dira. Si c'est dit dans un discours officiel, cela signifie que la recherche du financement sera lancée, si ce n'est déjà fait, et un tel projet, disons-le sans galvauder le mot, sera historique, en plus d'en jeter…
4/ « Le grand port Atlantique de Dakhla, (…) d'importants projets d'énergie solaire et éolienne dans le Sud, et (la connexion de) la ville de Dakhla au réseau électrique national ». Dans ces domaines, le Maroc a développé une expertise certaine et accumulé un savoir-faire national.
5/ « Un grand projet de dessalement de l'eau de mer à Dakhla, et la mise en place d'unités et de zones industrielles à Laâyoune, Marsa et Boujdour ».
Voilà pour les grandes infrastructures… mais Mohammed VI a également souligné qu'il faut inscrire les populations sahraouies dans le tissu économique, par le fait de « promouvoir le secteur économique et à le soutenir par des projets de développement humain ».
Et, enfin, le plus important est que le Sahara étant frontalier des pays sahéliens, il faudra connecter toutes ces réalisations et tous ces projets aux infrastructures des pays africains, « et contribuer ainsi à leur développement ».
Le Maroc promet ce qu'il peut réaliser, et le réalise…
C'est le sens d'une autre partie du discours royal. En clair, le Maroc s'engage sur ce qu'il peut honorer ; en creux, les propos creux sur l'autodétermination des peuples et autres billevesées restent, en Algérie, de la rhétorique des années soixante… Mohammed VI prend donc la communauté internationale à témoin : « Nous adressons un message au monde : Nous ne brandissons pas de slogans creux, pas plus que nous ne vendons d'illusions comme le font les autres »… Alors quels sont ces projets sur lesquels le Maroc s'est engagé ?
1/ La régionalisation avancée. « Aujourd'hui, c'est une réalité tangible, avec ses institutions et leurs attributions respectives ». Plus haut, Mohammed VI avait dit que « nous mettons les habitants de nos provinces du Sud et leurs représentants devant leurs responsabilités, maintenant que nous leur avons assuré les mécanismes institutionnels et de développement pour gérer leurs affaires et répondre à leurs besoins ». Et donc, voilà, vous avez la régionalisation, vous êtres maîtres de votre destin… En quelque sorte, pour reprendre La Fontaine, travaillez, prenez de la peine, c'est le fonds qui manque le moins…
2/ La démocratie. « Aujourd'hui, c'est une réalité tangible, avec ses institutions et leurs attributions respectives ». C'est ce qui s'est passé le 4 septembre, les Sahraouis, comme les autres habitants du Maroc, ont choisi leurs représentants lors d'une opération électorale saluée partout et par tous.
3/ Le développement propre aux provinces du Sud. « Aujourd'hui, nous en avons lancé les chantiers structurants et les projets générateurs de richesse et d'emplois ». Voir plus haut…
4/ La sécurité et la stabilité. « Le Sahara marocain est aujourd'hui l'une des zones les plus sûres dans la région du Sahel et du Sahara ». On dira même plus : il est LA zone la plus sûre du Sahara et du Sahel.
Et tout cela, ajoute utilement Mohammed VI à l'adresse des gens d'à côté, va être fait, puisqu'il a été annoncé… « Notre pays va honorer ses engagements, au grand désespoir des ennemis »… Et du moment qu'on parle de nos ennemis, allons-y donc allégrement, et disons ce qui mérite d'être dit !
… tandis que les autres enrichissent un tout petit nombre, et appauvrissent le reste…
Après avoir brossé un tableau de ce que sont et de ce que seront les régions sahariennes marocaines, Mohammed VI indique ce dont pâtissent les populations de Tindouf : « affres de la pauvreté, de la désolation et de la privation et (…) de la violation systématique de leurs droits fondamentaux »… Des preuves ? En voici, non exhaustives, semble-t-il, et déclinées sous forme faussement (et suavement) interrogative… :
1/ « Où sont passées les centaines de millions d'euros accordées sous forme d'aides humanitaires, lesquelles dépassent les 60 millions d'euros par an, sans compter les milliards affectés à l'armement et au soutien de la machine de propagande et de répression utilisée par les séparatistes ? »… Allusion, sans doute, au fameux rapport de l'OLAF…
2/ « Comment expliquer la richesse insolente des leaders du séparatisme, qui possèdent des biens immobiliers et disposent de comptes et de fonds en banque, en Europe et en Amérique latine ? »… En Amérique latine ? Mohammed VI est un chef d'Etat et un chef d'Etat, cela dispose de services de renseignements, et donc de renseignements…
3/ « Pourquoi l'Algérie n'a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf estimés tout au plus à 40.000 individus, soit l'équivalent de la population d'un quartier de taille moyenne dans la capitale Alger ? »… Réponse : Les généraux ne pensent pas à construire des logements, mais des tentes.
4/ « Pourquoi l'Algérie, qui a dépensé des milliards dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc, accepte-t-elle de laisser la population de Tindouf vivre cette situation dramatique et inhumaine ? »… Parce qu'elle se moque de son destin.
Et la phrase qui tue : « En quarante ans, elle (l'Algérie) n'a pas pu ou n'a pas voulu doter ces populations de quelque 6.000 logements pour préserver leur dignité, soit une moyenne annuelle de 150 unités de logement ». Une phrase qui suinte de mépris pour un gouvernement algérien qui ne cesse de proclamer le droit des peuples à tout un ensemble de choses et qui ne construit même pas 150 logements annuels, au moment même où, au Maroc, ce sont des dizaines de milliers de logements économiques qui sont érigés annuellement !
Et donc, le Sahara, on y est, on y reste, on y travaille, et on n'en parle plus !
C'est donc suite à cet argumentaire, soigneusement déroulé, que Mohammed VI revient à la communauté internationale, à laquelle il dit que le Maroc a accepté de répondre favorablement en 2007, aux demandes de propositions ; Rabat a soumis sa proposition d'autonomie, et ne compte pas aller plus loin.
« Il se leurre celui qui attend du Maroc qu'il fasse une tout autre concession. Car le Maroc a tout donné. Il a donné la vie de ses enfants pour défendre le Sahara. Devons-nous donner encore plus, comme le souhaitent certaines organisations internationales et non gouvernementales ? Nous connaissons les dessous de ces positions hostiles qui veulent diviser le pays. Nous savons aussi que ces organisations n'ont pas le droit de s'immiscer dans les affaires du Maroc ».
Le Maroc, donc, sur ces dix dernières années, a consenti les efforts nécessaires pour ancrer plus le Sahara au Maroc, tant politiquement qu'économiquement… Socialement, c'est le cas depuis quelques siècles. Aujourd'hui, dit Mohammed VI en filigrane, le Maroc ne prêtera plus l'attention ni le flanc aux critiques des uns et aux rodomontades des autres. La logique est celle du développement économique du Maroc, et du Sahara avec. Que les autres y adhèrent ou non, cela ne changera rien. Le Sahara, on y est, on y reste, on y travaille, et on n'en parle plus !


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