Le gouvernement semble ne pas se départir du dilemme cornélien que le pose le social avec un dialogue qui a pris des allures de d'un bleu de chauffe. Avec des appels à la grève des deux secteurs les plus importants que sont l'enseignement et la santé, Saâdeddine El Otmani devra sort la maquette magique pour trouver une voire des solutions d'autant plus que ce week-end,N izar Baraka, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal et président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a apporté davantage de grains à moudre El Otmani en déclarant samedi sur la « crise de confiance grave » et la défiance des Marocains envers les acteurs politiques. « Depuis un an, les Marocains attendent un modèle de développement qui concrétise leurs espoirs », a ajouté Baraka, intervenant dans un séminaire sur le modèle de développement, organisé le 20 octobre par le ministère de l'Economie et finances avec l'association marocaine des inspecteurs de finance, au Palais des Congrès de Skhirat. Cependant, le chef du gouvernement a rencontré les organisations syndicales, propose une hausse des salaires de 400 DH pour les fonctionnaires… mais pas tous. L'offre écarte ceux qui sont à l'échelle 10 (échelon 6) et l'échelle 11 ainsi que les hors échelle. N'étant pas terminé d'argumenter les syndicats lui ont opposé un refus catégorique jugeant la proposition du chef du gouvernement de discriminatoire «C'est une discrimination envers les fonctionnaires et le montant proposé est dérisoire puisqu'il va être appliqué sur trois ans», souligne Miloudi El Mokharek, secrétaire général de l'UMT à l'Economiste. Dans son offre, le gouvernement propose une hausse qui devrait s'étendre sur trois ans: 200 DH dès janvier 2019, 100 DH en 2020 et 100 DH en 2021. «Nous ne pouvons pas accepter une ségrégation entre les fonctionnaires. Nous rejetons l'offre du gouvernement», indique à son tour Enaam Mayara, secrétaire général de l'UGTM, qui menace même les rencontre si les autres syndicat et ainsi que le patronat ne sont pas associés aux rencontres. «Il faut que l'on se réunisse tous ensemble et que l'on négocie», poursuit Mayara. L'augmentation des salaires même d'une catégorie limitée des agents de l'Etat améliorerait dans l'immédiat le pouvoir d'achat et la consommation mais elle n'est pas sans impact sur les finances publiques. Dans son offre, le gouvernement inclut une hausse des allocations familiales dans la fonction publique: 300 DH contre 200 DH actuellement, soit une augmentation de 100 DH pour 6 enfants. «Ces deux mesures, hausse des salaires et des allocations familiales, sont destinées au secteur public et rien n'est prévu pour le secteur privé. Or nous avons une liste de demandes soumises depuis plusieurs mois au gouvernement», rappelle le patron de l'UMT. Dans le secteur privé, le réajustement des allocations familiales devrait être au préalable validé par le conseil d'administration de la CNSS. Sauf que, faute de temps, ce point n'a pas été traité lors de sa dernière session. Les simulations réalisées par la CNSS relèvent que la hausse à 300 DH aurait un impact: 2,6 milliards de DH. Les revendications sur le réaménagement de la grille IR et la revalorisation du Smig n'ont toujours pas trouvé d'écho. Sur l'IR, le gouvernement serait catégorique puisque l'impact ne serait pas important sur les petits salaires. Quant au Smig, il nécessiterait l'accord de la CGEM. En mai dernier, le gouvernement avait proposé son indexation sur l'inflation alors que les syndicats étaient favorables à des négociations sectorielles.