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Mais c'est normal que les Algériens refusent la main tendue par le Maroc !..., par Aziz Boucetta
Publié dans PanoraPost le 12 - 11 - 2018

Le conflit dure depuis 43 ans. Il a été armé début 1976 à Amgala, mais il est larvé depuis 1963, année de la guerre des sables, et il couve depuis 1844, après la bataille d'Isly et le traité de Lalla Maghnia… Ente Maroc et Algérie, c'est la lune de fiel depuis des décennies. Le roi Mohammed VI, après avoir rudement fustigé les Algériens ces dernières années, leur a tendu la main lors de son dernier discours… Mais Alger semble refuser de serrer cette main tendue, préférant brandir le poing. Pourquoi ?
Contexte. Après environ un demi-siècle de lutte larvée entre Alger et Rabat, face à cette guerre par procuration, avec le Polisario comme faire-valoir/comparse des Algériens, le monde prend la mesure du temps perdu. L'ONU comprend finalement que les choses, pour être réglées, et elles doivent l'être, l'Algérie officielle doit s'impliquer. Elle peut multiplier les coups de gueule et de menton, cela n'y changera rien, elle est partie dans ce conflit. Les Algériens le savent, nous le savons, et désormais le monde le sait, puisque Horst Kohler et Emmanuel Macron l'ont officiellement dit durant les derniers mois. Une réconciliation entre les deux voisins - ou frères - ennemis, ce sont tellement de bonnes choses qu'il n'y a qu'à se baisser...
C'est dans ce contexte qu'intervient la main tendue du roi, et cette belle expression « nous nous connaissons bien, (…) et nul besoin entre nous de médiateur ni d'intercesseur ». Cette main tendue, à bien relire le discours, n'exempte personne, à Rabat et à Alger, d'erreurs et d'errements passés. Quand on est en conflit, on est deux à en être responsables, et quand on veut régler le conflit, on doit être deux, pour tracer un trait sur le passé, sur les faits, méfaits et malentendus nés de différences idéologiques tenaces. Allemands et Français qui ont eu, eux, des millions de morts par le passé, l'ont bien fait. Pourquoi pas nous ? Commençons par fermer, d'abord, la boîte à gifles de part et d'autre de la frontière.
Piège ou ouverture ? La main tendue aux Algériens peut être considérée comme une véritable ouverture, ou comme un piège. Soit… Mais nous sommes à quelques semaines d'une rencontre cruciale entre les 4 protagonistes, dans un monde aux paradigmes géopolitiques modifiés, aux défis inédits et aux menaces nouvelles. La politique su surplace ne peut plus se prolonger, et l'Amérique de Donald Trump, détentrice de tant de clés du monde, ne veut plus de ces statu quo. Elle a raison, car sans pression, rien ne saurait être solutionné, même si les Algériens voudront faire de la résistance et montrer qu'ils ne veulent pas céder facilement, à la première sollicitation.
Mais Marocains et Algériens se rencontreront en dépit de tout à Genève, ce début décembre, et qu'ils soient « parties » ou « observateurs » ou « Etats voisons », c'est entre Rabat et Alger que ce conflit trouvera sa solution, ou ne la trouvera pas. Si c'est le dernier cas, l'UMA continuera de perdre en PIB ce que les experts évaluent à 7,5 milliards de $ par an, soit environ 2,5 milliards pour le Maroc et autant pour Alger, soit encore 2 points de croissance pour Rabat et 1 pour Alger. Dans cet ordre d'idée, la main tendue est une ouverture et non un piège. Un Etat sérieux peut faire la guerre ou la gueule à un autre, mais pas lui tendre un piège…
Où sont les Marocains ? Bien que la communauté internationale (ONU, UE, Ligue arabe et CCG, à l'exception des Saoudiens occupés ailleurs en ce moment…) se soit réjouie de la proposition du roi Mohammed VI, les Algériens ont opposé une fin de non-recevoir à cette main tendue, et pour cause. Ils se méfient du Maroc, des Marocains, du roi et du gouvernement. Mais à proposition inédite, il aura manqué une réaction inédite, celle du Maroc non officiel : l'offre proposée par Mohammed VI aurait dû être immédiatement relayée par les différents corps constitués marocains, partis, parlement, CGEM, associations, médias…
Tous devraient aller aujourd'hui vers leurs homologues algériens, tous devraient porter en bandoulière cette main tendue et aller au-devant de leurs correspondants algériens bras ouverts. Et si ces derniers persistent à faire la sourde oreille, cela sera un signe, voire un signal, pour la communauté internationale.
Or, que constate-t-on ? Un silence immense, assourdissant, renversant… irresponsable ! Les partis, habituellement prompts à applaudir bruyamment, grand rire aux lèvres, toute action royale, se murent cette fois dans un étrange mutisme ; le patronat, pourtant dirigé par l'ancien diplomate en chef qu'est Salaheddine Mezouar, se calfeutre dans son confortable siège casablancais, les médias regardent ailleurs et se rengorgent pour certains de la fin de non-recevoir algérienne, les associations susurrent, les diplomates murmurent, le parlement somnole… tout le monde attend et observe dans une admirable indifférence, à la notable exception (confirmant la règle) d'Abderrahmane el Youssoufi qui, presque centenaire, reste en veille et surveille.
Le roi est donc seul dans cette affaire, et seul, même un roi perd son action. Le roi a adressé un message aux voisins de l'est, mais un message, même royal, même quand il engage une nation et s'il n'est pas prolongé au sein de cette nation, se perd dans les méandres psycho-historiques d'un conflit plus mental que réel. Et durant tout ce temps, le Maroc perd, avec l'Algérie, 2 points de croissance par an, leurs jeunesses piaffent et, avec le monde, un jour, perdront patience.


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