Le monde du cinéma et de l'art en général est en deuil. La grande actrice Amina Rachid est décédée cette nuit à l'âge de 83 ans des suites d'une longue maladie. Elle aura marqué plusieurs générations par ses rôles au cinéma et ses prises de positions dans pratiquement tous les domaines. La disparition de cette icône du cinéma national a mis les réseaux sociaux en ébullition. Elle avait démarré sa carrière en 1955 dans « le médecin malgré lui », à une époque où il n'était pas aisé pour une femme de monter sur les planches ou de jouer face à une caméra. Mais Amina Rachid fut une comédienne au caractère bien trempé qui ne s'arrêtait pas à la première difficulté. Elle a ensuite épousé le dramaturge et intellectuel Abdallah Chaqroun, décédé fin 2017, et qui fut, selon leur fils Jamal Chaqroun, son « pygmalion ». C'est aussi lui qui a lui donné son nom de scène, puisque son identité d'état-civil était Jamila Benomar. Son regard malicieux et sa voix inoubliable ont parcouru trois quarts de siècle de culture, d'art, de théâtre et de cinéma. Elle est l'héroïne insubmersible des films « A la recherche du mari de ma femme » (1993) et « Lalla Houbi » (1996) de Mohamed Ben Abderrahmane Tazi. Elle a également crevé l'écran avec « Elle est diabétique, hypertendue et refuse de crever » (2000) de Hakim Nouri. Et de bien d'autres œuvres cinématographiques formant un répertoire impressionnant. Amina Rachid avait su concilier les époques de son art et rester « à la page », puisqu'elle a voulu, su et pu tourner avec des comédiens de sa génération et d'autres, bien plus jeunes. A l'occasion de son décès, PanoraPost présente ses condoléances attristées à l'ensemble de sa famille et au monde du l'art et du cinéma.