Lors de sa première réaction publique après la crise migratoire que Ceuta a connue ces trois derniers jours, suite à l'arrivée de plus de 8 000 Marocains, dont 2 000 mineurs, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles a accusé, jeudi, le Maroc d'avoir soumis l'Espagne à un «chantage» à la frontière. «Nous n'accepterons le moindre chantage ou remise en cause de l'intégrité territoriale», a-t-elle averti dans une interview à la radio nationale espagnole RNE. «L'intégrité de l'Espagne n'est ni négociable ni en jeu et nous allons utiliser tous les moyens nécessaire pour la garantir et surveiller les frontières», a assuré la ministre qui hausse, à son tour, le ton contre le Royaume. Margarita Robles a accusé le Maroc de violer les normes du droit international en «poussant» ses citoyens, y compris des mineurs, à traverser la frontière avec l'Espagne. Elle a insisté sur le fait que la position du gouvernement espagnol est «forte» face à ce type d'attaque. «Mettre la vie de mineurs en danger dans un but incompréhensible n'est pas acceptable. Nous comprenons que le Maroc est un pays voisin, un ami mais il doit reconsidérer ce qu'il a fait ces derniers jours à l'UE.» Margarita Robles La ministre espagnole de la Défense a également assuré qu'il est devenu «clair» que l'Espagne, avec ses forces de sécurité et ses forces armées, est un pays «de solidarité, qui fait preuve d'empathie». «L'armée a montré qu'elle est là pour servir tout le monde sans rien demander» en retour, a-t-elle ajouté. La réaction de Margarita Robles est en droite ligne avec la position adoptée par le gouvernement espagnol. La veille, la cheffe de la diplomatie espagnole Arancha González Laya a fini par reconnaître, dans une déclaration à RNE, que la crise migratoire à Ceuta «est une réponse unilatérale du Maroc à l'accueil du leader du Polisario en Espagne» que Madrid «n'a jamais considéré comme une agression pour [son] voisin du sud». «Nous allons être fermes dans la défense de l'intégrité territoriale, de la sécurité et l'ordre», a-t-elle martelé.