Le Maroc s'apprête à lancer, au cours de ce mois de juillet, les travaux du premier tronçon du gazoduc Afrique atlantique reliant le Nigéria au Royaume, a déclaré la ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali. Cette première phase consistera à établir une liaison entre le port de Nador, au nord, et la ville de Dakhla, à l'extrême sud du pays. Ce tracé préliminaire marquera le début effectif de la construction de l'ouvrage continental, appelé à relier progressivement le Maroc à la Mauritanie, au Sénégal, puis au Nigéria, en longeant la façade atlantique de l'Afrique de l'Ouest. Le projet complet du gazoduc Afrique atlantique, dont la longueur excède 5 000 kilomètres, permettra d'acheminer près de 30 milliards de pieds cubes de gaz par jour, non seulement vers le Maroc, mais également vers d'autres pays africains, avant d'atteindre le marché européen. Dans un entretien accordé au site saoudien Asharq, Mme Benali a précisé que «le nouvel investissement, qui sera officiellement annoncé avant la fin du mois, s'inscrira dans le cadre du lancement effectif de la première phase du projet entre le Maroc et ses voisins méridionaux». Selon ses indications, «plusieurs établissements financiers et fonds spécialisés dans les infrastructures ont exprimé leur volonté de participer à ce chantier, dont le taux de rendement attendu excède 12 %». Le coût global du projet devrait dépasser 25 milliards de dollars (près de 240 milliards de dirhams), dont six milliards (environ 59 milliards de dirhams) pour la première phase actuellement engagée. Ce gazoduc, fruit d'une coopération entre l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Nigerian National Petroleum Company (NNPC), devrait traverser une quinzaine de pays africains avant de relier les réseaux gaziers marocains aux infrastructures européennes. Pour Rabat, cet ouvrage vise à répondre aux besoins énergétiques croissants du Maroc tout en offrant aux nations traversées une voie d'exportation sûre et pérenne, dans un esprit de solidarité régionale et d'indépendance énergétique.