La ministre de la transition énergétique et du développement durable, Leïla Benali, a déclaré lundi devant les députés que le réseau électrique national avait atteint un sommet inédit de consommation le 30 juin, conséquence directe de la généralisation des appareils de climatisation en période caniculaire. Répondant à une question orale à la Chambre des représentants, Mme Benali a précisé que «ce pic de demande a avoisiné les 7,9 gigawatts», enregistrant «une progression d'environ 5 % par rapport à la même période de 2024». Elle a averti que la tension sur le système électrique pourrait s'aggraver «dans les jours qui viennent, en raison d'un réchauffement annoncé des températures». Pour juguler cette tendance, la ministre a rappelé la signature en septembre 2024 d'un arrêté conjoint avec le ministre de l'industrie et du commerce. Ce texte réglementaire détermine «le seuil minimal de performance énergétique requis pour les climatiseurs, assorti d'un étiquetage obligatoire», en particulier pour les zones urbaines. Elle a ajouté que les exigences relatives à l'efficacité thermique des bâtiments «ont été établies dans ce cadre, et doivent être adaptées régulièrement au rythme des bouleversements climatiques». Abordant les problématiques propres aux régions montagneuses et rurales, Mme Benali a souligné que son département, en collaboration avec l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE), encourage le recours aux techniques architecturales ancestrales. Elle a cité les constructions en pierre sèche, affirmant que «la température intérieure des habitations conçues selon ces méthodes se maintient entre 15 et 25 degrés, même dans les zones exposées à des chaleurs extrêmes». Ce rappel ministériel intervient alors que le Maroc subit une série d'épisodes de chaleur intense, exacerbés par la dérégulation climatique, avec des répercussions croissantes sur les infrastructures énergétiques du pays.