+ 0,5% de l'indice des prix à la consommation en juin : c'est le constat qui émane du dernier rapport du Haut Commissariat au Plan publié hier. Cette inflation est en partie due à la hausse des prix des carburants décidée par le gouvernement au début du mois dernier. Explications. L'inflation va galopante au Maroc en ce début d'année. En effet, selon les derniers chiffres publiés par le Haut Commissariat au Plan, l'indice des prix à la consommation a presque doublé par rapport à son niveau l'an passé, enregistrant une hausse de 1,9% en juin 2012 comparé au même mois l'année précédente. Cette variation résulte en partie de l'augmentation des prix des carburants imposée par le gouvernement Benkirane début juin. Sur une base mensuelle, l'indice des prix à la consommation a connu une hausse de 0,5% au mois de juin 2012 par rapport au mois de mai. Cette variation est le résultat de la hausse de 0,2% de l'indice des produits alimentaires et de 0,9% de l'indice des produits non-alimentaires, indique le HCP dans son communiqué. Les hausses des produits alimentaires observées entre mai et juin 2012 concernent principalement les «poissons et fruits de mer» (+3,8%) et les «légumes» (+2,3%). En revanche, pour ce qui est des «fruits», les prix ont baissé de 4,2%. S'agissant des produits non alimentaires, la hausse concerne principalement les carburants (+16,7%) et les services de transport (+2,4%). Sur une base annuelle, l'indice des produits alimentaires, qui représentent 40% du poids total de l'indice des prix à la consommation, a augmenté de 2% en juin (par rapport à juin 2011) tandis que les prix du «transport» ont pour leur part connu une hausse de 1,3% suite à de l'augmentation du prix des carburants imposée par l'Exécutif marocain au début du mois dernier. En cherchant à maitriser l'inflation, Benkirane crée l'inflation Pour rappel, le 2 juin dernier, le premier ministre, M. Abdellilah Benkirane et son équipe ont décidé d'augmenter les prix à la pompe de 27%, soit la plus forte augmentation enregistrée par les prix du carburant au Maroc depuis de nombreuses années. Une décision qui a surpris puisque pour la première fois depuis huit mois, le cours du brut venait de descendre sous la barre des 100 dollars. Toujours est-il que pour le gouvernement, cette majoration des prix de l'essence visait à répondre à un objectif précis : celui de résorber le déficit de la Caisse de compensation dont se sert l'Etat marocain pour subventionner les produits de première nécessité, comme le blé et le sucre, et ce, afin de maitriser l'inflation. Sauf que loi de Murphy oblige, la mesure du gouvernement semble avoir produit l'inverse de l'effet escompté : en juin 2012, l'inflation sous-jacente a en effet augmenté de 0,6% par rapport au même mois l'an passé, tandis que l'inflation courante, qui s'élevait à 0,9% en 2011, a presque doublé par rapport à sa valeur initiale (2011). Une dynamique qui ne risque pas de s'inverser si l'on en croit les prévisions du HCP : de fait, celles-ci tablent sur inflation pouvant aller jusqu'à 2,5% cette année.