La Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a rappelé, vendredi, que «la liberté de création, notamment en matière de fiction, est consubstantielle à la liberté de communication audiovisuelle, telle que consacrée par la loi 77-03 relative à la communication audiovisuelle et la loi 11-15 portant réorganisation de la HACA». L'institution a indiqué, dans un communiqué, avoir reçu «de nombreuses plaintes concernant certains programmes audiovisuels diffusés durant le mois de Ramadan 2022 par les chaines de télévision publiques, en particulier les œuvres de fiction (feuilletons, sitcoms et séries comiques)». Les plaintes ont fait l'objet d'une délibération du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA). Lors de sa réunion plénière du 29 avril, l'instance a souligné que «l'écriture de scénarios, le casting, le choix des personnages représentés, la mise en scène de situations réalistes ou réinterprétées, la narration d'évènements et de périodes de l'Histoire dans les œuvres de fiction, sont partie intégrante de la liberté des auteurs, en termes de démarche et de vision artistique et personnelle». Aussi, la HACA a rappelé que «la liberté est un des fondements de la valeur artistique et créative des œuvres de fiction et, à ce titre, ne peut être consacrée qu'à travers son expression et sa manifestation à tous les niveaux de conception, de traitement et de réalisation de l'œuvre». Pour le CSCA, «le débat public autour de la question de la liberté et la qualité des œuvres de fiction diffusées est un exercice positif et fructueux, car il contribue au développement et à la promotion des standards de qualité dans la production d'œuvres de fiction et plus généralement dans l'élaboration et la mise en œuvre de politiques publiques en matière de production médiatique». Les demandes adressées à la HACA, exigeant un «acte de censure ou de tutelle sur les choix programmatiques des radios et télévisions, en interdisant, en suspendant la diffusion ou en changeant des contenus, sont contraires à son mandat institutionnel en tant qu'instance de régulation indépendante, dont la première mission est de garantir le respect de la liberté de la communication audiovisuelle et de la liberté d'expression».