Classé 120e mondial sur 193 pays et régions, le Maroc a progressé de trois places dans l'Indice de développement humain 2023/2024, publié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Bien que le royaume fasse partie des Etats ayant fait des progrès majeurs, l'institution onusienne souligne qu'au niveau global, les indicateurs restent en deçà des prévisions établies avant la pandémie de Covid-19. L'Indice de développement humain 2023/2024 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a classé le Maroc comme l'un des pays en tête de ceux à «développement humain moyen». Ainsi, le royaume occupe la 120e place mondiale sur 193 pays, avec un score de 0,698. Ces indicateurs font avancer le Maroc de trois places, par rapport à l'édition précédente où il a été 123e. Au niveau régional, les Emirats arabes unis se classent au premier rang (17e mondial), suivis de Bahreïn (34e), du Qatar (40e), de l'Arabie saoudite (40e), du Koweït (49e), d'Oman (59e), de la Libye (92e), de l'Algérie (93e), de la Jordanie (99e), de la Tunisie (101e), de l'Egypte (105e), du Liban (109e), de la Palestine (111e) et du Maroc (120e). Le rapport souligne notamment les progrès du Maroc dans les domaines de l'éducation, de la santé et du développement économique. A ce titre, l'Observatoire national du développement humain (ONDH) a décrit «une réalisation importante en termes de classement», puisque «pour la première fois depuis plus de dix ans», le pays atteint une performance qui améliore significativement son classement de trois places. Dans un communiqué, l'instance nationale a indiqué que ce rapport soulignait aussi les efforts du royaume contre les disparités fondées sur le genre, relevant par ailleurs «la nécessité de continuer à faciliter l'accès des femmes à l'éducation, à la santé et aux opportunités d'insertion économique». Le Maroc parmi 25 pays à avoir réduit la pauvreté multidimensionnelle de 50% en 15 ans (PNUD) Dans ce même sens, l'Observatoire prend acte des démarches gouvernementales pour la mise en œuvre des orientations royales «visant à faire de la famille le socle de toute réforme et programme social, le but étant de préserver la société contre les risques de vulnérabilité économique et sociale». Un développement mondial à géométrie variable Publié le 13 mars, le rapport «Sortir de l'impasse : repenser la coopération dans un monde polarisé» souligne que malgré les progrès significatifs de certains pays, ces indicateurs restent loin des prévision initialement établies avant la pandémie de la Covid-19 en 2020, ce qui met à mal l'atteinte des Objectif du développement durable (ODD) 2030 plus que jamais. Le PNUD dresse ce constat sur la base d'un examen qui concerne plusieurs sous-indices, dont le développement humain ajusté aux inégalités, fondé sur le genre, la pauvreté multidimensionnelle et le développement humain ajusté aux pressions globales. L'indice de développement humain (IDH) tient compte aussi du revenu national brut par habitant, du niveau d'éducation et de l'espérance de vie de la population de chaque pays. Tous ces indicateurs ont été fortement impactés par les effets multidimensionnels de la crise sanitaire. Au niveau mondial, la Suisse occupe la première place du classement. Elle est suivie de la Norvège, de l'Islande, de Hong Kong et du Danemark. En bas de l'échelle, la République centrafricaine, le Soudan du Sud et la Somalie occupent les dernières places. Il en ressort, selon le PNUD, que «les pays riches atteignent un niveau record de développement humain, alors que la moitié des pays les plus pauvres ont régressé». L'institution pointe ici «une tendance dangereuse qui alimente la polarisation politique». PLF 2024 : Des ONG prônent la lutte contre la corruption pour atteindre les ODD Selon le PNUD, cette situation fait que la progression de l'IDH «semble plus faible dans l'ensemble des régions en développement, ce qui laisse présager un recul irréversible des progrès en matière de développement humain», d'autant que «la tendance à la réduction constante des inégalités entre les pays riches et les pays pauvres observée durant deux décennies s'est inversée», note Achim Steiner, administrateur du PNUD. Dans sa précédente édition, le rapport du PNUD a en effet alerté que «pour la première fois depuis 32 ans, l'indice de développement humain (IDH) avait diminué mondialement pendant deux années consécutives», avec «neufs pays sur dix en recul». L'institution onusienne fait savoir aussi que «parmi les 35 pays les moins avancés qui affichaient une baisse de l'IDH en 2020 et/ou 2021, plus de la moitié (18 pays) n'ont pas encore retrouvé leur niveau de développement humain de 2019».