Le Maroc intensifie un programme national visant à stériliser, vacciner et relâcher les chiens errants, dans le cadre d'efforts pour gérer leur population tout en répondant aux préoccupations concernant la santé publique et le bien-être animal. «Nous avons un problème : les chiens errants. Donc, nous devons le résoudre, mais d'une manière qui respecte les animaux», a déclaré Mohamed Roudani, chef de la santé publique et des espaces verts au ministère de l'Intérieur, à l'Associated Press (AP). Le responsable fait référence à la stratégie «capturer, stériliser, vacciner, relâcher» (CSRM), officiellement adoptée par le Maroc en 2019. Le pays a dépensé environ 23 millions de dollars pour des centres de contrôle animalier et des programmes au cours des cinq dernières années. Dans le cadre du programme, un centre a ouvert à Rabat pour mettre en œuvre la stratégie TNVR, et au moins 14 autres sont prévus dans d'autres villes, alignant le Maroc sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé animale. Situé à El Arjat, l'établissement abrite des centaines de chiens «beldi». Lors d'une visite de presse, AP a rapporté que le centre traite et marque les animaux avant de les relâcher. Au centre, les vétérinaires de l'Association marocaine de protection des animaux et de la nature (AMPANA) disent s'occupr de 400 à 500 chiens de Rabat et environs. Les chiens jugés trop malades ou agressifs sont euthanasiés avec du pentobarbital de sodium. «Abattre les chiens ne mène à rien», a déclaré Youssef Lhor, vétérinaire au centre. «Cette stratégie n'est pas une solution miracle, mais c'est un élément qui s'ajoute à tout ce que nous faisons d'autre». Le programme intervient alors que le Maroc est sous le feu des critiques de groupes internationaux de défense des droits des animaux, dont certains accusent le pays de tuer des chiens errants avant de co-organiser le Mondial 2030. Les responsables nient ces allégations et insistent sur la conformité de leurs politiques avec les normes de bien-être animal, et les événements sportifs. Un projet de loi est en préparation pour rendre obligatoire la vaccination des animaux de compagnie et réprimer la maltraitance animale.