Avec l'ambition de développer de nouvelles infrastructures d'acheminement de l'eau et de l'électricité, l'ONEE a annoncé, ce lundi, un méga programme qui combinera sources renouvelables, réponse aux défis hydriques et indépendance énergétique. Reliant le sud au centre du Maroc, ainsi que les bassins principaux, le projet rassemble le Fonds Mohammed VI pour l'investissement, TAQA Morocco et NAREVA. Le Fonds Mohammed VI pour l'investissement, TAQA Morocco et NAREVA ont signé en consortium trois protocoles d'accord avec le gouvernement et l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE). L'objectif est de développer de nouvelles infrastructures d'acheminement de ces deux ressources, en plus détendre les capacités de dessalement d'eau de mer et de production d'électricité issues de sources renouvelables, ainsi que de gaz naturel. Il s'agit, en outre, de renforcer la souveraineté énergétique et la résilience hydrique du pays. Annoncé ce lundi 19 mai par l'ONEE, ce projet d'envergure s'inscrit dans le cadre d'une déclaration conjointe entre le roi Mohammed VI et le président des Emirats arabes unis, cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, signée le 4 décembre 2023. Afin de mener à bien ces chantiers considérés comme d'une grande urgence, le consortium s'est engagé à rassembler «les meilleures expertises nationales et internationales afin de permettre leur réalisation d'ici 2030». Plusieurs volets clés dans le programme Acheminement de l'eau : Pour ce faire, des infrastructures de transfert d'eau verront le jour entre les bassins de l'Oued Sebou et l'Oued Oum Rabiî, avec une capacité annuelle de 800 millions de mètres cubes (m³), de manière à répondre au défi du stress hydrique. Dessalement d'eau de mer : Des stations seront mises en place, d'une capacité totale annuelle de 900 millions de mètres cubes. Elles seront alimentées par des sources renouvelables, avec un tarif inférieur à 4,5 dirhams par mètre cube. Transport électrique : Une ligne à haute tension en courant continu (HVDC) devra s'étendre sur 1 400 km, reliant le sud du pays au centre, avec une capacité de 3 000 MW. L'objectif sera de soutenir le développement des énergies renouvelables. Production d'électricité : Il s'agit de développer 1 200 MW de capacités renouvelables supplémentaires, avec la construction de centrales à cycle combiné alimentées au gaz naturel à Tahaddart, pour une puissance totale de 1 500 MW. Le financement du programme sera structuré par le consortium et mobilisé auprès de bailleurs de fonds nationaux et internationaux, pour un programme qui devrait générer plus de 25 000 emplois, dont 10 000 permanents. Par ailleurs, ce projet aura vocation à favoriser le transfert de technologies, l'émergence d'un tissu industriel local dans ce secteur, en plus de la création de filières de formation spécialisées. La mise en œuvre du programme reste soumise aux autorisations et aux procédures en vigueur, avec l'ambition de combiner souveraineté, développement durable et innovation.