L'Association des Marocains en Afrique du Sud a lancé un appel pour renforcer la proximité du service consulaire auprès des nationaux établis dans le pays. Faisant état de difficultés administratives pour renouveler ou obtenir des documents importants, particulièrement à Cape Town, le président de l'ONG préconise de dynamiser les initiatives, à l'approche de la période estivale. A l'approche de la période estivale, marquée par le retour saisonnier de nombreuses familles marocaines résidentes à l'étranger, celles installées en Afrique du Sud restent dans l'expectative. Faute de renouvellement ou d'obtention fluide de documents administratifs, certaines se retrouvent à reporter leur voyage. C'est ce dont fait état auprès de Yabiladi Abdeslam Habiballah, président de l'Association des Marocains en Afrique du Sud, qui évoque les cas de près de 700 personnes. «C'est particulièrement un grand défi pour nos concitoyens basés à Cape Town, connue pour être une zone touristique et non un centre économique, donc trop loin de la représentation consulaire pour multiplier les allers-retours par avion et par taxi, en plus du double coût de ce périple pour des ménages très moyens», nous a déclaré Abdeslam Habiballah, contacté ce mercredi par Yabiladi. Des documents vitaux pour les enfants issus de mariages mixtes Naturalisé sud-africain et membre du Congrès national africain (ANC), Abdeslam Habiballah a récemment interpellé la représentation marocaine en Afrique du Sud sur la situation, pour proposer notamment des consulats mobiles, sur la base d'une liste de bénéficiaires potentiels. «Mes sollicitations écrites dans ce sens sont restées lettre morte», a-t-il déploré. «La plupart des concitoyens concernés sont des femmes au foyer, des mères de familles ayant des enfants issus de mariages mixtes, ou qui sont parfois seules à s'occuper de leurs petits. Elles ne peuvent souvent s'investir dans un déplacement de près de 3 000 kilomètres pour faire des papiers auprès de l'administration marocaine, ou même pour renouveler leurs documents de voyage.» Abdeslam Habiballah Dans ce sens, Abdeslam Habiballah s'est interrogé sur les initiatives de proximité, pour l'accompagnement dans la réalisation de documents administratifs qui s'avèrent même vitaux, dans certains cas. «Il en va du lien affectif qu'il est nécessaire de tisser entre ces enfants-là et leur pays d'origine, à travers ces démarches. Il en va surtout de leur accès à la scolarité pour aider à leur éviter un basculement vers la délinquance, surtout lorsqu'ils grandissent avec une mère seule», a plaidé l'associatif auprès de notre rédaction, rappelant que «Cape Town se trouve à environ 1 450 km de Pretoria», qui abrite l'ambassade du Maroc. A ce titre, Abdeslam Habiballah interpelle sur l'accès aux prestations administratives par voie consulaire, également auprès des concitoyens condamnés par la justice en Afrique du Sud et détenus. «Nous suivons d'ailleurs le cas d'une jeune mère seule, Sabrine, dont l'enfant placé en famille d'accueil est désormais en âge de rejoindre l'école sans pouvoir y accéder, faute de documents administratifs. Nous sollicitons nos services consulaires marocains à assurer à cet enfant son droit élémentaire à une identité et à ses papiers pour assurer sa scolarité, qui ne peut pas attendre la sortie de sa mère de prison», nous a-t-il déclaré. Des initiatives précédentes avaient porté leurs fruits Précédemment, un consulat mobile a été organisé annuellement à Cape Town. «Avec le changement de l'équipe consulaire, depuis quatre ans, une seule initiative similaire a été menée jusque-là. Ce recul a privé beaucoup de concitoyens de services essentiels», souligne encore Abdeslam Habiballah. Selon l'associatif, un courrier a été transmis dans ce sens à l'ambassade du Maroc, le 20 mars 2025, pour une demande de rendez-vous avec le nouveau chargé d'affaires. «Le 11 avril 2025, en tant que président et vice-président de l'association, nous l'avons rencontré ainsi que le consul. La réunion a porté sur les questions relatives à nos concitoyens, les moyens de renforcer la coopération avec l'ambassade, de défendre les priorités de notre royaume et de mettre en valeur ses réalisations», explique Abdeslam Habiballah. En retour, l'association a reçu «la promesse d'organiser un consulat mobile dans les plus brefs délais». «Le 23 avril 2025, nous avons transmis à l'ambassade des listes de bénéficiaires. Le 7 mai, nous avons envoyé un courriel informant le chargé d'affaires que la communauté marocaine à Cape Town s'interrogeait sur une date. Malheureusement, nous n'avons pas encore reçu de réponse», nous a affirmé Abdeslam Habiballah, ce mercredi. Dans ce sens, le président de l'Association des Marocains en Afrique du Sud a lancé un appel aux «autorités concernées pour intervenir et tenir compte des directives royales accordant une attention particulière aux Marocains de l'étranger, par la préservation de leurs droits et par la proximité du service administratif». Article modifié le 21/05/2025 à 17h21