L'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB) a appelé la ministre de la Justice, Annelies Verlinden (CD&V), à ne pas accorder de reconnaissance permanente au Conseil musulman de Belgique (CMB), dont l'agrément temporaire de deux ans expire en juin. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, ce mercredi, l'instance a réagi à une requête formulée par le CMB, en rappelant que «quatre personnes privées, n'ayant été ni élues, ni légitimes, ni représentatives, ont été désignées de manière totalement arbitraire par l'ancien ministre de la Justice sans consultation de la base communautaire». L'EMB, dont la reconnaissance a été retirée par Vincent Van Quickenborne (Open Vld) en vertu d'un arrêté royal, le 29 septembre 2022, souligne que ce revirement gouvernemental «a provoqué incompréhension et rejet au sein de la communauté», avec la «création téléguidée de l'ASBL CMB». Dans ce sens, l'EMB a dénoncé «fermement la soumission d'un nouveau projet par des personnes non élues, sans consultation des mosquées et ne rassemblant qu'une minorité d'entre elles, ainsi que des individus dépourvus de légitimité démocratique et de représentativité» au sein de la communauté. «Un organe qui ne repose pas sur la base communautaire — à savoir les mosquées — ne peut prétendre représenter le culte musulman, et encore moins la communauté musulmane de notre pays», a encore fustigé l'EMB. Celui-ci a ainsi appelé Annelies Verlinden à rejeter un projet qualifié d'«illégitime» et à «ouvrir un dialogue sincère» avec les représentants «issus du processus démocratique de 2014», année de l'élection de l'EMB «par 292 des 300 mosquées de Belgique». L'instance rappelle que la représentation avait été mise à jour en janvier 2022 et «demeure en vigueur», sous la supervision de la commission a élaboré le processus «et qui représente aujourd'hui une très large majorité des mosquées du pays». En 2023, l'organe élu a été destitué «sans motif légitime et de manière illégale, par une décision politique», indique l'EMB. Dans une lettre, la présidente du CMB, Esma Uçan, a mentionné auprès de l'actuelle ministre belge de la Justice ne pas se présenter aux prochaines échéances de renouvellement des instances du Conseil. La non-candidature de la représentante sortante s'ajoute au retrait de deux composantes, la Diyanet et Milli Görüs, comptant toutes deux des dizaines de mosquées.