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«Escapades dans le haut Atlas», le récit de Jaouad Mdidech sur la résilience d'Ouirgane
Publié dans Yabiladi le 23 - 06 - 2025

Au-delà de la gestion de maison d'hôtes à Ouirgane, le journaliste et écrivain Jaouad Mdidech raconte l'expérience d'une vie et des fragments de plusieurs autres, dans «Escapades dans le haut Atlas». A travers une démarche introspective, l'auteur de cet ouvrage paru dernièrement aux éditions Le Fennec propose une réflexion sur la résilience et la vie en communauté.
Au cœur du haut Atlas, non-loin du chef-lieu des sports de nature qu'est Asni, le village de Ouirgane trône, digne et résilient. Riche des liens collectifs tissés au fil de la cohabitation et du vivre-ensemble, mais aussi des épreuves de la vie, la commune rurale a été un Eldorado des maisons d'hôtes en montagne, à partir des dernières décennies du XXe siècle. C'est ici que l'écrivain et journaliste Jaouad Mdidech a planté le décor de son nouvel ouvrage, «Escapades dans le haut Atlas» (éd. Le Fennec, 2025).
A Ouirgane, l'auteur a géré une Kasbah éponyme, de 2019 à 2023. Son ouvrage est issu de cette expérience immersive, qui croise l'écrit du journaliste et de l'écrivain, tous deux acteurs et observateurs dans leur environnement. Reporter de longue date, auteur de deux ouvrages témoignant de son incarcération politique qui a duré de 1975 à 1989, Jaouad Mdidech puise en effet les éléments de ses récits dans chaque expérience vécue.
Prenant goût au récit de voyage dans «Visages et paysages au cœur du Maroc» (L'Harmattan, 2017), l'auteur répond cette fois-ci au besoin soudain et vital de se reconnecter à la sobriété de la vie. Tout commence par un appel de la nature : fuir les lieux connus, sur un coup de tête. Citadin de toujours, le naturophile de cœur a une révélation, au détour d'un reportage sur la mosquée de Tinmel. Il est convaincu que c'est au milieu de ce paysage pittoresque qu'il pourra mieux se ressourcer.
Loin de sa métropole casablancaise, il s'imagine continuer son travail d'introspection commencé depuis des décennies, mais aussi trouver d'autres sources d'inspiration pour ses manuscrits précieusement gardés, enrichis de ses réflexions sur le temps long.
Des vies multiples racontées au fil de l'eau
C'est ce rythme-là que propose l'auteur, dans «Escapades dans le haut Atlas». A travers ce récit personnel, les repères, les lieux, les habitants, les habitués et les visiteurs de Ouirgane sont érigés au rang de personnages, dignes des attachants protagonistes d'un roman se lisant au fil de l'eau. Pourtant, destins brisés et autres histoires de réussite inattendue rappellent qu'il ne s'agit pas d'une fiction, mais bel et bien d'une narration empreinte de l'empathie de l'auteur, qui déroule le fil de plusieurs vies au sein de ses cohabitants, sans voyeurisme mais au service d'une écriture pratiquement romancée.
Loin d'être un récit éclaté, l'ouvrage cousu main propose ainsi des réflexions de son auteur, à partir des situations narrées, des amitiés renforcées par les années et les épreuves partagées. Cet enchaînement suit son cours aussi à travers de nombreuses références philosophiques, littéraires et politiques chères à Jaouad Mdidech, ancrées dans l'Histoire ou même dans l'actualité. C'est l'autre point fort et avantage de cet opus, qui propose une lecture à la fois riche, consistante et coulant de source, dans un parfait équilibre à l'image de la nature d'Ouirgane que chérit l'écrivain.
Faisant un clin d'œil à ses confrères de métier, l'auteur puise aussi les illustrations de son propos dans les représentations locales et chez les riverains, Kenza et Benoît, Zahra, Momo, Mouh, les Aït Bébrouille dont il dépeint la vie quotidienne et la vie rêvée, dans un humour bienveillant et une empathie qui rend hommage aux personnes.
Jaouad Mdidech
En filigrane, Jaouad Mdidech développe son récit en mentionnant les mémoires posthumes qu'il a édités de son père, Mohamed Tsoul Mdidech, mais aussi les œuvres de Fatema Mernissi, d'Amin Maalouf, de Victor Hugo, de Fouad Laroui, de Khadija Mohsen-Finan, d'Alfred de Musset, de Jean d'Ormesson, de Paul Eluard, de William Wordsworth et Samuel Taylor.
Les habitants de Ouirgane, cœur battant du village
Chemin faisant, le narrateur traduit ses journées à la Kasbah en réflexions qui deviennent une conversation avec le lecteur. La maison d'hôtes devient alors une porte d'entrée vers l'autre, ou vers soi-même. Il développe ses pensées aussi et surtout à travers les repères du village, du souk, au café, au barrage, en passant par la Roseraie, le Sanglier, Chez Momo, Sel d'Ailleurs et les mille lieux aux mille histoires de Ouirgane, connue pour la zaouia Tassaft et celle des juifs, non-loin de Moulay Brahim et d'Amizmiz.
Dans ces lieux pleins de vie, Jaouad Mdidech rend le plus bel hommage à la société civile locale, cœur battant du village avec lequel des synergies se sont créées autour de gérants de maisons d'hôtes, devenus eux-mêmes engagés dans le tissu associatif d'Ouirgane.
Education pour les enfants avec Education for all, autonomisation économique des femmes avec Tamounte et développement durable avec Afak, autant d'exemples retenus par l'auteur pour rappeler que cette commune vit surtout de ses ressources humaines, d'ici et d'ailleurs, qu'elles soient natives, nouvelles venues ou résidant à l'étranger.
A quelques mètres d'Ouirgane, le circuit de sports de naturels en hauteur permet de découvrir des paysages époustouflants / Ph. Ghita Zine (Yabiladi)
Commune rurale dramatiquement touchée par les crues des années 1990, par la crise sanitaire de 2020 avec la Covid-19, puis par le séisme de 2023, Ouirgane devient une fenêtre sur soi et sur l'autre, où Jaouad Mdidech relate «splendeur et décadence» des fils de vies, qui peuvent être aussi celles des lecteurs.


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