Au grand dam des responsables de l'ANC, l'ancien président sud-africain Jacob Zuma persiste à soutenir la marocanité du Sahara occidental. Il a réaffirmé sa position depuis le Ghana, lors d'une conférence sur le leadership en Afrique organisée à l'Université d'études professionnelles d'Accra, rapporte un média sud-africian ce mercredi 20 août. Jacob Zuma, à la tête du parti uMkhonto weSizwe (MK), troisième force politique à la Chambre basse du Parlement avec 38 sièges, «a salué le Ghana pour sa position sur le conflit du Sahara occidental, en soutenant le plan d'autonomie marocain plutôt que le programme séparatiste», indique la même source. Pour rappel, le Ghana a suspendu en janvier dernier sa reconnaissance de la «république arabe sahraouie démocratique (RASD)». Cette décision avait été communiquée via un document officiel du ministère ghanéen des Affaires étrangères adressé à son homologue marocain. Lors de son intervention devant lesbétudiants de l'Université d'Accra, Zuma a mis en avant «la vingtaine d'accords bilatéraux signés entre le Maroc et l'Afrique du Sud, soulignant la nécessité d'une collaboration plus étroite entre les deux pays», a rapporté un autre média sud-africain. Ces accords avaient été signés en mai 1998 au Cap, lors de la première session de la Commission mixte maroco-sud-africaine, coprésidée par Mme Aicha Belarbi, secrétaire d'Etat à la Coopération, et Aziz Pahad, vice-ministre sud-africain des Affaires étrangères. Ce rapprochement avait ensuite été freiné par la reconnaissance de la «RASD» en 2004, par l'Afrique du Sud, sous la présidence de Thabo Mbeki. Depuis que Zuma a reconnu la marocanité du Sahara, l'ANC multiplie les actions en faveur du mouvement séparatiste. En témoigne la mobilisation la semaine dernière de hauts responsables de l'ANC, dont une ministre, pour aider le Polisario à sortir de son isolement en Afrique. Accra a d'ailleurs été une étape de cette stratégie orchestrée par le président Cyril Ramaphosa. En effet, la capitale ghanéenne a été le théâtre d'une rencontre entre le représentant du Polisario, Abdelkader Taleb Omar, et Jeffrey Radebe, l'émissaire de Cyril Ramaphosa, lors du sommet des partis africains. Radebe, ancien ministre influent, est également membre de l'ANC.