Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, a ouvert sa comparution devant la commission d'enquête du Sénat sur l'affaire Koldo en affirmant que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) disposait d'un financement «absolument transparent, légal et régulier». L'affaire est liée à d'éventuels paiements en espèces qu'il aurait perçus. Contraint de répondre, M. Sánchez a admis qu'«il lui était arrivé, à certaines occasions, de recevoir du parti un règlement en espèces dans le cadre de ses fonctions de secrétaire général», tout en précisant qu'il s'agissait «toujours de remboursements effectués sur facture et ne dépassant jamais le montant de mille euros». Débat houleux et accusations croisées Tout au long de sa comparution, M. Sánchez a rappelé les scandales ayant touché le Parti populaire (PP), estimant que «les dirigeants du PSOE n'ont jamais menti au sujet des comptes de leur formation». Il a ajouté qu'«au PSOE, il n'existe pas de salaires occultes», avant de souligner que «d'autres partis, eux, versaient des enveloppes en liquide». M. Sánchez a accusé l'opposition de former une «commission de diffamation», qualifiant ensuite ses travaux d'«un cirque». Le chef du gouvernement espagnol a par ailleurs insisté sur la nécessité de respecter le Sénat en tant que «chambre de représentation territoriale», tout en refusant qu'il serve de caisse de résonance à des intérêts partisans temporaires. Affaires internes et responsabilité personnelle Interrogé sur le cas de certains membres de son parti, M. Sánchez a affirmé que «dès que leurs supposées malversations ont été portées à la connaissance de sa formation, ils ont été immédiatement écartés». Il a ajouté que, malgré la proximité politique, il ignorait totalement les détails de leur vie personnelle et a tenté de distinguer «la confiance politique de la confiance personnelle». Le président du gouvernement a également rappelé que «la corruption zéro n'existe pas», tout en dressant un panorama des réformes législatives entreprises par son gouvernement pour limiter ce type de pratiques. Tout au long de l'audition, M. Sánchez a cherché à élargir son discours au-delà des questions posées, une stratégie qualifiée de «manœuvre» par le président de la commission. Il a maintenu que la séance constituait «un cirque». Dans un contexte de tensions persistantes, le porte-parole de Vox (extrême droite) l'a accusé de «se moquer des Espagnols» et l'a pressé de préciser le montant exact reçu en espèces du PSOE.