Bonne nouvelle pour le royaume. S&P Global Ratings a relevé la note de crédit souveraine du Maroc à «BBB-/A-3» avec une perspective stable, saluant des politiques macroéconomiques favorables et une résilience face aux chocs extérieurs. Cette décision reflète la consolidation des finances publiques. S&P Global Ratings a relevé vendredi la note de crédit souveraine du Maroc, de «BB+/B» à «BBB-/A-3», avec une perspective stable. L'agence américaine salue des politiques macroéconomiques jugées «favorables», ainsi qu'une trajectoire budgétaire maîtrisée et une résilience face aux chocs extérieurs. Dans son rapport, S&P souligne la consolidation progressive des finances publiques, un déficit courant contenu, une inflation faible et des réserves de change jugées adéquates. Elle met en avant la mise en œuvre de réformes structurelles ayant permis au royaume de renforcer sa résistance aux aléas internationaux. L'économie marocaine a affiché de solides performances au premier semestre 2025, avec une croissance du PIB de 4,8 % sur un an au premier trimestre. Cette dynamique a été portée par la construction, l'industrie manufacturière, le tourisme, les technologies de l'information, ainsi que par une hausse de la production agricole et phosphatière. Le chômage a reculé à 12,8 % en juin 2025, contre 13,1 % un an plus tôt. Une trajectoire encourageante Sur la période 2025-2028, S&P anticipe une croissance réelle moyenne de 4 %, soutenue par la demande intérieure et l'investissement. Le PIB par habitant devrait passer de 4 700 dollars en 2025 à plus de 5 700 dollars en 2028, un niveau qui demeure toutefois modeste pour cette catégorie de notation. Le déficit budgétaire est attendu autour de 3 % du PIB dès 2026, tandis que la dette publique nette devrait reculer sous la barre des 60 % du PIB en 2028 (contre 62,3 % en 2024), avec des charges d'intérêts limitées à environ 7 % des recettes de l'Etat. Le déficit du compte courant devrait légèrement s'élargir, dépassant les 2 % du PIB en moyenne sur 2025-2028. Les exportations, le tourisme, l'industrie manufacturière, le phosphate et les transferts des MRE devraient toutefois compenser en partie la hausse des importations liée aux grands projets d'infrastructures et à une demande intérieure soutenue. Les investissements directs étrangers devraient progresser de plus de 20 % par an sur la même période, dopés par les secteurs de l'énergie, de l'automobile, du transport, de la pharmacie, ainsi que par les préparatifs de la CAN 2025 et de la Coupe du monde 2030. La perspective stable traduit un équilibre entre le dynamisme des réformes et des facteurs de vulnérabilité persistants : PIB par habitant encore faible, chômage élevé, exposition aux aléas climatiques et incertitudes géopolitiques. S&P prévient qu'un dérapage budgétaire ou une détérioration de la position extérieure pourrait entraîner un abaissement de la note, tandis qu'une accélération de la croissance ou un assouplissement du régime de change pourrait justifier un nouvel ajustement à la hausse inédit pour le royaume.