Confirmant ses qualités d'entraîneur et de faiseur d'exploits, Mohamed Ouahbi a commenté le titre historique du Maroc au Mondial U20 en affirmant que le sacre a été l'objectif absolu du Onze nationale. A l'issue d'une finale épique face à l'Argentine (2-0), le sélectionneur a rappelé qu'il n'existait pas d'équipe moins favorite que l'autre. Après trois ans de travail acharné en visant le Mondial U20 au Chili, Mohamed Ouahbi peut savourer le fruit de son labeur ainsi que celui de son staff et de ses joueurs. A l'issue d'une finale disputée contre l'Argentine, dimanche soir, l'équipe du Maroc (0-2) est devenue la première sélection arabe et la deuxième africaine à lever la Coupe du monde de sa catégorie, après le Ghana en 2009. C'est aussi le premier sacrer des Lionceaux de l'Atlas, quarante-huit ans après leur toute première participation à la grand-messe footballistique. En conférence de presse après cet exploit historique, Mohamed Ouahbi a exprimé sa grande fierté, tout en affirmant qu'il s'agit d'une victoire collective. «Beaucoup de gens parleront de moi, mais je tiens à remercier mon staff. On me cite pour l'utilisation du carton vert en ma faveur, mais ce n'est pas moi qui l'ai décidé. Le troisième gardien de but [en demi-finale, ndlr], ce n'est pas moi non plus, c'est mon staff (…) Je ne suis pas seul, j'ai une équipe incroyable qui travaille dur, qui mérite aussi d'être un acteur majeur de cette Coupe du monde et je ne veux pas être le seul protagoniste de cette victoire, vraiment», a-t-il souligné devant les journalistes. Commentant cette confrontation ultime face à l'Argentine, le sélectionneur a par ailleurs rappelé qu'il s'agissait d'un adversaire «expérimenté et avec un passé». «On savait qu'ils étaient très agressifs. C'est comme ça, le football. Ce n'est pas une critique, il nous fallait garder la tête froide (…) On a marqué rapidement. Nous avons raté des buts pour en inscrire d'autres. Ils ont de très bons joueurs et nous avons très bien défendu», a dit Mohamed Ouahbi, tout en mettant en avant l'esprit collectif et discipliné de ses joueurs. Des supporters de partout derrière les Lionceaux Sur le terrain, les qualités des Lionceaux de l'Atlas ont en effet fait la différence, dès les premiers matchs en phase de groupes. Les supporters en ont été conquis, même sans être Marocains. C'est le cas notamment de ceux du Chili, pays hôte de cette édition du Mondial U20 . Sur cet aspect, Mohamed Ouahbi confie avoir été tout autant conquis par cet élan «incroyable» sur les gradins. «Ce n'est pas seulement parce qu'on a joué contre l'Argentine que les supporters étaient avec nous», a-t-il déclaré. «Depuis le début, les supporters du Chili et de Rancagua ont vu une équipe très unie, avec de la qualité, qui se donne à fond sur le terrain pour son pays. Qu'ils soient marocains ou étrangers, je pense que les gens aiment cela. Ils apprécient de voir de jeunes joueurs passionnés sur la pelouse et ce n'est pas uniquement une question de jeu physique. Il y a aussi la technique et la tactique.» Mohamed Ouahbi Considérant ainsi que l'équipe du Maroc a été largement suivie de près, Mohamed Ouahbi a été encore plus convaincu qu'«il ne suffisait pas d'être premiers du groupe ; il fallait gagner». «Cette célébration est un projet historique, une première pour moi, comme partout ailleurs dans le monde», s'est félicité le coach. Mondial U20 : Mohamed Ouahbi, figure des nouvelles consécrations du Maroc «Merci aux Chiliens, aux supporters venus du Maroc et de partout ailleurs, ainsi qu'à ceux qui nous ont suivis de chez eux. Nous avons vraiment senti leur présence, nous avons transformé la responsabilité des joueurs et le poids de cette responsabilité en énergie. Le plus important est que l'équipe sache qu'il y a une communauté derrière elle», a encore déclaré Ouahbi. Ne pas attendre 2030 pour gagner Dans le même sens, le sélectionneur a estimé qu'il n'existait pas d'équipe plus ou moins favorite que l'autre. «La seule chose qu'on devait faire était de réussir notre match, de gagner la Coupe du monde», a-t-il dit. A ce titre, il a mis l'accent sur la contribution de tous les joueurs, mais aussi et surtout la participation de certains noms qui ont difficilement réussi à convaincre leurs clubs de participer au Mondial U20 avec leur sélection, comme Yassir Zabiri, Yassine Gessime et Othmane Maama. Mohamed Ouahbi a par ailleurs évoqué le rôle du football au Maroc comme moteur et comme catalyseur du goût de l'effort. Il estime qu'en capitalisant sur ce sport, le roi Mohammed VI n'a pas uniquement visé le développement de cette discipline. «L'idée est de faire en sorte que tous les jeunes Marocains croient en eux, en leur potentiel, que ce soit au travail, dans le football, dans d'autres sports, à l'école… Croyez en vous, avec énergie, avec confiance et grâce à Dieu, vous allez y parvenir. C'est au-delà du football», a-t-il affirmé. «Il a fallu garder en tête qu'il fallait gagner et vous avez vu le résultat : nous sommes champions du monde et nous n'avons pas attendu 2026 ou 2030 pour le faire avec l'équipe A», s'est félicité Mohamed Ouahbi. Article modifié le 20/10/2025 à 16h51