La police française a interpellé, mardi 9 décembre, Mehdi Ghezzar, directeur de campagne du président algérien Abdelmadjid Tebboune en France. Selon l'APS, les forces de l'ordre lui ont «signifié qu'il était inscrit au fichier "S" ainsi qu'au fichier des personnes recherchées». Ces dispositifs d'exception concernent les individus considérés comme une menace sérieuse pour la sécurité publique, précise la même source. Mehdi Ghezzar a finalement été relâché quelques heures plus tard. Il a déclaré à la chaîne d'information officielle AL24 News, avec laquelle il collabore, avoir été «retenu pendant plusieurs heures par la police française avant d'être libéré ce matin». À l'APS, Ghezzar a affirmé être «soumis à des pressions et intimidations de la part des agents de la police des frontières françaises depuis des mois», ajoutant qu'il est «systématiquement retenu lors de [ses] passages dans les aéroports parisiens». Mehdi Ghezzar et son épouse, Hanaa Bouakkaz, ont été particulièrement actifs en France durant la campagne électorale du candidat Tebboune pour l'élection présidentielle du 7 septembre 2024. Auparavant collaborateur de la chaîne française RMC, Ghezzar avait accusé André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI, d'être un «juif sioniste» à l'origine d'un décret interdisant aux Marocains de manifester leur solidarité avec le peuple palestinien. Cette interpellation survient dans un contexte politique tendu entre Paris et Alger. Le 3 décembre, la justice algérienne a condamné en appel le journaliste français Christophe Gleizes à sept ans de prison ferme. Les prochains mois devraient également voir l'ouverture en France du procès des auteurs présumés de l'enlèvement de l'opposant algérien Amir DZ. Paris a également émis un mandat d'arrêt international contre un diplomate ayant servi à l'ambassade d'Algérie.