Le match nul concédé par les Lions de l'Atlas face au Mali a mis en lumière des fragilités inhabituelles dans la gestion tactique de Walid Regragui. Derrière un discours volontariste cherchant à positiver le résultat, la fin de rencontre a révélé une désorganisation marocaine et une tension palpable sur le banc, soulevant des interrogations avant la suite de la CAN 2025. DR ‹ › Le sélectionneur national, Walid Regragui, a tenté de relativiser le match nul (1-1) concédé face au Mali lors de la deuxième journée de la phase de groupes de la CAN 2025. Un discours volontariste, presque pédagogique, qui tranche toutefois avec la réalité d'un match où l'encadrement technique marocain a semblé perdre la maîtrise tactique, notamment en seconde période. En conférence de presse, Regragui a qualifié la rencontre de «décevante» tout en la présentant comme un mal nécessaire pour la suite du tournoi. «Ce match nous sera bénéfique pour l'avenir», a-t-il affirmé, évoquant une opposition «de niveau quart ou demi-finale». Une manière de donner du sens à un résultat qui a surtout mis en lumière les limites de l'organisation marocaine face à une équipe malienne disciplinée et lucide. ?? Walid Regragui soulagé de voir le record prendre fin#beINCAN2025 #beINSPORTS pic.twitter.com/e6HO6Fq8XN — beIN SPORTS (@beinsports_FR) December 27, 2025 Une organisation sabordée par Regragui Car au-delà du score, le tournant du match se situe clairement dans les choix opérés en fin de rencontre. En multipliant les changements à vocation offensive – entrée simultanée de milieux offensifs et d'attaquants – le staff marocain a profondément déséquilibré son bloc. L'équipe s'est étirée, les lignes se sont distendues et les espaces laissés dans le dos de la défense ont offert au Mali un terrain favorable à ses transitions. Un déséquilibre assumé, mais mal maîtrisé. Ce constat a d'ailleurs été pointé sans détour par le sélectionneur malien, Tom Saintfiet, qui a admis ne pas comprendre la logique des remplacements marocains. «Après les changements, l'équipe n'était plus organisée», a-t-il observé, estimant que son équipe avait alors pris l'ascendant au milieu de terrain et mieux lu le jeu adverse. Une conclusion quelque peu prétentieuse mais le début de l'analyse est pertinente. Cette séquence a en effet révélé une forme de fébrilité inhabituelle sur le banc marocain, même lors de la demi-finale au Qatar. Volonté de marquer à tout prix, prise de risque excessive, comme si les Lions de l'Atlas étaient menés ou engagés dans un match à élimination directe. Un paradoxe, alors que le Maroc avait encore la possibilité de gérer le tempo. Signe de cette tension palpable : plusieurs joueurs du banc se sont mis à donner des consignes aux coéquipiers sur le terrain, brouillant les rôles et exposant une perte de contrôle du staff technique. Trop de fébrilité sur le banc marocain Regragui a reconnu certains dysfonctionnements, notamment «les grands espaces laissés derrière», tout en rappelant que son équipe avait «créé de nombreuses occasions». Il a également minimisé la fin de la série de 19 victoires consécutives (son principal argument auparavant), estimant que «repartir de zéro» était finalement une opportunité pour corriger les manques avant les matchs couperets. Au classement, le Maroc conserve la tête de son groupe avec quatre points, devant le Mali et la Zambie (deux points chacun), tandis que les Comores ferment la marche. Mais au-delà des chiffres, ce match laisse une alerte claire : face à des adversaires bien organisés, certains choix tactiques aggravé par la précipitation peuvent fragiliser un collectif jusque-là réputé pour sa solidité. Les Lions de l'Atlas affronteront la Zambie lors de la dernière journée, lundi au stade Prince Moulay Abdallah, avec l'obligation de rassurer, autant dans le jeu que dans la gestion des temps faibles. Plus que la qualification, c'est la capacité à retrouver une cohérence tactique qui sera scrutée. Article modifié le 27/12/2025 à 17h05