Après le fameux Echelon destiné à intercepter les communications téléphoniques, le renseignement américain sollicite les services des géants du web pour les mêmes objectifs mais cette fois sur internet. Facebook vient de publier une liste des pays qui frappent à sa porte à la recherche de plus de données sur les abonnés du réseau social. Le Maroc y est absent. Et pour cause, nos commissariats de police sont encore en mode dactylographe. Le Maroc ne figure pas sur la liste de Facebook des pays ayant voulu récupérer des données personnelles de leurs citoyens. Un rapport, en ce sens, couvrant juste les six premiers mois de 2013 sur les «demandes gouvernementales», vient d'être publié par la direction du premier réseau social dans le monde. C'est la deuxième initiative après celle de juin dernier portant sur le second semestre de 2012. Cet engouement surprise de Mark Zuckerberg pour la transparence est la conséquence directe des accusations de l'ancien agent de la NSA, Edward Snowden, qui se trouve en Russie où il bénéficie de l'exil politique, sur les relations dangereuses entre Facebook, Google, Twitter, Apple, Skype et Yahoo avec la National security agency (NSA). L'informaticien avait accusé ces derniers de collaborer dans un programme de la NSA, nommé PRISM, lequel remplace le Terrorist Surveillance Program, lancé par l'administration Bush au lendemain des attentats du 11 septembre 2011. Le PRISM permet un accès direct pour la NSA aux informations personnelles des abonnés, notamment les étrangers, de ces géants du web. 71 pays ont fait appel aux services de Facebook Dans son rapport, Facebook rassure ses utilisateurs que les requêtes des Etats sont basiques «dans la plupart des cas, ces demandes officielles recherchent des informations de base sur les abonnés, comme le nom et la durée de service. D'autres requêtes peuvent également concerner des journaux d'adresses IP ou du contenu de compte». Et d'ajouter que «la grande majorité de ces demandes sont liées à des affaires criminelles, telles que des vols ou des kidnappings». Soixante-et-onze pays se sont intéressés aux membres de Facebook. Bien entendu, les Etats-Unis figure en tête du peloton avec 12.000 demandes, soit 79% du total des requêtes, sur les comptes de 21.000 personnes. Le podium est complété par l'Inde, deuxième avec 4144 et la Grande-Bretagne avec 2337 demandes. Pourquoi le Maroc est absent de la liste de Zuckerberg ? Le royaume compte plus de cinq millions d'abonnés à Facebook, occupant ainsi le 36ème rang au niveau mondial. Un chiffre très important, sur une population de 35 millions. Et pourtant, le pays ne figure pas sur la liste publiée par le réseau social. Cette absence pourrait être liée à la nature même du programme PRSIM de la NSA dont l'objectif, selon Edward Snowden, l'ancien analyste informaticien de ladite agence, est la collecte d'informations sur les étrangers, des ressortissants nationaux sont sûrement dans la ligne de mire de Big Brother. Le cas de l'auteur du virus Zotob, août 2005, envoyé par un hacker marocain aux serveurs de grandes sociétés américains, avait été découvert par des agents du FBI. Arrêté, il a été condamné, en 2006, à deux ans de prison. Il y a également, une autre raison, qui pourrait expliquer en partie cette absence, le Maroc accuse un retard dans le recours à internet. Sur la majorité des bureaux des inspecteurs de police trônent encore les machines de dactylographie et non des PC.