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Propositions UMP : « La France envisage la naturalisation comme un couronnement » [Interview]
Publié dans Yabiladi le 18 - 12 - 2013

Dans un document que le Monde s'est procuré, jeudi 12 décembre, l'UMP fait état de sa politique d'immigration en 41 propositions. Mirna Safi, chargée de recherche à Science Po Paris, spécialiste des conditions d'intégration des immigrants en Europe et en France, explique leurs fondements tactiques et idéologiques. Selon elle, l'attitude de l'UMP et plus largement celle de la France sur l'immigration freine l'intégration au lieu de l'aider.
Yabiladi : Qu'y a-t-il de nouveau dans le discours de la droite, parmi les 41 propositions de l'UMP ?
Mirna Safi : L'UMP essaie de trouver des niches. Elle ne veut pas être taxée de raciste, elle ne peut pas remettre en cause fondamentalement le droit du sol, alors elle tape sur les immigrés irréguliers. C'est une rhétorique de droite qui est sensiblement la même que celle de Nicolas Sarkozy du temps où il était ministre de l'Intérieur : faire la distinction entre les bons immigrés et les mauvais immigrés pour se distinguer à la fois du FN et de la gauche. Cette fois, la droite a trouvé un nouveau créneau - car en matière de regroupement familial l'UMP sait bien que sa marge de manœuvre est réduite à presque rien : elle veut s'en prendre au droit d'asile. Les déboutés du droit d'asile composent l'une des principales composantes de l'immigration irrégulière.
Parmi les propositions de l'UMP reste celle déjà évoquée en octobre par Jean François Copé de limiter le droit du sol pour les enfants dont les parents sont en situation irrégulière. Le droit du sol fait partie du modèle républicain. Sa remise en cause est-elle envisageable ?
Le droit du sol a assez peu changé en France. Sa dernière modification avec la réforme Pasqua n'a duré que de 1993 à 1998. Pendant cette période, les enfants nés en France de parents étrangers devaient à leur majorité exprimer leur volonté d'obtenir la nationalité française pour être officiellement Français. La loi Guigou est revenue sur cette mesure dès l'arrivée de la gauche au pouvoir. [Cependant, les enfants nés en France de parents étrangers ont «intérêt à demander, au greffier en chef du tribunal d'instance de son domicile compétent en matière de nationalité et, à Paris, au pôle de la nationalité française de Paris, un certificat de nationalité française», ndlr]
Quel sens l'UMP cherche-t-elle à donner à la nationalité française, dans ce cas ?
Il y a deux attitudes possibles vis-à-vis de la naturalisation. Soit, comme au Canada, on l'utilise comme un outil politique et on naturalise très vite, dans une démarche d' «empowerment» des minorités, leur intégration rapide à la communauté nationale. Soit, comme c'est le cas en France, on l'utilise comme une forme de couronnement du processus d'intégration. L'UMP ne veut pas vraiment changer les modalités d'acquisition de la nationalité, mais plutôt augmenter sa charge symbolique : il faut en quelque sorte l'avoir mérité pour l'obtenir, selon elle.
Qu'est ce qu'un pays gagne à offrir la nationalité aussi rapidement que le Canada ?
En France, nous avons montré avec Denis Fougère, que la naturalisation a un effet important sur l'emploi. Cela se comprend assez simplement : les emplois du secteur public et dans certaines grandes entreprises publiques sont fermées aux étrangers non communautaires, or ils représentent près de 20% du marché du travail en France. La naturalisation donne donc accès à tous ces emplois, auparavant interdits. Beaucoup de recherches ont été également effectuées qui montrent que l'engagement dans la cité augmente à travers, par exemple, la participation à des associations, le vote ... Les effets de la naturalisation sur l'intégration sont clairement positifs.
La France est-elle aujourd'hui un pays qui offre facilement la nationalité ?
Selon le ministère de l'Intérieur, le processus de naturalisation dure près de 18 ans ! La complexité du processus et les exigences de la France ne sont pas seules en cause. En moyenne, ceux qui ont obtenu la nationalité ont fait leur demande tard. Des études ont montré qu'il y a une forme d'autocensure de leur part : les immigrés ne demandent la nationalité que lorsqu'ils ont un dossier parfait. La réputation de l'administration, mais aussi le fait qu'en France la naturalisation soit présentée comme un aboutissement plutôt qu'un outil d'intégration intervient certainement dans leur comportement.


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