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Pèleriner, faire du commerce et visiter les lieux saints : Le tourisme religieux sénégalais au Maroc
Publié dans Yabiladi le 07 - 02 - 2015

Chaque année, plusieurs centaines de Sénégalais effectuent leur pèlerinage à la Zawiya Cheikh Ahmed Tijani de Fès. Si ce voyage spirituel, qui témoigne des liens spirituels entre le Maroc et le Sénégal, était facilité au début par la liaison maritime Dakar-Casablanca, il est aujourd'hui assuré, en partie, par des agences de voyages. A côté de ce périple spirituel, le tourisme dans les autres villes et surtout le commerce gagnent du terrain chez les pèlerins. Décryptage.
Si la Tijaniya, comprise comme voie soufie, n'est pas très pratiquée au Maroc, elle constitue un lien puissant entre le royaume et le Sénégal où une importante partie de la population appartient à cette confrérie. Ces liens sont d'ailleurs souvent évoqués dans les discours officiels des deux pays. Au Sénégal, marquer son appartenance tijane se matérialise en partie par un voyage à la Zawiya Cheikh Ahmed Tijani de Fès. La capitale spirituelle reste un lieu «mythique» pour les Tijanes, qui rêvent de s'y rendre au moins une fois dans leur vie.
« C'est à Fès que tu vois qui est vraiment tijane, explique un pèlerin cité par Nazarena Lanza dans ''Routes migratoires africaines et dynamiques religieuses'' publié dans les revues AnnéeMaghreb. Parce que chacun peut avoir son marabout pour apprendre la tarîqa (confrérie) et avancer, mais si tu es ici (Fès), c'est parce que tu crois qu'au-dessus de tous il y a Cheikh Tijani ».
Même si Fès est toujours autant fréquenté par les Sénégalais (qui constitue l'une des plus fortes communautés étrangères au Maroc), le pèlerinage était beaucoup plus important dans les années 1960-70 grâce à la ligne maritime Dakar-Casablanca, rappelle l'auteur du dossier. Le bateau assurait le transport de groupes de plusieurs centaines de personnes, organisés autour des chefs religieux des différentes branches de la Tijaniya sénégalaise. En plus, il permettait d'acheter de grosses quantités de marchandises revendues plus tard au Sénégal. La donne a toutefois changé depuis la suppression de cette ligne maritime. Aujourd'hui, à l'exception des familles aisées qui préfèrent les compagnies aériennes, bon nombre de pèlerins ont recours aux agences de voyage.
Quand le tourisme s'associe à la spiritualité
Autre caractéristique du pèlerinage sénégalais à Fès, le tourisme. Certains disciples tijanes n'hésitent pas à inclure dans leur voyage au Maroc des visites spirituelles à Marrakech (mausolées d'Ahmad Sukayrij, al-Nâdhifî et al-Kansusî), Rabat (mausolée Mohammed V), et Casablanca (Grande mosquée). «Pour la conception du produit il faut voir quelles sont les villes à visiter au Maroc… voilà, donc, il y a Casablanca qui est la capitale commerciale. On a aussi Marrakech car il y a des muqaddam de Sidna cheikh (Tijani) qui sont là-bas, on en a ciblé trois. Après on passe à Rabat pour la Zaouïa de Sidi Larbi et le mausolée de Mohammed V et enfin on continue vers Fès…», souligne la directrice de Horizon Tours, agence touristique de Dakar, citée dans le même dossier.
«Quand je suis ici pour quelques jours, c'est un recueillement total. Tu t'arrêtes et t'es complètement occupé par la prière et par les vœux... c'est une pause», confie de son côté un universitaire rencontré lors d'une Ziyara.
Le commerce n'est pas en reste
Sur le plan commercial, le pèlerinage offre également à certains voyageurs l'occasion de dépenser une petite fortune pour se procurer des produits marocains : jellabas, maroquinerie, babouches, voiles… «Comme j'aime beaucoup voyager… j'ai dit, bon, je vais découvrir. En plus le salaire ne suffit pas, il faut diversifier, il faut avoir d'autres ressources», confie à Lanza une pèlerine fonctionnaire administrative à l'Université de Saint Louis (Nord). «Donc je me suis dit : je vais découvrir, je vais faire du tourisme, je vais faire la ziyara au mausolée de cheikh Ahmed Tijane… En même temps j'amène de la marchandise. Je fais d'une pierre deux coups».
Pour la majorité des pèlerins qui n'ont pas les moyens d'accomplir un Hajj à la Mecque, Fès est une sorte de lieu de remplacement. «Nous (les tijanes) on se dit aussi que si on n'a pas les moyens d'aller à la Mecque... Fès est à notre portée ! C'est moins coûteux et si on n'a pas les moyens d'aller à la Mecque… on peut venir ici, parce que le Cheikh est un descendant du Prophète. Pour nous ça suffit», précise un directeur de banque à la retraite. La ville de Fès mérite ainsi son titre de capitale spirituelle du Royaume.


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